Une requete surprenante. [Beltran/Elryk]

[Elryk]

Elryk avait l'esprit préoccupé depuis plusieurs jours. Une idée avait germé en lui. Et il savait que les idées était tenaces. Elle se développait de plus en plus, virant à l'obsession. Outre les spectacles et autres pitreries, il était maintenant convaincu de savoir pourquoi il était au palais. De toutes façons, ce n'était pas vraiment ses spectacles qui lui occupaient ses journées entières. Maintenant, il devait parler à quelqu'un. Il savait précisément à qui, mais ne savait pas où le trouver exactement. Alors il avait entrepris de vagabonder au hasard des couloirs, espérant tomber sur cette personne. Au fond de lui, il se doutait qu'on ne le prendrait pas au sérieux. Mais il n'avait jamais été aussi sur de ses décisions. Si on lui refusait ce qu'il demandait, il ne savait pas ce qu'il ferait. Reprendrait il son quotidien ennuyeux? Quitterait il la ville? Chaque chose en son temps.

Il était perdu dans ses pensées quand des bruits de pas qui ne lui appartenait pas résonnèrent dans le couloir. Peut être était ce la personne qu'il voulait voir. Il accéléra le pas pour se diriger vers l'origine du bruit. En tournant a droite au bout du couloir, il vit la personne quelques mètres devant lui. Oui, aucun doutes, c'était bien lui. Elryk se mit presque à courir, ne prenant pas soin de ne pas faire de bruit. Il valait mieux puisqu'il aurait été suspect de s'approcher en courant sans un bruit derrière quelqu'un presque au milieu de la nuit. Arrivé à la hauteur de l'homme, il se plaça devant lui, l'air déterminé.

- Capitaine Beltran. Je souhaiterais m'entretenir avec vous d'une chose importante, s'il vous plait monsieur.

[Beltran]

Beltran faisait de temps en temps lui-même des rondes dans le Palais. Cette fois-ci, il avait inspecté les équipes postées dans les différentes ailes des Collegia. Il allait rentrer enfin se coucher - avant de recommencer encore une fois une journée interminable de paperasses, de réunions, d'inspections, d'entraînements et de cartes... Mais un bruit de pas précipités arrivant vers lui, c'était une chose qui souvent voulait dire "pas encore l'heure d'aller se coucher". Résigné, il mit cependant la main à l'épée, prêt à se défendre - réflexe - si celui qui arrivait était un peu fou.

Mais il reconnut l'homme quand celui-ci lui barra soudain le passage avec une demande qui semblait pressante. Se retenant de soupirer, Beltran salua Elryk d'un signe de tête. Il se souvenait de lui.

" Bonsoir. Allez-y, expliquez moi votre affaire que je vois si je peux faire quelque chose."

[Elryk]

Elryk était satisfait. Il avait l'attention de l'homme qui lui fallait. Il avait déjà eu à faire avec le Capitaine Beltran. Il savait que c'était un homme intègre et juste qui écouterait ce qu'il avait à dire et jugeait impartialement. Elryk sembla réfléchir un instant. Il fallait être franc et direct. Nul besoin de s'encombrer de fioritures. Il regarda à droite et à gauche pour vérifier que personne ne les écoutait.

- Capitaine. Je suis au courant de ce qui se passe au royaume. La maladie des compagnons et tout... Mais je sais aussi que vous avez des problèmes avec quelqu'un. Quelqu'un qui entre et sort où il veut, sans que quiconque ne puisse l'arrêter. Si mes informations sont bonnes, il a déjà assassiné plusieurs personnes, dont certaines ici même au sein du palais.

Il semblait plein de fougue et de détermination. Il arrivait à la question qui le démangeait depuis des jours.

- Mon seigneur. Je souhaiterais m'enrôler dans la garde. Plus précisément, j'aimerais être en charge de traquer ce meurtrier, et de vous ramener sa tête. Vos soldats n'arriveront jamais à l'avoir. Il faut des compétences spéciales pour traquer ce genre d'individus. Je suis prêt à vous prouver que je possède ce genre de compétences. Un passé de vagabondage et de cambriolage m'a permis d'acquérir des capacités similaires à celles que pourrait avoir un assassin.

Il ne savait pas si ce genre de révélations allait jouer en sa faveur, cela risquerait même de le conduire tout droit dans les geôles de la ville, mais qui ne tente rien n'a rien.

- Je vous assure Capitaine, il faut combattre le mal par le mal.

[Beltran]

Beltran sentit que la demande d'Elryk revêtait de l'importance à ses yeux. Le sujet en lui-même était important. LE Capitaine ferma les yeux une seconde. Il les rouvrit, et répondit avec fermeté:

" Ce genre d'information n'est pas de celles qu'on aime avouer. Oui il y a bien quelqu'un, et nous pensons effectivement que c'est la même personne. D'où tenez-vous vos informations? Pas de mes soldats."

Ca c'était impensable, surtout depuis que les Mages aidaient l'armée à s'assurer qu'il n'y avait pas d'espions dans leurs rangs. Mais la demande d'Elryk le suprit et Beltran hocha une tête indécise:

" Vous n'êtes pas un soldat."

Elryk venait de le dire d'ailleurs : vagabond, cambrioleur, et maintenant forain, jongleur... Oui il avait des capacités, mais de là à entrer dans l'armée. Beltran secoua négativement la tête:

"Vous n'êtes pas fait pour entrer dans l'armée, Elryk. Vous êtes trop libre et les ordres ne vous iraient pas. La discipline, les entraînements... Vous ne seriez pas dans votre élément. Je ne peux donc vous accepter dans le rang de mes soldats."

Beltran regarda Elryk.

" Cependant..." commença-t-il, en se remettant en route.

[Elryk]

Elryk croisa les bras en fixant Beltran dans les yeux. Sa détermination semblait faire flamboyer son regard.

- Parfois, Capitaine, les rumeurs sont exactes. C'est mon travail d'être au courant de tout ce qu'il se passe ici. C'est ce qui me permet de rédiger de si longue et fielleuses diatribes dont les membres de la cour sont si friand. Sauf qu'en ce moment, monsieur, les rumeurs ne me donnent aucune envie de m'amuser ou de faire rire la galerie croyez moi.

Lorsque Beltran lui annonça qu'il n'était pas fait pour l'armée, et qu'il ne ferait pas parti des soldats de Beltran, il parut scandalisé. Comment cet homme pouvait il penser qu'il ne se plierait pas aux ordres si c'était pour capturer cet assassin. Il était tout aussi vulnérable que les autres habitants du château, sauf qu'il ne se contenterais pas de se terrer dans sa chambre la nuit tombée. Il agirais avec ou sans l'accord de Beltran. De toutes façons, il était bien décidé a prouver au capitaine qu'il savait se battre, et bien mieux que la plupart de ses soldats. Il s'apprêtait à prendre une paire de dagues dans son sac quand les dernières paroles que prononça Beltran le stoppèrent net dans son mouvement.

- Cependant?...

[Beltran]

Elryk était très sérieux et son air indiqua qu'il était blessé, ou vexé, par les paroles de Beltran. Cependant lorsque celui-ci temporisa, il sembla intéressé. Le Capitaine s'expliqua.

"Je peux vous engager comme ... disons comme aide extérieure, consultant, comme vous souhaiterez l'appeler. Vous serez sous mes ordres directement, vous ne rendrez compte qu'à moi. Je vous payerai comme un soldat, jusqu'à ce que vous trouviez l'assassin. Là je pense que si vous y arrivez, vous aurez le droit à une récompense."

Même si Beltran doutait qu'Elryk ne trouve l'assassin, au moins ils feraient quelque chose de plus pour le trouver.

[Elryk]

Le visage de l'artiste, qui d'ordinaire était si juvénile, plein de sourire, de rigolade, et de blagues, était devenu ferme, dur, résolu. Il semblait avoir pris quinze ans en quelques jours. Lorsque le capitaine lui proposa ce qu'il avait en tête, il sembla réfléchir quelques instants. Travailler directement sous les ordres de Beltran. Ne pas avoir de compte à rendre a qui que ce soit d'autre que cet homme intègre dont le sens de la justice forçait le respect. Être un soldat sans avoir à subir les contraintes de la caserne. Il pourrait travailler selon ses propres méthodes, bien qu'elles n'avaient rien de classique. Il acquiesça lentement, hochant la tête.

- Je ne vous décevrais pas monsieur.

Il se mit au garde à vous et salua respectueusement l'homme qui maintenant était son supérieur hiérarchique.

- Je vous remercie de votre confiance Capitaine. Je vous laisse donc terminer votre ronde tranquillement. Merci.

[Merci, je pense qu'on peut clôturer, sauf si tu as des choses à rajouter.]

[Beltran]

" Venez à mon bureau demain matin, nous signerons les papiers nécessaires."

Beltran se sentait parfois emprisonné par le carcan bureaucratique mais il était nécessaire de suivre les règles, et ça le soldat le savait.
Puis Elryk prit congé, et le Capitaine le salua avant de le laisser aller. Il reprit son inspection des équipes de nuit avant d'aller préparer le contrat.

[Clos. Tu peux considérer que tu es engagé désormais]