Valdemar RPG

Autres RPs => Archives => Sujets libres => Discussion démarrée par: Beltran le 01 janvier 2012, 18:54:54

Titre: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Beltran le 01 janvier 2012, 18:54:54
Beltran avait vu Irmingarde s'effondrer, et il lui avait fallu tout son sang-froid pour ne pas courir la ramasser. Heureusement, d'autres personnes plus proches d'elle s'en étaient occupées rapidement, et la demoiselle avait été conduite d'urgence (encore plus urgemment que Saskia, c'était pour dire!) à la Maison de la Guérison. Les détails des dernières semaines sur le comportement d'Irmingarde avaient lâchement été dévoilées par le Guérisseur de la mission qui accompagna sa protégée jusque là-bas.

Beltran dut ronger son frein avant de pouvoir se décider à la voir. Il dut d'abord satisfaire aux exigences du devoir: compte-rendu, vérification du démantèlement de la mission et de la santé de ceux qui n'avaient pas fini à l'infirmerie, petite réunion de rentrée avec ses officiers, etc etc... Il n'avait même pas pris le temps de manger, et il avait l'air bien fatigué quand on finit par lui ordonner (à lui, tout à fait!) de se reposer et de voir le lendemain pour le reste des affaires à suivre.
Sauf que dormir, sans s'assurer que Saskia et Mina allaient bien... ce n'était pas possible. Il se rendit donc à la Maison de la Guérison en priant pour qu'on ne le prenne pas lui-même pour un patient et demanda des nouvelles. Saskia étant occupée (et entre de bonnes mains), on lui indiqua la petite chambre qu'on avait attribué à Mina.

Le Capitaine passa une main angoissée dans sa tignasse qui repoussait. En passant près d'une vitre, il s'observa fugitivement. Il avait de nouveau des cils et des sourcils, peu fournis mais au moins il avait l'air humain. Ses cheveux repousseraient plus lentement mais il n'était plus chauve, c'était déjà ça. Avec quelques années de sommeil, il aurait presque l'air potable. Il soupira.

Il frappa doucement à la porte qu'on lui avait indiqué, et ouvrit doucement pour passer la tête.

"Toc toc, je peux entrer? "

Il se dit à part lui que même quand il avait tenté de séduire Riannon il n'avait jamais eu l'air aussi idiot qu'avec ce "toc toc" infantile. Il se reprit immédiatement et entra d'un pas très beltranique pour venir s'asseoir au chevet de la jeune femme qu'on avait forcée à rester au lit.

"Surmenage, fatigue intense, et refoulement de choses. Tu es pire que moi. Tu vas te remettre, c'est un ordre."

Il lui sourit.
Titre: Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Héraut Irmingarde le 01 janvier 2012, 19:26:16
Chuter du haut d'un cheval, c'était déjà très haut, alors chuter d'un Compagnon!
Heureusement, Mina avait eu de la chance et on l'avait attrapé au vol, puis emmené à la Maison de la Guérison complètement évanouie.
Le guérisseur de la mission avait répété tous les excès qu'elle avait fait, ce qu'elle n'avait pas fait et aurait du faire, et son Compagnon n'avait pas été en reste en transmettant tout ce qu'elle savait à un autre compagnon, qui lui même l'avait transmis à son Héraut. Bref, une conspiration, et cela avait profondément irrité la jeune femme quand elle avait ouvert les yeux.

La première visite qu'on lui rendit l'étonna au plus haut point, tout en se la surprenant pas tant que ça.
Beltran.

"Toc toc?". Beltran, le Capitaine de la Garde Royale disant "Toc Toc"?. Cela fit hurler de rire mentalement Ezarell.

Irmingarde eut dans l'idée de se relever sur un coussin mais constata qu'elle n'en avait même pas la force.
Elle fit la moue quand il lui parla:

"Je suis en meilleur état que toi. Et je ne suis pas un Garde, je n'ai pas d'ordre à recevoir. Que viens-tu faire ici? Tu as sûrement mieux à faire que perdre ton temps avec une grise comme moi."

Mina ne voulait pas être désagréable avec lui, mais elle était tellement fatiguée. Elle ne put retenir un bâillement sonore de lui échapper.
Titre: Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Beltran le 01 janvier 2012, 19:55:55
Beltran se sentait ridicule mais il était déjà là et il n'allait pas fuir comme une pucelle effrayée. Déjà parce qu'il n'était pas pucelle, et parce que le grand et brave Capitaine n'avait jamais peur... devant les gens.
Ensuite parce qu'il s'inquiétait réellement pour sa protégée et que lui n'avait pas de Compagnon pour lui dire qu'elle s'en remettrait.

Il sourit presque froidement à la jeune femme alitée:

"Oh, mais tu n'as pas encore été relevée de ton obéissance à mon autorité, tu n'étais pas présente quand le Prince m'a redonné mon poste de Capitaine ici... Tu dormais à ce qu'on m'a dit."

Il tira une chaise pour se mettre à son chevet, pas le moins du monde rebuté par son aspect de malade - et sa fabuleuse bonne humeur.

"Je suis venu vérifier que tu étais en état de respirer par toi-même ou..." il s'interrompit et se reprit: " Saskia a été amenée ici aussi, elle va bien. Et je ne perds pas mon temps à venir m'occuper des gens que j'apprécie. C'est ce qu'on fait dans une famille non?"

Un petit démon intérieur suggérait à Beltran intérieurement de fermer sa bouche en se frappant le crâne contre le chambranle de la porte mais il résista de nouveau. Il redevint très sérieux d'un coup:

"Le voyage a été très éprouvant. Je me suis beaucoup inquiété pour tout le monde, mais franchement, c'est Saskia et toi qui m'inquiétiez le plus. Tu as... complètement changé depuis l'île. J'ai l'impression que tu t'enfermes à l'écart et que tu ne veux pas que je t'approche. Je veux savoir ce qu'il ne va pas. Ai-je fait quelque chose de déplacé?"
Titre: Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Héraut Irmingarde le 01 janvier 2012, 20:19:35
Prise d'un doute, et essayant d'être discrète, Irmingarde souleva le draps qui la recouvrait pour vérifier qu'elle portait quelque chose.
Piouf, on lui avait bien mis une tunique de malade qui la recouvrait. Elle n'avait aucune envie de rendre la pareille à Beltran, à savoir être toute nue sous ses yeux.

Se concentrant en essayant de mettre de la force dans ses bras, elle arriva tout de même à se soulever un peu pour répondre:

"Pfft, ça t'arrange de dire ça, à ce qu'on m'a dit à moi, tu as été un malade odieux et insupportable"

Elle essaya de nouveau de se lever plus haut dans le lit, pour s'assoir au moins, mais grogna en laissant retomber sa tête sur son oreiller. Elle releva son interruption:

"Respirer par moi même ou quoi?"

Elle haussa un sourcil pour ponctuer sa question et continua:

"J'espère qu'il prenne soin de Saskia, je n'envie pas sa place."

Mina regarda autour d'elle pour voir si quelqu'un d'autre était présent, mais non.

"Je ne sais pas comment on fait dans une famille. Quand j'étais malade, on me reprochait de ne pas pouvoir me rendre utile, c'est tout."

Il y avait beaucoup d'amertume dans sa phrase bien malgré elle. Elle n'aimait pas penser au passé. Et dans son état de fatigue, encore moins.
Elle passa une main dans ses cheveux plus qu'hirsutes en grimaçant.

"C'est normal que tu t'inquiètes pour Saskia, tout le monde doit s'inquiéter pour elle, elle mettra bientôt au monde un héritier pour le royaume."

Puis elle eut un rire incrédule quand Beltran lui demande ce qu'il avait fait de mal.

"Toi? Avoir fait quelque chose de mal? Enfin, Beltran, voyons... Ne fait pas comme si tout ça n'était pas de ma faute! J'ai fait rentrer un traître, j'ai failli te tuer!"

Sa voix était éraillée et basse, mais on sentait bien la colère poindre dedans.
Ezarell pointa le bout de son esprit dans le sien, curieuse.
Titre: Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Beltran le 02 janvier 2012, 13:01:47
Beltran se retint de lever un sourcil quand Irmingarde tenta de regarder sous la couverture discrètement. Il comprenait qu'elle puisse être mal à l'aise. Lui-même n'était pas réveillé quand elle l'avait trouvé nu, mais il en était encore gêné. Plus tard, en convalescence, il avait tenté d'être le plus décent possible. Il ne pouvait lui en vouloir de tenter de faire de même.
Il eut mal pour elle quand elle ramassa ses forces pour se redresser. Il esquissa un geste pour l'aider mais se rappela au dernier moment qu'elle n'aimait pas qu'on la touche - alors malade ce devait être encore pire.

Il s'autorisa cependant un demi-sourire narquois:

"J'ai toujours été un malade doux et patient, au contraire."

Une pointe de culpabilité apparut dans ses yeux quand il repensa aux éclats de colère qu'il avait eu face à son impuissance des premiers jours. Mais il n'allait pas le lui dire.
Il aurait préféré qu'elle ne relève pas son hésitation. Lui dire qu'il allait faire une blague de soldat idiote était juste impensable, il fallut qu'il se rattrape... Il éluda finalement la question malgré le sourcil menaçant de la jeune femme.

"On s'occupe bien d'elle, ne t'inquiète pas. Arthon ne la lâche plus d'une semelle, on dirait bien un Lien pour la Vie tellement il la regarde avec ces yeux... Bref. Elle est entre de bonnes mains, et en meilleur état que toi."

L'aveu d'Irmingarde sur sa famille ne surprit guère le Capitaine. Il soupçonnait ce genre de choses depuis qu'il la connaissait, et au fil des rares discussions avec des aveux sur le passé, il s'attendait à tout de la part des Holds...

"On ne te le reproche pas ici, tu as fait plus que ta part dans notre voyage, et nous sommes ici vivants en grande partie grâce à toi. Tu as le droit d'être malade de temps en temps, tu sais?" tenta-t-il de la rassurer.

Il n'aimait pas l'amertume qu'il entendait dans sa voix, ni sa grimace... La jalousie la tenait-elle?

"Je m'inquiète pour Saskia parce que c'est la mère de l'Héritier mais aussi parce que j'ai appris à la connaître et à l'apprécier au delà de la Grande Peste. Tout comme j'apprécie d'être avec toi, ou avec Isabeau, ou Elbereth..."

Mina pouvait-elle vraiment être jalouse? Cela semblait tellement improbable... avant. En tout cas, Beltran voulait savoir ce qui la tracassait... et ne s'attendait pas à une réponse aussi franche et aussi désespérée.
Il ouvrit la bouche, la referma, puis se leva et fit les cent pas. En même temps, il se mit à parler:

" Elryk, tu n'es pas la seule à lui avoir fait confiance, Mina. Je l'ai accepté dans mon équipe, je lui ai donné des responsabilités importantes, je l'ai épaulé, je l'ai cru. Il avait un don pour t'inspirer la confiance, tu n'as pas été la seule à être dupe, et tu n'as pas à t'en vouloir pour cela. Il aurait trouvé un autre moyen de s'infiltrer parmi nous, il en avait les capacités. Tout le monde s'est fait avoir."

Il se planta face au lit et la fixa droit dans les yeux, mortellement sérieux:

"Ensuite, ce qui est arrivé avec ton Don m'a fait peur oui. J'ai peur de ton Don, comme j'ai peur de tout ce que je ne comprends pas. Mais ça fait partie de toi et j'ai confiance en toi, et en ta capacité à le maîtriser. Nous étions sur l'île d'une déesse, et j'allais mourir par la main d'Elryk. Ton feu aurait pu me tuer, mais il a surtout permis que la lame et les poisons d'Elryk ne puissent pas m'atteindre, pour qu'il soit éliminé lui-même. Ton feu n'est pas un feu destructeur, c'est un feu salvateur. Il a fait de moi un autre homme, j'ai pris conscience d'autres priorités."

Il arriva en deux pas de nouveau au chevet de la Grise:

"Alors maintenant tu arrêtes de culpabiliser. C'est arrivé, mais il n'en ressort que du bien. D'accord?"

Une idée s'insinua dans son esprit: comment Adrian avait su que la dague le protégerait? Savait-il ce qui allait arriver? Comment la lui avait-il donné sans qu'il ne s'en rende compte? Mais il ne dit rien, et serra la main d'Irmingarde qu'il avait pris de force en la regardant en face jusqu'à ce qu'elle réponde.
Titre: Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Héraut Irmingarde le 02 janvier 2012, 14:40:56
A sa remarque sur sa prétendue conduite parfaite pendant sa convalescence, Irmingarde eut un petit rire éraillé.

"Oh oui, tu a été un malade exemplaire. Je suis étonné que des ambassadeurs aient voulu venir après ça!"

Une petite table à côté de son lit soutenait quelques affaires de commodité, et elle attrapa un peigne qui s'y trouvait pour se démêler les cheveux comme elle pouvait. Elle grimaça quand les dents du peigne se coincèrent dans les noeuds de sa chevelure. Nom d'un Kyree, c'était horriblement douloureux!

"Tant mieux si on s'occupe - aie - bien d'elle, la pauvre. Mais tu es bien un homme de croire qu'une grossesse est moins grave qu'une grande fatigue. Elle a voyagé des semaines avec un enfant dans le ventre, je préfère ma place à la sienne."

Elle soupira en enlevant le peigne de ses cheveux. Peine perdue pour les coiffer, et puis ça demandait trop de force de garder le bras en l'air ainsi.

"Je déteste être malade. Rester ici à ne rien faire d'autre que dormir c'est... ennuyeux!"

Ezarell n'était pas de cet avis et le lui dit clairement. Elle crevait d'envie de voir son Compagnon, et parcourir les champs avec elle.

"On prend aussi soin de moi, et je suis plus raisonnable que toi, un Trondi'irn s'occupe bien de moi, je viendrai te voir ce soir"

Mina eut une moue boudeuse et croisa les bras. Il fallait espérer que Beltran comprenne qu'elle parlait avec son Compagnon, mais en général, les habitants de Haven avait l'habitude de ce genre d'absence venant des Hérauts.

Mais celui-ci arpentait la pièce, touché par son cri du coeur. Elle pensait tout ce qu'elle lui avait dit, et était étonné que ça semble une surprise pour lui.
Elle voulait tant le croire! Il ne répétait au fond que les mêmes choses que lui avait dit son Compagnon, mais dans sa bouche, ce n'était pas pareil.

"Merci..." grommela Ezarell.
"Ne fait pas ton aigrie, tu as très bien compris"

Elle lâcha avec philosophie:
"Est-ce que le fait que plusieurs personnes fassent la même faute la rend moins grave pour chacune des personnes?"

Vaste sujet...
Elle sursauta quand Beltran la fixa avec une telle force, et se sentit écrasé sous ses mots. Toujours le même raisonnement que son Compagnon. Toujours cette envie d'y croire. Pourquoi elle n'arrivait à être convaincue? Pourquoi elle se sentait toujours si mal?
Il lui serrait la main un peu fort, se rendait-il compte de sa force?
Il lui était impossible de fuir son regard.

"Au secours?"
"Ne compte pas sur moi..."


Bien, donc encore de la franchise, puisque ça semblait le déstabiliser un peu.

"Je n'ai pas maîtrisé mon don quand j'ai voulu te sauver. Aussi profondément que cela semble t'avoir changé, je n'oublie pas ce que j'ai vu. Je t'ai vu dévoré par les flammes, une seconde de plus et tu serait devenu dans le même état que tes vêtements et..."

A ce souvenir, elle ne put s'empêcher de rougir jusqu'au oreilles et essaya d'éluder.

"En effet, c'est arrivé, et je n'y peux rien, pourtant je donnerai tout pour revenir en arrière... "

Mina se sentait tellement coupable que ça l'énervait elle même de ne pas réussir à reprendre le dessus.

"Beltran heu... Ta main, c'est un peu douloureux..."

C'était peur de dire qu'il lui coupait la circulation sanguine.
Puis un gros bruit résonna dans la pièce.
Son estomac.

Elle avait faim! Ca faisait des semaines qu'elle n'avait pas eu faim.
Titre: Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Beltran le 02 janvier 2012, 16:23:16
Beltran ne pouvait que faire l'innocent quand il vit que sa grossière feinte avait été évitée avec habileté par Irmingarde et qu'elle savait pertinemment que lui malade, ce n'était pas une sinécure pour ceux qui l'entouraient. Même si elle-même n'était venue que lorsqu'il dormait, à ce qu'on lui avait dit.

"Ils ont admiré ma force de caractère." répondit-il sarcastique, en sachant pertinemment que la révérence des étrangers résidaient dans d'autres circonstances.

Le blond laissa Mina tenter de démêler un peu ses cheveux. Cela n'avait pas l'air commode. C'était un avantage d'avoir perdu ses cheveux: pas de noeuds après des semaines de route. Finalement, elle parla de Saskia en des termes qui éloignaient l'idée de jalousie. Beltran grimaça:

" Franchement quand on compare ta mine et la sienne... Je préfèrerai avoir celle de Saskia." fit-il doucement.

Il ne pouvait qu'acquiescer sur la dernière remarque, mais c'était son devoir de chef d'équipe (maintenant qu'il n'était plus malade lui-même) de lui ordonner de se reposer:

"Tu vas dormir le plus possible pour sortir le plus vite possible."

Le Capitaine la vit soudain froncer les sourcils, boudeuse. Qu'avait-il dit? Puis il réfléchit et se dit qu'Ezarell ne devait pas être bien loin. C'était une des choses qu'il reprochait aux Hérauts: exclure les autres avec leurs Dons mentaux.

Il n'eut pas le temps d'approfondir car l'éclat de Mina le fit réagir fortement. Sa diatribe ne fit qu'accentuer l'air fatigué de la Grise, et sa prétendue philosophie donna envie de hurler au Capitaine qui n'en montra cependant rien, et alla fixer la demoiselle dans les yeux pour marteler ses idées.

" La faute est partagée et dans ce cas, oui, elle s'amoindrit. Oui tu ne peux pas revenir en arrière, mais considère ce que ça a apporté. Je suis là, tu es là, et sans ça nous serions tous morts, les artefacts seraient en possession d'Elryk et de son maître et le monde encore plus menacé par ces crétins. Et maintenant tu sais les dangers de ton Don et tu vas les dominer."

Il hésita:

"Si ça peut te rassurer je n'aurai pas fini comme mes vêtements. Aanor m'a protégé même si je n'aime pas plus cette idée que brûler vivant. Et je... Oh pardon."

Il sursauta quand elle le rappela à l'ordre avec sa main broyée. Il relâcha la pression et voulut s'excuser quand le ventre de la Grise les interrompit. Le sourire du Capitaine renaquit.

" Tu veux que j'aille te prendre à manger maintenant?"
Titre: Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Héraut Irmingarde le 02 janvier 2012, 17:48:15
Mina ne chercha plus à faire monter les enchères sur sa fatigue et celle de Saskia. Puisqu'elle était dans un élan philisophique, elle conclut le débat par:

"De toute façon, tu ne peux pas comparer Saskia à moi, ce serait comme comparer un... un Compagnon et un cheval!"

Elle pinça les lèvres et précisa:

"Je serais le cheval, évidemment."

Puis elle fronça les sourcils quand il lui dit qu'au final, ils étaient gagnants.

"Mettre les choses en perspective hein? C'est sûrement la meilleure chose à faire, oui. J'y réfléchirai. Là je suis incapable de m'en convaincre mais je te promets que j'y penserai. De toute façon, je n'ai que ça à faire..."

La jeune femme jeta un coup d'oeil maussade à la pièce.
A sa remarque sur le fait de brûler vivant, Ezarell lança à sa liée avec humour:

"C'eut été dommage en effet, un beau gâchis..."

Le sous-entendu était plus que clair, et Irmingarde rougit de plus belle, les yeux écarquillés de surprise en répondant à voix haute.

"'Za!"

"Si on a plus le droit de rigoler. Tu es trop sérieux pour ton propre bien ma Liée!"

Il faudrait vraiment qu'elle travaille sa parole par l'esprit!
Mais son estomac la rappela à des considérations plus terre à terre et cela sembla beaucoup amuser le Capitaine.

"Tu es gentil mais je crois qu'il vaut mieux appeler un Guérisseur, je ne suis même pas sûre d'avoir la force de porter une assiette..."
Titre: Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Beltran le 03 janvier 2012, 13:02:53
Beltran et Ezarell obtinrent une petite victoire quand Irmingarde accepta de réfléchir à mettre les choses en perspective, même si elle remettait cela à plus tard. L'amertume dans sa voix n'échappa pas à Beltran, malgré son peu de connaissance de l'interprétion du sentiment des autres. Elle ne lui avait échappé non plus dans la comparaison désavantageuse qu'elle venait de faire avec Saskia. Il avait refusé de répondre à une provocation aussi gratuite - seul un haussement de sourcil blasé avait accueilli la mention de son identité chevaline.

Soudain, Mina sortit  un "Za!" sonore et Beltran sursauta. Za, ce n'était pas lui. Maudits canassons, ils ne pouvaient pas parler normalement comme tout le monde? Mais puisque c'était celui de Mina, Beltran prit sur lui, et demanda:

"Elle t'embête?"

Les bruits particuliers du ventre de la jeune femme firent sourire le Capitaine qui lui proposa d'aller chercher de quoi la nourrir. Elle répondit qu'elle préfèrait un Guérisseur. Beltran secoua la tête:

" Je suis assez fort pour porter une assiette moi. Je reviens tout de suite."

Oui, en bel homme qu'il était, il venait de tenter de paraître à son avantage. N'étant pas doué pour ce genre de chose, cela ne rendait pas très bien, et il se dépêcha de sortir avant de paraître encore plus idiot. Il trouva rapidement un guérisseur: l'un d'eux devait les espionner depuis un moment car il attendait derrière la porte et un plat était déjà prêt (purée de légumes arrosé d'un peu de jus de viande, il ne fallait pas qu'elle s'étouffe - Beltran regarda ce plat de malade avec horreur mais finit par accepter de l'emporter).

Il revint assez rapidement dans la chambre et se réinstalla près de la jeune femme. Il posa le plat chaud sur la table de chevet et sans lui demander son avis, aida Mina à se redresser doucement pour qu'elle mange confortablement.

Il l'aida à manger un peu avant de lui demander entre deux bouchées:

"Maintenant qu'on est rentrés, tu ... comptes faire quoi? A part te reposer un peu et reprendre les cours."
Titre: Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Héraut Irmingarde le 03 janvier 2012, 18:40:48
Est-ce que Ezarell l'embêtait? Franchement, elle aurait préféré se couper la main que de lui dire le genre de remarque grivoise que se permettait son Compagnon.
Irmingarde en avait les joues rougies jusqu'aux lobes des oreilles, et elle mordit sa lèvre inférieure avec ses dents en répondant:

"'Zarell ne m'embête jamais... Elle se mêle juste de ce qui ne la regarde pas parfois, et dit des choses... Roh franchement, mieux vaut pas que tu saches..."

Un silence et:

"Ha, elle boude, bon, tant pis..."

Être élue par un Compagnon était la plus belle chose du monde, mais avoir une telle présence dans sa tête continuellement c'était parfois... embarrassant!
Elle n'eut pas le temps - et pas le force! - d'empêcher Beltran d'aller lui chercher à manger, et elle l'accueilli avec une expression exaspérée, le genre de regard qu'elle lançait, avant, aux pages qui avaient fait des bêtises. Mais il semblait tellement emprunté avec son assiette dans la main que c'en était attendrissant.
Beltran, le Capitaine de la Garde, gauche. Elle rit doucement:

"Je vais répéter à tes soldats quel genre de garde-malade attentionné tu es. Il n'en reviendront pas non? Le Capitaine Beltran qui visite les malades. Je ne sais pas si ça n'écornera pas ton prestige en revanche."

Elle se tendit imperceptiblement quand il l'aida à se caler confortablement, et, puisqu'elle ne semblait pas avoir le droit de dire non, mangea docilement ce que Beltran lui tendit, non sans faire la grimace.

"Ce n'est pas très bon... "

Et elle le pensait. Franchement, les Guérisseurs espéraient remettre les gens debout avec ce genre de chose?
Mina avala pour répondre à la question curieuse du Capitaine:

"Je ne sais pas trop. Tu sais je suis une élève Héraut, j'ai beaucoup de lacune à combler, même les étudiants plus jeunes en savent plus que moi, j'ai beaucoup de choses à suivre, et comme avant je n'étais jamais allé à l'école, ça demande de la concentration. Et puis bon..."

Ca la gênait de l'admettre mais ce n'était plus un secret.

"... je ne sais pas bien lire et écrire, enfin je m'améliore, donc je travaille ça aussi. Je vais prendre soin d'Ezarell, passer du temps avec elle. Et puis je crois qu'il va bien falloir que je fasse un effort pour les cours de maniement des armes, je suis arrivé jusque là à éviter, me cacher, même si je pense que je suis un cas désespéré et que je vais être ridicule, je vais devoir apprendre..."

Mina n'était absolument pas motivée par ce point et cela se voyait clairement.

"Ha, et je ais aller voir un Mage pour me renseigner sur mon don quand j'aurai le temps."
Titre: Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Beltran le 04 janvier 2012, 18:52:48
Beltran ne s'attendait pas à voir Irmingarde rougir après sa question. Bon, il avait l'habitude de sa timidité, même si elle s'était plus ouverte durant le voyage - si on excluait les derniers mois à faire la tête - mais il ne voyait ce qu'il avait dit pour déclencher cette réaction. Décidémment il ne comprendrait jamais les femmes. Puis il dressa l'oreille : "des choses" qu'il ne fallait pas qu'il sache? Oh mais ça, ça l'interessait.

"Je regrette de ne pas être dans la confidence alors. Tu ne veux vraiment pas me dire?" tenta-t-il maladroitement.

Si en plus un Compagnon boudait, c'était le début de la fin. Le Capitaine se dépêtra de cette conversation étrange en allant soulager l'estomac de sa compagne. Il ne put qu'être d'accord cependant quand elle grimaça: ça n'avait pas l'air très appétissant. Sûrement très nourrissant, avec des vitamines ou il ne savait quoi encore. Mais un bon steack aurait plus aidé  Mina, il en était persuadé. Il la menaça cependant de la cuillère quand elle parla d'aller le trahir auprès de ses troupes.

" Tu fais ça, je t'assure que je... " Il se perdit dans sa menace mais agita la cuillère d'un air convaincu encore une fois avant d'abandonner et de finir en désespoir de cause: "... que je te force à manger une deuxième assiette de ça."

Puis il redevint sérieux... Sauf qu'elle répondit parfaitement à la question posée et pas à celle qu'il aurait voulu poser.

" Ce n'est jamais une honte d'apprendre. Je pense que les autres Gris sont capables de le comprendre. Ils gagneront à te fréquenter. Mais attends-toi à jouer le rôle de grande soeur."

Il sauta ensuite sur l'occasion:

"Si on ne m'assomme pas de travail dès demain, quand tu seras remise je pourrais te donner des cours de mise à niveau avec une arme si tu veux."

Bon, avec une telle proposition, il risquait de se retrouver avec la moitié de sa mission qui réclamerait des cours particuliers mais... tant pis. Puis il hocha la tête:

"Un Héraut ou un Mage t'aideront peut-être à mieux comprendre oui..."

Puis il ne sut que dire d'intelligent et il l'aida à finir de manger sans oser reprendre la conversation. Il se giflait mentalement, mais le grand Capitaine était d'une incapacité notoire en réconfort et en conversation mondaine, surtout avec quelqu'un qu'il appréciait particulièrement.
Titre: Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Héraut Irmingarde le 04 janvier 2012, 19:22:10
Non. Même en la suppliant ça ne marcherai pas. Ce que s'empressa de lui dire Irmingarde:

"Tu pourrais te mettre à genoux que ça ne changerai rien!"

Et elle ponctua sa phrase d'un sourire qu'elle voulut mystérieux, si tant est que son visage fatigué arrivait à traduire un tel sentiment.
En revanche, elle rit encore une fois en le voyant secouer sa cuillère comme une matrone. Cela dégénéra même en fou rire, qui se coinça dans sa gorge dans une toux retentissante quand il la menaça de lui refaire manger le plat du Guérisseur.

"Ha non, sûrement pas. Si tu fais ça... Je trouverai assez de force pour te forcer à en manger autant que moi!"

L'idée de Mina arrivant à renverser Beltran pour le forcer à manger était ridicule, mais avait le mérite d'être drôle. Ca lui rappelait certaines scènes cocasses dans les Holds où elle devait courir après ses demi-frères et soeurs pour les obliger à manger. Son fou rire reprit de plus belle. Elle lui confia:

"Tu me changes les idées, c'est très gentil à toi d'être ici alors qu'il y a tellement de choses plus importantes à faire. Ca faisait longtemps que je n'avais pas rit comme ça."

Puis elle haussa les épaules.

"Jouer la grande soeur? J'ai fait ça toute ma vie, je suppose que des gris seront plus sages que des enfants. Bien que..."

Les apprentis Hérauts avaient la réputation d'être turbulents, surtout si leurs Compagnons étaient jeunes.

Irmingarde fut très étonné de la proposition de cours de Beltran. Il était fou!
Ezarell avait daigné revenir dans l'esprit de sa liée pour approuver cette assertion. Oui, il était fou.

"Me donner des cours particuliers? Tu as perdu l'esprit? Ca ne te suffit pas que j'ai failli te tuer en mission que tu cherches encore les problèmes?!"

S'imaginer tenir une arme face à lui pour apprendre était presque risible.

"Ce n'est pas une mise à niveau dont j'ai besoin, je n'ai même pas les bases! La seule chose que je sais faire, c'est manier un arc, parce que depuis les guerres Tedrelles, c'est une formation donné à tout Hold mais sinon... Je risquerai de me tuer moi même. Je te ferai perdre ton temps."

Pourquoi se doutait-elle que Beltran allait balayer ses arguments d'un geste de la main?
Puisqu'il ne semblait n'avoir rien à rajouter, elle s'essaya à un air innocent en demandant:

"Penses-tu que l'on puisse bloquer un don?"
Titre: Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Beltran le 06 janvier 2012, 08:50:02
Beltran soupira, faussement déçu. Il avait réussi un exploit: faire sourire Irmingarde malgré la fatigue, et malgré son moral peu élevé. C'était une victoire dont il aurait pu être fier si son propre esprit ne se concentrait pas sur d'autres choses. Il continua pourtant son petit spectacle avec sa cuillère, conscient que détourner les pensées de Mina de certains sujets était crucial. Cependant la crise de rire fut brutalement interrompue par une quinte de toux. Avait-elle en plus attrapé froid?
Le Capitaine prit sur lui pour ne pas l'aider à se relever mieux pour respirer et attendit qu'elle redevienne elle-même. La menace ne le toucha guère:

" Après les rations de guerre, ce truc parait presque appétissant tu sais. Je serai capable d'en manger au moins... tout ça."

Et avec l'index à peine écarté du pouce il montra la mesure de son courage culinaire. La jeune femme recommença à rire, et en vint à le remercier d'être là pour lui changer les idées. Beltran haussa les épaules:

"Les choses importantes attendront. Je ne suis pas là depuis 8 mois, quelques heures de plus ou de moins ne feront pas la différence. Si j'ai laissé des incapables ici, ils vont juste le regretter. Tu as trouvé la punition idéale, tu permets que j'emporte ton plat avec moi pour menacer mes lieutenants?" Puis il ajouta très vite: "Ca me fait plaisir de te voir rire, ça te va bien."

Bon ça lui allait bien si on enlevait les cernes, la toux, la maigreur et toutes ses choses.
Un sujet plus sérieux revint sur le tapis, et Mina rétorqua qu'elle avait l'habitude d'être une grande soeur. Beltran n'en doutait pas mais il la mit en garde:

"Il faudra garder du temps pour toi."

Ensuite, Beltran proposa de se charger des cours de défense. La tête que fit Irmingarde aurait pu faire sourire si ce n'était pas important pour le Blond que ses compagnes de voyage sachent désormais correctement se servir d'une arme.

"Je connais mieux ta manière de fonctionner qu'un professeur inconnu, et je n'ai pas donné de cours depuis longtemps, ça me manque un peu. De plus, tu me connais aussi un minimum et il te sera sûrement plus facile d'apprendre avec moi qu'avec un homme auquel tu mettras du temps à donner ta confiance, telle que je te connais. Quant aux professeurs femmes, je peux t'en trouver parmi les Hérauts mais je ne pense pas me vanter en disant que je suis un excellent bretteur. Mais si tu veux, Raimon est censé donner des cours à Isabeau, tu peux aussi aller avec eux."

Il la regarda:

"C'est justement parce que tu n'as pas les bases que je voudrais que tu aies ces cours. C'est très bien que tu saches tirer, c'est d'ailleurs un cours obligatoire aux Collegia, mais la prochaine fois que tu te feras attaquer, tu n'auras pas d'armes de tir forcément à ta portée."

Puis la fausse question innocente le choqua. Il n'était guère croyant, il n'aimait pas les dons qu'il ne comprenait pas, la magie, ce genre de chose, mais il savait qu'un Don faisait partie de soi, et le supprimer. Il fut brusque quand il répondit:

"On ne peut pas et ce serait sacrilège de demander à quelqu'un de t'aider à le bloquer ou le supprimer. Je doute que ce soit possible sans magie du sang d'ailleurs. Et tu es au-dessus de toi. La Irmingarde que je connais affronte ses problèmes et a du courage, elle ne tente pas de fuir parce qu'elle a fait une erreur. Tu me comprends Mina? J'irai avec toi à chaque cours, à chaque heure, et je te surveillerai sans relâche tant que tu n'auras pas promis d'abandonner cette idée idiote."

Le Capitaine était mortellement sérieux. Il faudrait qu'il ait une conversation avec les autres Grises rapidement pour avoir leur avis - et leur concours pour aider Mina.
Titre: Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Héraut Irmingarde le 06 janvier 2012, 14:35:52
Mina fit mine de réfléchir à sa déclaration sur sa résistance contre le mauvaise cuisine et annonça:

"Je pourrais alors te forcer à manger un plat de... d'Isabeau!"

Ca, c'était une menace! Irmingarde n'était pas redevable à sa famille de bien des choses, mais au moins, elle avait apprit à faire la cuisine avec à peu près tout, et plutôt bon en général.
Beltran était bien trop gentil avec elle. Et prévenant. Elle n'avait pas l'habitude.
Enfin si, un peu, depuis qu'elle était à Haven, tout avait changé pour elle. C'était simple. Elle n'avait jamais eu d'amis, depuis, elle en avait.
Mais là c'était différent, sans qu'elle arrive à dire pourquoi, à mettre le doigt sur la différence entre le comportement du Capitaine et celui de ses amies.

"J'ai bien une idée moi..."
"Ha oui?"
"Mais je ne pense pas que tu sois prête à m'entendre, alors je la garderai pour moi... pour le moment"
"Ha non, tu recommences tes cachotteries!"
*silence*


Comme la jeune femme savait qu'il était inutile d'essayer de résonner une créature aussi têtue qu'Ezarell, elle décida de lâcher l'affaire momentanément. Et elle ne mesura pas l'ampleur du compliment que Beltran avait glissé à la fin de sa phrase. Elle rebondit plutôt sur sa proposition de cours:

"Ho, ce n'est pas parce que ce serait toi mon Professeur le principal problème. Je suis parfaitement convaincue de tes... compétences. Homme ou femmes, dans un cas pareil, de toute façon j'aurai peur. Je sais..."

Elle réfléchit quelques seconde à ce qu'elle voulait expliquer.

"... je sais l'importance pour un Héraut d'avoir une formation aux armes, parce que je suis au service du Royaume et qu'il faut que je puisse me défendre, mais on peut faire tellement de mal avec une arme. On peut tuer. Je suis tellement maladroite..."

Prendre des cours avec Raimon? Elle eut un faux rire cynique.

"Avec Raimon? Non, je crois que lui et Isabeau seront plus qu'heureux de se retrouver seuls, tu ne crois pas? Le pauvre, je n'ai pas été très sympathique avec lui, je l'ai envoyé paître, mais le Guérisseur lui avait demandé de m’étaler de l'onguent là où je ne pouvais pas le faire, tu imagines?"

C'était tellement ridicule qu'elle n'arrivait même pas à mettre des images sur ça.

"Oui, ce serait mieux si c'était toi je suppose. J'accepte ta proposition mais sache que tu t'attaques à une tâche peut-être insurmontable, aussi doué sois-tu."

Au moins, les choses étaient claires. Il ne serait pas trop déçu.
Puis il se fâcha contre elle. Sa question ne l'avait pas dupée.

"Je... mais... Je..."

Finalement, elle se fâcha aussi.

"Mais qu'est-ce que tu connais de moi? De ce que je vis? Tu sais ce que ça a pu être, de mettre le feu à tout ce que je touchais? De ce que ça me fait peur de savoir que je peux brûler vif quelqu'un si je perds le contrôle de moi-même? JE SUIS UN DANGER Beltran, même toi tu as peur de moi, tu dis que tu as confiance, mais ça te fait peur, et je ne peux même pas t'en vouloir!"

Elle croisa les bras et le toisa avec insolence. Mais elle ajouta:

"Ce ne sera pas la peine de jouer le rôle du garde du corps, j'ai déjà un Compagnon qui me surveille. J'ai compris ce que tu m'a dit. Si tu dis que c'est impossible, c'est impossible, je te crois. Je n'irai pas jouer avec la magie du sang. J'ai vu de mes yeux ce que ça pouvait donner."

Elle pensa à Adrian. Et la petite fille qu'ils avaient enterrée tous les deux.

"Je suis fatiguée, je voudrais dormir. J'ai besoin de repos non?"

C'était assez vrai. Mais elle voulait aussi qu'il arrête de lui faire la leçon. Elle détestait ça. Elle avait l'impression d'être une enfant pour lui à ce moment là.
Titre: Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Beltran le 06 janvier 2012, 17:59:14
Beltran fit mine quant à lui d'être horrifié par la dernière manoeuvre de Mina:

" Tu ne ferais quand même pas ça?! "

Isabeau n'était pas connue pour ses compétences gastronomiques extraordinaires, ce qui s'était révélé très vrai durant la mission.

Malheureusement l'humour devait un jour cesser, et trop vite le sérieux revint au galop, décevant. Sa proposition reçut d'abord un refus puis une explication. Mina avait peur. Peur de tuer, peur de blesser. C'était tout à son honneur, et Beltran devait avouer qu'avant la première personne qu'on tuait, c'était une peur presque irréelle mais réellement angoissante. Une fois qu'elle aurait passé quelqu'un au fil de son épée, ce serait une peur plus tangible, une horreur qu'elle toucherait du doigt... C'était parfois une nécessité de tuer, et il ne voulait pas augmenter ses angoisses, surtout qu'elle arrivait à lui donner leur raison:

"Tu sais en théorie pourquoi tu devras te défendre. Il faut que quand ce sera le cas " (Quand et non si) " tu puisses réagir par réflexe sans te poser de questions. Tu es maladroite dans certaines choses, et ça t'apprendra à l'être moins. C'est ta vie - et celles d'autres gens qui reposeront dans tes mains, dans ton épée. Tu ne seras pas maladroite à ce moment. Tu es tellement douée pour certaines choses que si tu ne te laisses pas dépasser tu seras aussi adroite que je le pense."

Mina finit par accepter et Beltran lui sourit tranquillement:

" Ne t'inquiète pas pour moi, j'accepte cette mission avec plaisir."

Plaisir qui disparut à la question suivante, et qui fut remplacé par la colère. Colère de Beltran qui se fâcha et colère de Mina qui rétorqua avec plus d'énergie qu'il ne l'aurait cru capable. Cela ne calma pas le Capitaine, au contraire:

" Ce que je connais de toi, c'est le peu que tu nous en montres. Ta mauvaise humeur, ta culpabilité, face à des choses qui ne sont pas de ta faute. Ce que je sais de ce que tu traverses? Tu crois que ma vie a été rose et parfaite... Que je suis arrivé à ce poste sans souffrance et sans perdre le contrôle. Ton don fait partie de toi, tu ne sais pas le contrôler mais tu n'as tué personne et ce n'est pas de toi que j'ai peur mais de la magie en général. Je te rappelle que ma meilleure amie est morte parce qu'un homme était ensorcelé! Et toi tu n'as pas tué alors que j'ai tué plus d'une fois. Tes histoires de danger c'est juste pour te voiler la face. Assume qu'un humain fait des erreurs et que tu es humaine! Tu n'es pas la seule à avoir des dons dangereux et à devoir répondre de tes actes."

Il la toisa en retour malgré sa promesse de ne pas utiliser la magie:

"Agis en adulte et non comme ces bleus et ces gris que tu penses immatures. Et je suis sûr qu'Ezarell pense comme moi." ajouta-t-il en abattant sa carte joker.

Elle affirma être fatiguée et vouloir se reposer sur un ton d'enfant gâtée.

"Et bien je te laisse dormir mais je t'assure que tu devras réfléchir à tout ça avant de sortir de cette chambre." fit-il d'un ton sec en récupérant l'assiette, éloignant le siège, et il gagna la porte.
Titre: Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Héraut Irmingarde le 06 janvier 2012, 18:17:54
Irmingarde sourit mystérieusement, laissant planer la menace culinaire. Quoiqu'Isabeau ne serait franchement pas ravie si elle en venait à lui demander de cuisiner pour punir quelqu'un!

Les paroles de Beltran étaient dures à entendre. Parce qu'il lui disait clairement qu'elle tuerai des gens. Qu'elle leur ôterai la vie. Et cette perspective l'horrifiait. Les mots ne furent d'ailleurs pas nécessaires. Son expression terrorisée fut parfaitement limpide pour comprendre son état d'esprit. Elle balbutia tout de même:

"Je suppose que c'est une réalité avec laquelle je dois composer"

Pas très réjouissant tout cela!
Et encore moins fut la diatribe qui suivit. Mina se fit tout simplement envoyer sur les roses, avec violence, dureté. Ca faisait mal, mais ça lui ouvrait les yeux.

"Tu l'as bien mérité!"

Et que son Compagnon lui fasse aussi la remarque fut la goutte d'eau.
Elle était égoïste. Et ne pensait pas aux états d'âme des autres, se plaignait du sien, râlait, et criait contre celui qui venait la réconforter et prendre soin d'elle. Elle était bien mal élevée.
Elle failli pleurer mais se retint, les lèvres serrés, le visage rougit. Il n'est pas sûr cependant qu'elle ait réussi à empêcher ses yeux de devenir rouges et humides.
Elle ne voulait pas qu'il parte, qu'il se sépare sur un malentendu alors qu'il de ne demandait qu'à lui rendre service.
Elle l'appela doucement, d'une voix enrouée:

"Beltran..."

C'était presque le supplier, mais bon, elle l'avait mérité, comme le disait Ezarell.

"Ne pars pas comme ça, je suis désolée, je... Je suis une égoïste. Tu viens me proposer ton aide et je t'envoie paître. Je suis une bien mauvaise amie. Mais j'ai vécu tellement longtemps en n'ayant qu'à penser à moi parce que je n'avais personne avec qui partager des choses que je n'ai pas l'habitude. Je suis..."

La jeune femme chercha des mots assez fort pour traduire son sentiment.

"Je suis une handicapée des sentiments. Je te promets que je vais faire un effort, la leçon était nécessaire, je l'ai compris. Mais ne pars pas fâché."

Elle tenta de se lever de son lit.

"S'il te plait."
Titre: Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Beltran le 07 janvier 2012, 18:11:04
C'était amusant quand en moins d'une heure, on arrivait à enchaîner des moments de pure déprime, des instants de plaisanteries légères, et des accès de colère impressionnants de part et d'autre. L'humour était clairement fait pour annoncer de graves nouvelles, de sérieux problèmes et en minimiser l'impact... ce qui ne fonctionnait pas toujours malheureusement. Les choses plus dures à annoncer ne pouvaient pas être rabaissées, et il n'y avait - en tout cas aux yeux de Beltran - pas de bonne manière de les faire entrer dans la tête de quelqu'un qui refusait de le voir. C'était ce qui se passait avec la maîtrise des armes d'abord, et la maîtrise de son Don ensuite, avec Irmingarde.

La rage de Mina n'avait d'égale que la colère brûlante de Beltran - qui elle, était largement nourrie par son inquiétude pour la jeune femme. Être quasiment mis à la porte avait aiguisé le ressentiment du Capitaine, qui ne comprenait pas lui-même pourquoi il était aussi touché alors qu'il avait l'habitude du mauvais caractère des gens, surtout dans l'armée. Ellia elle-même (paix à son âme) n'avait pas été une enfant de choeur et ils avaient failli en venir aux mains plusieurs fois sans que cela ne lui fasse le même effet que là.

Le blond capitaine était déjà en train de tourner la poignée de la porte quand la voix d'Irmingarde l'interrompit. Elle était si faible et malheureuse qu'il ne put s'empêcher de se retourner. Devant l'état catastrophique de la jeune femme, il sentit sa colère et sa vexation fondre comme neige au soleil. Elle avait les yeux presque pleins de larmes, l'air coupable - et elle s'excusait déjà. Beltran se maudit de ne pas savoir être plus diplomate - mais c'était un guerrier à la base, pas un homme à faire des ronds de jambe à la Cour (où il ne se montrait que le moins possible).

Il revint vers le lit, le visage le plus froid possible mais déjà en train de pardonner. Il la regarda sans bouger une seconde, touché par l'aveu qu'il savait difficile pour la jeune femme. Puis il s'assit sur le bord du lit et la regarda de nouveau avant de répondre:

"Tu es une des personnes les moins égoïstes que je connaisse. Tu as pris sur toi pour utiliser ton Don pour nous permettre de rentrer alors que tu en as peur, ça demande beaucoup de courage et pas du tout d'égoïsme. Tout le monde a le droit de craquer un peu de temps en temps, et je suis là pour partager si tu ne dis pas trop de bêtises."

Il l'empêcha de se relever:

"Je suis aussi handicapé des sentiments ne t'inquiète pas. Je ne pars pas fâché, mais tu as raison que tu dois te reposer. Alors je vais quand même y aller, je vais voir Isabeau si Raimon n'est pas déjà à son chevet et toi tu vas dormir. Je reviendrai demain matin. Dors bien ma chérie. "

La dernière phrase d'un ton très fraternel évidemment. Il lui caressa la joue, l'embrassa sur le front et ajouta:

"Dis à Ezarell de ma part de te surveiller, d'accord. Et obéis aux Guérisseurs sinon je te rappelle qu'Isabeau n'est sans doute pas loin... "

En son for intérieur, il souffrait encore de son rejet même si elle venait de se dire son amie, et il se promit de laisser "trainer" un homme à lui ou au moins un guérisseur dans le coin histoire d'être sûr qu'elle n'allait pas faire une bêtise dans les jours qui viennent.
Il lui embrassa de nouveau la joue ( deux bisous en moins de six mois, un miracle ) avant de s'éclipser ( de fuir? )- immédiatement remplacé par un Guérisseur qui vint vérifier l'état général de la patiente.

[ Il revient te voir le lendemain comme promis. On pourra jouer un cours ou une autre discussion un peu plus tard si tu le veux ^^ ]
Titre: Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
Posté par: Héraut Irmingarde le 07 janvier 2012, 21:09:14
Irmingarde fut soulagée que le Capitaine revienne vers elle. Avouer ce genre de chose, demander pardon, cela lui avait couté, mais c'était payant.
Il lui pardonnait son accès de colère, avec ce trop plein de gentillesse qu'elle ne comprenait toujours pas, alors, elle savait qu'elle dormirait mieux.
Il admettait qu'elle avait fait beaucoup d'effort pour leur permettre de rentrer sain et sauf, et cette reconnaissance lui faisait chaud au coeur.

L'énorme éclat de rire moqueur d'Ezarell qui résonna dans la tête de Mina faillit lui donner mal au crâne. Son Compagnon ironisait avec entrain:

"Ma chérie?! Ma chérie???"
"C'est un mot gentil, voilà tout..."
"Ha ça pour être gentil!"


Mais il était vrai cependant que l'emploi d'un tel mot l'avait surprise au plus haut point. Personne ne l'avait appelé comme ça. Elle n'avait jamais eu de Mère pour lui dire que "sa fille chérie était la plus jolie du monde". Aussi amical que ce soit, ça lui fit du bien de se sentir importante aux yeux de quelqu'un. Enfin quelqu'un d'humain.

En revanche, le geste affectif qu'il eut pour elle, la main sur sa joue et le baiser sur son front la fit rougir - encore! - et sursauter aussi.
Pourquoi diable Beltran faisait-il ce genre de chose? Elle avait d'autres amis, Saskia, Isabeau, Elryk fut un temps, mais ils n'avaient jamais échangé de genre de chose! Il était bizarre... Le geste en lui même était bizarre. Là où il avait posé ses doigts, sa peau gardait une drôle de chaleur, comme un sillon brûlant.

"Heu, d'a... d'accord, Ezarell va me surveiller n'aie crainte, je suis entre de bonne main. Et encore désolé."

Encore un baiser! Mais qu'est-ce qu'il avait à la fin! Il partit à tout vitesse sans lui laisser le temps de lui poser des questions sur son curieux comportement, il fuyait presque comme un voleur.
Ezarell continua à ricaner dans sa tête.

"Mais quoi à la fin?"
"Si tu n'es pas capable de comprendre pourquoi je ris, je ne le te dirai certainement pas."
"Mauvaise..."
"Pfff..."


Le Guérisseur qui rentra tout de suite après trouva la jeune femme, rouge, la main sur la joue, l'expression lointaine.

[Un cours de maniement des armes ça me va, quand tu veux, on vois ça en mp]