Auteur Sujet: Alors on danse... [Beltran & Irmingarde]  (Lu 6453 fois)

Beltran

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Re: Alors on danse... [Beltran & Irmingarde]
« Réponse #15 le: 07 mars 2012, 20:56:40 »
Beltran rendit avec plaisir son sourire à Irmingarde. Il n’avait fait qu’énoncer la plus stricte vérité en parlant des Bleus. On ne pouvait pas le prendre en défaut vis-à-vis des Bleus : tout le monde avait plus ou moins les mêmes avis sur eux, et il semblait qu’eux-mêmes s’employaient à démontrer au monde entier que les clichés sur eux étaient fondés.

En parlant de cliché, il s’amusa avec celui des hommes soumis aux femmes. La réponse de Mina réussit un exploit juste après : Beltran rougit. Une seconde, il avait eu une image de « dominé » qui n’avait sûrement rien à voir avec ce que la jeune femme voulait dire.  Irmingarde nuançait déjà son propos, sans saisir qu’elle avait dit une chose gênante la seconde auparavant. Et Beltran acquiesça, de nouveau d’une couleur correcte. Il bredouilla cependant presque le début de sa phrase avant de se reprendre et de la finir plus correctement :

« Dans l’ombre de chaque homme de pouvoir, une femme murmure. C’est ce que disait le prêtre de mon père et je ne doute pas qu’il ait raison. »

Puis il haussa les épaules avec un sourire :

« Tu es sérieuse, c’est dans ton caractère, je ne vais pas t’en vouloir pour ça… »

Il nota la fin de la phrase mais refusa de renchérir dessus. C’était trop gênant et son corps commençait à réagir un peu trop aux sollicitations extrêmes de son esprit. Mieux valait se concentrer sur le cours, mais Irmingarde avait le secret pour empêcher les idées libidineuses de s’enfuir trop loin. Beltran se racla la gorge après avoir failli s’étouffer. Oh oui, qu’il se mettrait volontiers nu devant elle, surtout s’il avait le droit de la déshabiller, de la caresser, l’embrasser, la prendre sur… Il respira un grand coup, soudain à l’étroit dans son pantalon de Cour. Il surprit la rougeur sur les joues de Mina qui tentait de se rattraper comme elle pouvait.

L’envie de Beltran de « s’étendre » était assez embêtante pour la suite du cours. En respirant, il réussit à vérifier du coin de l’œil que ça ne se voyait pas encore. Ouf. Pas encore. Comme si de rien n’était, il s’employa à faire sa démonstration en se concentrant sur la danse pour se calmer. Mina l’imita bientôt et elle termina son premier essai en grommelant.

« Les robes sont pratiques. Plus elles sont longues et mieux elles cachent tes jambes si tu n’es pas une pro… » Il s’interrompit puis se corrigea : « Quand tu sais marcher avec une robe longue. Donc pas pratique pour toi en effet. »

Beltran regarda la jeune femme recommencer et arrêta de danser pour se mettre devant elle. Il lui saisit le poignet et plia son bras tendrement en rythme – sans s’approcher trop pour ne pas lui faire peur.

« Souple. Toujours souple en tout. » lui dit-il. « Respire en comptant dans ta tête les pas. Ce n’est pas mal du tout. »

Il lâcha son poignet et s’éloigna un peu. Il chantonna pour continuer à lui donner le rythme et alla s’installer près de la fenêtre pour profiter du courant d’air froid. Cela devenait presque impossible à supporter. Bientôt il devrait arrêter le cours. Il arrêta de fredonner  pour se tourner vers Irmingarde :

« C’est très bien, je trouve que tu es douée pour la danse. Ne te crois pas ridicule. C’est l’impression qu’on a quand on débute en général, mais tu es gracieuse et même si tu n’es pas forcément totalement en rythme pour le moment, tu verras qu’avec de la vraie musique c’est plus facile de se laisser emporter. Si tu veux on pratique encore un moment ? »

Il se plaça en face d’elle, salua galamment en souriant (le séjour près de la fenêtre l’avait un peu calmé) et recommença le compte des pas. Ils dansèrent quelques minutes tous les deux comme s’ils étaient dans une salle de bal. Les pas, les gestes, étaient les garants de la bonne conduite de Beltran, mais la danse était une arme de séduction, il le savait… et il espérait que Mina ne se rendait pas compte à quel point il avait envie de l’embrasser. La menace de crâmer le maintenait à distance. Mais quand cette partie du cours s’acheva – c’était quand même physique quand on avait pas l’habitude ! – il se retrouva comme un idiot face à Irmingarde, immobile.

« Bon… Je pense que tu as saisi ? Les danses simples, en ronde, les danses de couples à distance, les danses de cérémonies, les danses de couple de mariage et autres fêtes où tu devras avoir un partenaire… Tu auras le temps d’apprendre, mais déjà avec ces bases tu ne seras pas totalement perdue lors du mariage… » Il réfléchit : « Pour les noms, il y a la bourrée, le menuet, comme ce qu’on vient de danser, le quadrille où on est par groupe de quatre, et l’inévitable Valse…  Tu as déjà vu des couples valser ? c’est LA danse inévitable à la Cour, la plus distinguée et … la plus pratique pour chuchoter des secrets d’Etat et faire des complots, si tu veux mon avis. »
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Irmingarde

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Re: Alors on danse... [Beltran & Irmingarde]
« Réponse #16 le: 07 mars 2012, 21:45:04 »
Irmingarde fut rassurée dans un sens qui ne la trouve pas trop sentencieuse avec ses raisonnements souvent horriblement terre à terre; Beltran avait raison sur un point, elle était faite ainsi, et n'aller pas se mettre à rêver et minauder comme Fleur Arkadia par exemple.
Elle eut une expression nettement approbatrice quand le Capitaine lui confia la phrase du prêtre.

"C'est une très jolie maxime, je suis entièrement d'accord, si tu permets, je l'enregistre pour m'en servir plus tard. Je ne brille pas par mon éducation, ça me permettra de sortir un peu du lot dans les discussions mondaines non? Citer l'officiant de la grand famille Greenhaven!"

Elle ne plaisantait qu'à demi. Cela permettrai peut-être d'alléger l'atmosphère!
Beltran même semblait gêné. Constatation étonnante s'il en est de voir le Capitaine de la Garde Royale dans cet état. Comme elle n'allait pas lui poser la question à ce sujet, c'est vers son Compagnon qu'elle se tourna.

"Za', j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas?"
"Mon élue, tu ne te rends pas comptes du nombre de choses à double sens que tu dis..."
"Non, en effet!"
"Innocente petite créature!"


Sur cette phrase, Ezarell se tut et Mina rit tout haut de sa boutade. Comme Beltran ne manquerait pas de lui demander pourquoi elle riait bêtement toute seule, elle expliqua:

"Ezarell me traitre d'innocente créature. Franchement, va savoir ce qu'elle entend par là!"


Vraiment innocente jusqu'au bout! Parce qu'en parlant de "bout", Irmingarde n'avait, bien entendu, rien remarqué du trouble de son compagnon de danse à part qu'il donnait l'impression d'avoir un chat de feu dans la gorge.
Elle rebondit sur sa remarque sur les robes.

"Tu as tout compris! Mais bon, puisque tu dis que ça peut cacher des maladresses, peut-être vais-je me laisser tenter par une robe trèèèès large!"

Quand il la toucha pour corriger son geste, elle repensa au cours d'armes et acquiesça.

"C'est pour ça que tu dis que la danse permet de mieux se battre, la souplesse comme avec un épée. Ah, la souplesse et moi, tout un programme!"

Elle tenta de continuer de danser en prenant compte de sa remarque, et si ce n'était pas la perfection, c'était vrai que le résultat était nettement meilleur.
Elle, gracieuse? La jeune femme le regarda comme s'il avait proféré un gros et honteux mensonge. Mais le compliment lui fit plaisir quand même, alors elle lui sourit et se contenta de continuer de danser en essayant de calquer ses pas sur les siens.
C'était une situation plus qu'étrange d'être face au Capitaine et de danser, seuls, dans une salle reculée, sans musique. Irmingarde aurait été une demoiselle de bonne famille, on lui aurait dit à quel point c'était inconvenant. Mais comme elle n'était qu'une Hold, elle s'en moqua, même si cela la troublait un peu.

Quand Beltran signala la fin de l'exercice en s'arrêtant lui même de danser, Mina fut soulagé. Pas que la danse fut une corvée, mais elle commençait à fatiguer et dut se plier, les mains posées sur les genoux, pour reprendre pendant quelques secondes sa respiration.
Une fois son rythme cardiaque revenu à un niveau acceptable elle se redressa. La danse avait coloré son visage de rouge, et l'effort l'avait fait légèrement transpirer, faisant coller quelques mèches de cheveux sur les tempes. Le plaisir de ce moment, lui, avait fait un peu briller ses yeux.

"Je pense avoir compris le principe, j'ai une bonne mémoire, je m'entraînerai un peu seule dans ma chambre en essayant de pas m'emmêler les pieds dans ce petit espace."

Irmingarde s'imaginait tournoyer entre son placard et son lit et cela la fit sourire.

"La valse? J'en ai entendu parler. Après, je ne suis jamais allé à des réceptions à Haven, et je crois pas que ce soit le genre de danse distingué qu'on pratique dans les Holds, je dois donc - encore une fois - avouer mon ignorance. Mais si c'est LA danse inévitable, je crois que je n'y couperai! Tu dois la connaître je suppose, tu m'apprends?"

Elle allait se tenir prête à recevoir les instructions quand une précision lui revint en mémoire.

"Mais pourquoi une danse parfaite pour les complots? On est... heu... collé, pendant cette danse c'est ça?"

S'armant de courage, et de la certitude que Beltran était son ami et qu'il ne lui ferait pas de mal, elle lui faisait confiance, Mina fit deux pas en avant pour se retrouver face au Capitaine, le visage levé vers lui (c'est qu'il était grand cet homme là!), les bras le long du corps.
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Beltran

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Re: Alors on danse... [Beltran & Irmingarde]
« Réponse #17 le: 07 mars 2012, 22:07:51 »
Le Capitaine hocha la tête avec un sourire amusé :

« Tu peux me citer et citer mon ami prêtre autant que tu veux. Passer à la postérité de cette manière n’était pas ce que j’imaginais en entrant dans l’armée, mais je m’y ferai… » fit-il d’un ton léger. « Mais je ne doute pas que tu puisses briller en société… Tu es capable de clouer le bec à n’importe quel diplomate, et à mes yeux c’est une qualité… Ton professeur de bonnes manières ne serait peut-être pas d’accord, ceci dit … »

Le ton léger contrastait – à ses oreilles- étrangement avec l’atmosphère pesante. Même Mina se rendit compte de quelque chose, et elle eut un rire étrange qu’elle expliqua ensuite d’une manière qui acheva de raviver les détails des pensées impures de Beltran. Irmingarde, si pure, si innocente…

« Hum… Je ne sais pas. » mentit-il en ayant l’impression que la jeune femme pouvait voir le film de ses fantasmes se dérouler sur écran géant derrière lui.

Se maîtriser, ne rien montrer. Parler de mode servait peut-être à ça, sauf qu’imaginer déshabiller sa compagne pour l’aider à revêtir une autre robe, très large, assez pour s’y cacher pour… Beltran respira brusquement.

« Je suis sûr qu’on peut t’en trouver des très belles et très larges. Mais je pense qu’une robe normale, dans un tissu souple, qui bouge bien, ferait autant l’affaire et te mettrait bien en valeur. »

Oui, un Greenhaven pouvait parler mode – ascendant Bleu, que voulez-vous ? Il réussit à se calmer un peu, content de ne pas avoir un Compagnon dans sa tête : il mourrait de honte de ne pas se contrôler. Le cours continua, et Beltran put même toucher sa belle sans la faire fuir. C’était un contact professionnel cette fois, et il s’en distancia le plus possible.
Mina avait bien compris son propos et le Capitaine hocha la tête.

« Tu as peur des armes et de te défendre et tu bloques ta souplesse naturelle. Quand tu apprends à danser, j’ai l’impression que tu te laisses plus aller. Ne doute pas de ta souplesse, et de toute façon elle se travaille. Quand tu te battras, pense à la danse. » suggéra-t-il.

La danse continua, plus légère du côté du blond. Il alla même jusqu’à faire des compliments. Il ne mentait pas quand il la complimenta même si elle le regarda avec des yeux étonnés voir incrédules. Elle sourit cependant et l’homme se sentit plus rassuré. Il ne voulait pas la contrarier…
Après quelques minutes, ils s’arrêtèrent et pour éviter qu’un silence trop parlant ne s’installe, Beltran discuta un peu théorie. Il la laissa reprendre son souffle, admirant sa nuque, ses cheveux… Respirant un bon coup. La solution idéale serait d’accepter les avances de la jolie servante qui trainait près de ses appartements en lui faisant des œillades depuis quelques jours, mais il répugnait à l’idée de ne pas être avec celle qui le faisait autant réagir… Il verrait dans quel état il sortirait de cette leçon.

« Entraîne-toi, si tu peux. Isabeau et Saskia doivent bien connaître les danses, n’hésite pas à leur demander de te corriger ou pratiquer. »

Ensuite, la réaction de Mina après l’énoncé des danses surprit Beltran. Elle lui demanda de lui apprendre à valser et se montra incroyablement décidée et pas timide en se plantant devant lui, toute proche, visage levé vers lui, alors même qu’elle avait bien compris le sous-entendu du Capitaine. Celui-ci pria tous les Dieux (une fois n’est pas coutume) que tout se passe bien.

« Je vais te toucher. » prévint-il amusé – pour cacher son trouble.

Doucement il prit la main de Mina et la posa sur son épaule. L’autre main il la garda dans la sienne et se rapprocha d’elle, sans pour autant la toucher de son corps.

« Un, deux, trois, un, deux, trois… » commença-t-il doucement. « Suis-moi simplement… C’est une danse de couple, où l’homme mène la femme… » Pour lui faire tourner la tête, faillit-il dire.

Il commença à la faire valser en comptant à mi-voix. Il la laissa décider si elle se détendrait entre ses bras, et profita de l’instant en énumérant dans sa tête toutes les bottes d’escrime les plus ennuyantes et complexes qu’il connaissait pour éviter de penser qu’il la tenait enfin dans ses bras.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Irmingarde

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Re: Alors on danse... [Beltran & Irmingarde]
« Réponse #18 le: 07 mars 2012, 22:48:50 »
Irmingarde fit une moue peu convaincue à propos de sa capacité à faire taire les importuns. Mais parlant de bonne manière, elle se permit de railler le Professeur qui enseignait cette vénérable matière au Collegium:

"Ha les bonnes manières... Si je mettais mes cours en pratique, jamais, au grand jamaaaaais je ne serais seule dans cette pièce avec toi cher Beltran!"


C'était à croire que ces cours dataient du siècle dernier et n'avaient jamais changé. Instructif mais terriblement ennuyeux et suranné.
Quand le Capitaine lui dit ne pas savoir ce que son Compagnon entendait par là, elle haussa les épaules.

"Ezarell me fait tout un tas de mystère depuis quelque temps, comme si elle comprenait quelque chose que je ne comprends pas moi même, c'est assez irritant à force!"

"Dis que je t'ennuie ma Liée!"
"Tu ne m'ennuie jamais, et tu le sais.Tu es juste effroyablement mystérieuse."
"Non, j'attends juste que tu apprennes par toi même!"


Elle traduisit en partie son aparté à Beltran:

"Voilà qu'elle prétend me donner des leçons de vie, ha, je baisse les bras"


Comme elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle se fâchait avec Ezarell, ce qui n'était pas prêt d'arriver, elle fit comprendre au Capitaine qu'elle plaisantait. C'était dur de cerner la relation d'un Héraut et de son Compagnon quand on en était pas un soit-même.

"Tu es un effroyable noble au fond, à savoir parler chiffon! Heureusement que tes soldats ne t'entendent pas!"

Elle se mima en train de fermer sa bouche à double tour avec une clef imaginaire.

"Mais je tiendrai ma langue, ne t’inquiète pas!"

Mina ne commenta pas son explication sur la danse et les armes. Elle essayerai d'y penser, mais ne savait pas si elle serait capable de songer à un rythme de danse, une épée à la main.

"J'irai peut-être voir Isabeau, mais je doute que Saskia ait ce genre de pensée en tête, rien qu'en supposant qu'elle puisse tourner sur elle-même. A part rouler, je ne vois pas!"

La jeune femme était rarement méchante, et sa phrase était un simple trait d'humour, et certainement pas une critique contre son amie. C'était une simple constatation. Saskia était énorme. Normal, pour une femme enceinte à terme.

"Je suis cruelle - elle rit doucement - je plaisante bien sûr. Ne va pas répéter ça à son royal époux, je risquerai d'avoir des problèmes!"

Pas sûr qu'un crime de lèse-majesté soit du plus bel effet dans son parcours d'apprenti Héraut!

Puis il fut question de la Valse. Quand Beltran lui dit qu'il allait la toucher, elle ne baissa pas les yeux, mais déglutit silencieusement. Elle appréciait sa délicatesse et sa prévenance. Elle lui dit:

"Si tu reste un homme bien élevé, tu ne risques rien."

Cependant, ça lui fit très bizarre de toucher le Capitaine, sans que ce soit pour le réveiller d'un coma, le frapper avec une épée ou le repousser. Sous ses doigts, elle sentit le début de ses muscles dorsaux puissants, et tendus. Il avait presque l'air plus effrayé qu'elle. Un comble!

Irmingarde finit par baisser le regard vers son autre main collée à la sienne et retint sa respiration quelques secondes. Ca lui faisait tout drôle comme sensation, ça picotait un peu sous la peau pendant qu'elle secouait légèrement ses doigts pour les faire rentrer entre ceux de Beltran. Il avait seulement posé la sienne dessus mais elle éprouva le besoin de s'y cramponner pour ne pas tomber pendant la danse. Il avait des mains d'hommes, larges, et fermes, et les siennes semblaient perdues dedans. Quand elle reprit son souffle, sa poitrine se souleva, et si Mina avait été plus "gâtée" par dame Nature, elle aurait frôlé la tenue de son compagnon.
Il ne s'approcha pas plus, ce qu'elle apprécia. Sans trop savoir pourquoi d'ailleurs.
Il y avait la peur, bien évidemment, l'appréhension, et autre chose d'indéfinissable.

A voix basse, elle répéta les rythme de la valse tout en regardant ses pieds pour ne pas se tromper, en sentant le souffle du Capitaine quand il lui murmurait des instructions à l'oreille. Elle fut prise d'un grand frisson qui ne passa pas inaperçu et se traita mentalement d'idiote.
Bien évidemment, regarder ses pieds n'était pas la bonne façon d'apprendre à valser et ce qui devait arriver arriva.
Elle lui écrasa le pied gauche, faillit tomber et se retint à son épaule et à sa main pour se redresser. Honteuse, elle bougonna:

"Pardon... J'espère que je ne t'ai pas fait mal?"

Vu son poids, et le sien, elle en doutait mais bon.
Raffermissant sa prise sur sa main, elle se remit en position en posant une question-réponse:

"Tu vas me dire que je ne dois pas regarder mes pieds non? Mais je ne sais pas trop où regarder."
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Beltran

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Re: Alors on danse... [Beltran & Irmingarde]
« Réponse #19 le: 08 mars 2012, 17:38:37 »
Avec un pincement au cœur et une légère inquiétude, le Capitaine haussa un sourcil à la remarque fort juste d’Irmingarde. Elle n’était pas de noble ascendance, n’avait de vertu à vendre sous forme de mariage à un bon parti, elle ne risquait pas les foudres d’une famille mais quelques quolibets et une perte d’honneur aux yeux des autres. Cela pouvait être gênant :

« Donc, il ne faut pas avouer et ça restera notre secret. » fit-il sur le ton de la plaisanterie.

La légèreté du ton resta quand il rétorqua, à propos du Compagnon :

« Un Compagnon fait toujours des mystères, c’est dans sa nature, non ?  Tout comme guider son Elu. »

Il évita de dire les choses qu’il pensait la plupart du temps des Compagnons (trop impliqués dans ce qui ne les regardait pas à son goût) et adoucit le commentaire d’un clin d’œil qui fit écho à la réaction d’Irmingarde. L’humour resta dans les robes malgré les sous-entendus et il fit semblant d’avoir peur :

« N’oublie pas que je te ferai danser avec les ambassadeurs de Sironis si tu me trahis… »

Ils retournèrent à la danse assez rapidement, ce qui était mieux peut-être pour son moral et la décence car si Irmingarde comprenait ce qui se passait en bas… Après les compliments et suggestion du professeur volontaire, de nouveau un trait d’humour soulagea l’atmosphère.

« Elle roule peut-être en rythme ? » suggéra-t-il, pince sans rire. « Je ne dirai rien à Arthon si tu ne dis rien à mes soldats. » conclut-il.

D’un coup, tout redevint sérieux. La valse méritait un peu de calme. De concentration. Ce n’était pas compliqué de suivre la musique, de suivre le mouvement. Non, ce qui était difficile c’était de ne pas y mettre trop d’intention. De plus, gérer la proximité n’était pas le point fort de Mina. Elle le « rassura » (ce qui n’aida pas vraiment) et il la prit comme il se devait. Sa propre main libre rejoignit la hanche de la jeune femme et s’y posa sans s’y appuyer, plus dans l’effleurement que dans la pause franche. La Grise s’accrocha à sa main et Beltran renonça à l’idée de la reprendre comme il faut. Il précisa cependant, sans cesser de la conduire :

« Normalement tu poses dans main dans celle de l’homme, et il ne doit pas fermer la sienne entièrement sur la tienne à moins que vous vous connaissiez bien. »

Elle pourrait donc s’enfuir, alors que là c’était elle qui le retenait prisonnier. Il pressa doucement sa main pour signifier qu’il ne voulait pas qu’elle s’écarte sauf si elle le désirait. Ils continuèrent à danser, Irmingarde regardant ses pieds… jusqu’au moment où elle rompit le charme qui s’installait en lui marchant sur le pied. Heureusement, elle n’était pas lourde  et cela ne lui fit pas grand mal, lui grand et fort. Il tendit les muscles pour la retenir quand elle mit son poids sur lui et secoua la tête :

« Tout va bien. Regarde-moi maintenant, et essaie sans regarder tes pieds. Je suis là comme repère. Tu peux regarder un point derrière moi aussi, si ça te gêne. Si tu as le courage ou l’envie, ferme les yeux… mais c’est plus facile avec la musique évidemment. »
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Irmingarde

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Re: Alors on danse... [Beltran & Irmingarde]
« Réponse #20 le: 08 mars 2012, 21:37:57 »
Irmingarde clôtura ce dialogue sans fin par un:

"Ce cours devient une espèce de confrontation, c'est à celui qui enchérira le plus pour que rien se transpire ce cette salle, je crois qu'on ferai mieux de s'arrêter là sinon nous allons finir par nous promettre des choses absurdes!"

Il valait mieux en effet se concentrer sur la danse que sur les railleries possibles si quelqu'un les découvrait en train de danser. La chose était hautement improbable et après tout, elle se moquait de ce que les autres pouvaient penser. Penser à quoi d'ailleurs? Ils n'avaient rien à cacher, non?

"Et puis je préfère éviter de danser avec les ambassadeurs, Ludmilla... elle me fiche la trouille! Quand on était là-bas, dans leur ville, pendant que tu... dormais, elle me regardait drôlement, pas comme si je lui faisais peur, plutôt de la fascination, franchement, fascinante, moi!"

Elle n'aimait pas remuer ses souvenirs là. Cela lui rappelait sa perte de contrôle, et puis l'intervention divine.
Mina s’esclaffa quand Beltran lui suggéra Saskia roulant en rythme. Il fallait dire que c'était assez drôle à imaginer.

Puis vint le cours de Valse appliqué. La jeune femme sursauta très légèrement quand le Capitaine posa sa main sur sa hanche. Lui était musclé sous ses doigts, et elle, ses os saillaient encore un peu, ça ne devait pas être très agréable à toucher.
Quand il lui fit la remarque sur sa façon de lui tenir la main, elle haussa un sourcil surpris. Pour elle, ç'avait été naturel, aussi naturels que puissent être ses gestes quand elle touchait quelqu'un, c'est à dire jamais. Mais enfin, c'était presque comme si son corps avait agit seul et que ses doigts avaient trouvé le chemin à prendre dans consulter son esprit. Elle se contenta de remarquer très simplement:

"On se connait bien non?"


C'était aussi sa façon à elle de lui prouver encore qu'elle lui faisait confiance. Néanmoins, elle relâcha un peu la pression de ses doigts autour des siens, les laissant juste flotter, tenus par de simples réflexes.
Quand elle se cassa la figure, il ne se moqua pas d'elle et lui expliqua simplement qu'en effet, il ne fallait pas regarder ses pieds.
Le regarder lui? Ses yeux? Elle avait bien du mal avec ça. Ils étaient tellement sombres et profonds qu'elle pensait pouvoir se perdre dedans.
Alors elle essaya de se fixer sur un point au dessus de lui, mais sa grande taille cachait le paysage derrière, et en regardant sur sa droite, elle avait l'impression de s'exclure de la valse, ce qui ne l'aiderait pas à apprendre.

Fermer les yeux, en se laissant porter par sa voix qui égrainait le rythme? Pourquoi pas. Sauf qu'il lui fallait une sacrée dose de courage pour s'abandonner comme ça dans les bras d'un homme, tout ami fut-il pour elle.
Mina cligna des yeux plusieurs fois, fit la moue, puis finit par fermer les yeux.
Et elle essaya de suivre les pas. Mieux que précédemment.
Sans repère visuel, elle devait se concentrer beaucoup plus - jusqu'à ce ça devienne instinctif ce qui était loin d'être le cas pour le moment - et se mordait la lèvre en se répétant mentalement quel pied avancer en avant ou en arrière.
Cela la paniquait d'être aussi vulnérable, et si elle dansait mieux, elle s'était visiblement tendue.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Beltran

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Re: Alors on danse... [Beltran & Irmingarde]
« Réponse #21 le: 18 mars 2012, 19:43:52 »
Beltran eut un large sourire :

« Je dis beaucoup de choses absurdes quand tu es dans les parages, Mina. Tu as une mauvaise influence sur moi. »

Ce fut dit sur un ton tellement pas convaincant, et les yeux de Beltran brillaient tellement, que cela ne pouvait évidemment pas être pris au sérieux.

« Et Ludmilla regarde les gens d’une manière bizarre quoi qu’il arrive… Ce qui ne veut pas dire que tu ne peux pas être fascinante. Nos cultures sont très différentes aussi… »

En tout cas, le Capitaine se rendait à l’argument : il arrêta d’argumenter pour préserver l’intégrité de son honneur face à ses hommes et s’en remettait entièrement à sa partenaire, même si la menace de la faire danser avec les compagnons de Ludmilla ne semblait pas particulièrement être appréciée.
Enfin, presque entièrement. Pour la danse, c’était à lui que la jeune femme s’en remettait et la pression de ce devoir lui retombait sur les épaules (et pas que sur les épaules évidemment). Mis à part Saskia qui savait sûrement danser, même enceinte, et Isabeau qui avait aussi eu cette éducation, Beltran se demanda une seconde qui pourrait prendre la relève si la situation dérapait une fois de plus avec Irmingarde. Garder ses distances était une bonne idée mais difficile à mettre en pratique dans un cours avec la jeune femme, et il mourrait de peur qu’elle se rende compte de l’effet qu’elle avait sur lui. Surtout quand vint le temps de la valse.

C’était le moment qu’il avait le plus redouté et attendu en même temps. La toucher (enfin !) et se retenir de la toucher trop. Il le fit tout en douceur comme pour approcher un oiseau blessé. Il ne voulait pas l’effrayer et la voir s’envoler dans un nuage de feu. Il lui fit quelques commentaires pour dissiper un peu la gêne et ne put s’empêcher d’avoir un demi-sourire pour camoufler la bouffée de désir qui montait :

« Oui on se connaît pas mal… »

Il aurait bien voulu la connaître mieux. Peut-être que le temps… Son esprit s’égarait encore et il revint à la technique pour éviter de faire un accident. La main de Mina se fit plus légère … et le charme de la danse se rompit quand elle trébucha. Beltran n’allait pas se moquer : enfant, il était tombé plus qu’à son tour, et Mina se révélait une élève douée malgré cela.  Et ce n’était pas le genre du blond de profiter d’une faiblesse pour en faire une raillerie de toute manière.
Il lui suggéra de le regarder, et fut soulagé quand elle essaya… et se décida pour regarder un peu à côté. Ses sentiments devaient se voir dans les yeux s’ils étaient réellement le miroir de l’âme et il n’aurait pas pu s’empêcher de l’embrasser si… Elle ne l’avait pas fait et c’était très bien comme ça. Finalement Mina se décida pour fermer les yeux. C’était difficile de faire confiance à quelqu’un à ce point, le soldat froid, calculateur et toujours sur la défensive en Beltran le savait. Il prit cette marque de confiance comme un honneur, et n’en profita pas.

La danse continua. Le corps d’Irmingarde suivait bien les pas désormais, et cela coulait tranquillement. Beltran arrêta de compter et continua uniquement le rythme sur un murmure sans mots.  La jeune femme était tendue entre ses bras et il lui chuchota :

« Tu danses bien, tu as saisi. Détends-toi. Tu es en sécurité et la danse doit être un plaisir pour toi, sinon ça ne sert à rien… Danse et ne pense pas. »

Il continua à la faire danser un moment en profitant de l’instant pour étudier son visage, sentir ses courbes en la tenant légèrement sans l’emprisonner, pour voir la couleur de ses cheveux, respirer son odeur… Extérieurement il ne montrait rien, droit, souple, il dansait simplement. Intérieurement son calvaire reprenait. L’embrasser, la caresser, la déshabiller, toutes ces images s’imposaient de plus en plus malgré ses efforts. Il aurait dû passer quelques nuits avec une autre femme, peut-être que cela n’aurait pas été aussi pressant, mais il n’y était pas arrivé et là il brûlait… pour une femme qui pouvait le calciner s’il se laissait aller.

C’était trop horrible, et son pantalon beaucoup trop serré. Avec un raclement de gorge gêné, Beltran fit arrêter la valse doucement, puis lâcha à regret la jeune femme et se détourna pour aller regarder par la fenêtre et cacher les preuves trop évidentes de sa torture intérieure.

« C’est vraiment très bien, tu ne craindras pas d’être ridicule avec la danse, c'est vraiment fait pour toi et la valse en particulier. » assura-t-il sans se retourner en tentant de respirer sans se faire capter par la coupable de son émotion.
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Héraut Irmingarde

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Re: Alors on danse... [Beltran & Irmingarde]
« Réponse #22 le: 18 mars 2012, 20:46:15 »
Une mauvaise influence sur lui?
C'était de l'humour, indéniablement, et Irmingarde répliqua:

"Tu peux parler!"

Mauvaise, non, mais une influence sur elle, il en avait une. Il arrivait quand même à la faire danser!
Elle ne répondit pas à la remarque sur les cultures mais plutôt sur son potentiel pouvoir de fascination:

"Je veux bien te croire. Je les fascine parce que je leur fait peur! Un simple regard et je les brûle si je veux!"

Elle pérora, préférant plaisanter sur son don plutôt que de répéter encore à quel point il lui faisait peur.

***

C'était agréable finalement, de danser les yeux fermés. Périlleux pour son équilibre, mais agréable. Parce qu'elle n'avait à penser qu'à ses pas, et pas aux regards des autres. En l’occurrence, il n'y avait là qu'un seul autre regard, celui de Beltran, et elle savait qu'il ne se moquerait pas d'elle volontairement, parce qu'il avait comprit que plaisanter avec la jeune femme était compliqué, il fallait qu'elle soit partante et d'humeur pour ça. Néanmoins, elle se sentait un peu écrasé sous son jugement, et ne pas le voir décortiquer ses pas, ça la rassurait.
Alors, quand Beltran dit à Mina de se détendre, elle le fit visiblement, pensant au plaisir de danser oui, comme flotter au dessus du sol. Elle mesura alors le chemin parcouru pour se sentir en sécurité dans les bras d'un homme alors que le seul à qui elle avait donné sa confiance avant l'avait trahi. Elle avait pensé ne plus jamais en être capable, mais il fallait croire que l'on s'habituait au plaisir d'avoir un ami masculin sans en avoir peur, en dépit de la plus élémentaire prudence.

Jamais elle n'aurait penser tant apprécier la danse, encore moins sans autre mélodie que celle de leurs pas et du silence. Et puis, même avec le peu de connaissance qu'elle en avait, Mina se rendait bien compte de la chance d'avoir un partenaire aussi doué que le Capitaine. Si elle avait du apprendre tout en se faisant écraser les pieds, le résultat n'aurait pas été le même!

Le raclement de gorge cassa l'espèce de magie dans laquelle elle évoluait doucement.
Beltran s'éloigna et ne plus sentir ses mains lui donna une drôle d'impression de vide. La jeune femme secoua la tête pour se sortir cette idée saugrenue du crâne et ouvrit les yeux, qu'elle referma aussi vite sous la violence de la lumière après l'instant d'obscurité de la danse.
Lentement, en se protégeant du rideau que formaient ses cils, elle les rouvrit et papillonna des paupières pour s'adapter, et se rendit compte que le Capitaine s'était enfuit près de la fenêtre.
Le compliment ne la toucha pas, parce qu'elle ne fit pas attention aux mots en eux-même, mais au ton qu'il employa. Elle le compara à son précédent raclement de gorge et en conclut qu'il était gêné.
Mais c'était ridicule, gêné de quoi?

Irmingarde se demanda soudain ce qu'elle avait fait de mal, et en quelques pas, rejoignit Beltran là où il donnait l'impression de se cacher.

"Quoi, c'est tout?"

Elle avait vraiment apprécié ce moment et trouvait dommage de s'arrêter.
L'avantage d'être presque maigre, c'était qu'elle pouvait se glisser presque n'importe où, dans ce cas là, elle se faufila entre le renfoncement de la fenêtre et le corps de Beltran qu'elle frotta au sien au passage sans le vouloir, et, se redressant, laissant le plus d'espace entre eux afin de ne pas le coller, elle leva les yeux vers lui. Un instant, elle surprit son expression un peu torturé et n'en comprit pas du tout la cause.
Alors, elle lui demanda avec innocence:

"Tu vas bien Beltran, j'ai fait quelque chose de mal?"

La jeune femme passa sa main droite devant ses yeux pour attirer son attention et lui fit un grand sourire.
Aurait-elle baisser les yeux, elle aurait pu comprendre. Mais elle ne le fit pas, pour quelle raison l'aurait-elle fait? Elle ne se doutait de rien et son Compagnon estimait qu'elle n'avait pas à s'en mêler pour cette fois-ci.
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Beltran

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Re: Alors on danse... [Beltran & Irmingarde]
« Réponse #23 le: 18 mars 2012, 22:15:10 »
Ce qui était agréable pour Irmingarde ne l'était pas autant pour Beltran. Il fallait, pour sa santé mentale, qu'il mette fin à la torture. Il ne répondait de rien sinon. Pourtant c'était une danse qui laissait le loisir d'observer tranquillement, de profiter de l'instant. Le rythme lent permettait le rapprochement comme la réflexion - tout ce que l'homme ne voulait pas à ce moment précis.

C'était intenable et il mit fin à tout ça assez maladroitement. Il alla cacher les manifestations trop visibles de son émotion près du mur et de la fenêtre, persuadé qu'elle devinait son trouble et ses raisons. Mina eut pourtant l'air surprise et peut-être vexée qu'il l'abandonne ainsi même s'il avait pris le temps de lui faire un compliment sincère, bien que d'une voix un peu étranglée.
La réaction de sa partenaire ne l'aida pas.

"Je..." hésita-t-il après le "quoi c'est tout" de la jeune Grise. "Je pense que ça suffit pour aujourd'hui."

Il n'ajouta rien d'autre: que dire?
Et puis il n'avait plus de voix pour rajouter quoi que ce soit. Insensible à son tourment, Irmingarde venait de le rejoindre. Elle se glissa entre lui et le mur. Il n'avait qu'un centimètre à bouger et il pouvait la plaquer contre le mur, capturer ses lèvres... et crâmer. L'idée l'aida à se maîtriser mais il commençait sérieusement à s'affoler devant la tempête intérieure qui menaçait de faire craquer ses barrières. Son visage dut transmettre sa douleur car la danseuse s'inquiéta, et passa d'un air mutin sa main devant ses yeux pour attirer son attention. Beltran évita soigneusement de la regarder et fixa des yeux un arbre au-dehors. Il devait compter les feuilles, cela le calmerait. D'une voix toujours étranglée il répondit en s'écartant un peu:

"Tout va bien mais ... Mina s'il te plait, ..."

Comment lui dire qu'il voulait qu'elle parte sans la blesser? Qu'il voulait qu'elle reste sans la faire paniquer?

"Il faut mieux dire que la leçon est finie...." finit-il par souffler, horriblement gêné.
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Héraut Irmingarde

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Re: Alors on danse... [Beltran & Irmingarde]
« Réponse #24 le: 19 mars 2012, 15:00:47 »
"Ca suffit pour aujourd'hui?"

Irmingarde prit un ton boudeur d'enfant gâtée pour manifester sa réprobation en répétant les mots du Capitaine.
Le rejoignant, elle rajouta:

"C'est regrettable, j'aimais beaucoup danser avec toi mais peut-être as-tu du travail..."

Ce qui lui semblait étrange vu sa gêne manifeste à mettre fin à a leçon. S'il avait du travail, il n'avait qu'à le dire, Mina respecterait cela! Et il le savait très bien. Alors quoi?  
Elle scruta son visage pour essayer de voir ce qui n'allait manifestement pas mais les mots de Beltran l’empêchèrent momentanément de pousser l'observation plus loin.

"Il faut mieux dire que la leçon est finie?"

C'était la seconde fois qu'elle répétait ses phrases mais elle ne savait pas quoi dire d'autres, tant la jeune femme était étonné de la réaction du Capitaine.
Avec elle, il était toujours droit, poli, mais un peu secret, en tous les cas, il ne montrait pas ses réels états d’âme, ça, c'était certain. Ca ne la gênait pas qu'il soit pudique, parce qu'elle était pareille. Et qu'il n'arrive pas à cacher ce qui le troublait montrait à quel point ça devait être puissant.

"Ca n'a pas l'air d'aller non... "

Elle plissa les yeux pour l'étudier scrupuleusement comme si elle pouvait lire sur son visage. Sauf qu'à part une impression de... torture mentale?, elle n'y voyait pas grand chose.

"Je suis ton amie non? Tu peux me dire ce qui ne vas pas non?"

Comme Beltran n'avait pas l'air décider à confier ses tourments, elle se redressa en essayant de la toiser du regard, opération difficile étant donné leur différence de taille, mais elle espérait que son expression menaçante suffirait.
Mais Mina n'était pas capable de garder un tel regard face à lui, alors, elle l'observa de haut en bas.

Le sourire: Crispé.
Les épaules: Tendues.
Les avant bras: Bandés sous la tension.
Le ventre: Serré au point qu'elle voyait ses abdominaux se dessiner sous l'étoffe de sa tenue.
Le...

Hon hon...

Mina ouvrit grand la bouche de stupeur et la laissa ouverte sous le choc.
Ce qu'elle voyait à ce moment là était aussi tendu que le reste. Et la gênait autant que ça la mettait en colère. Elle ne savait pas grand chose au sujet des relations hommes-femmes comme elle l'avait confié à Pluiechantante, mais ça, elle savait ce que ça signifiait!
Elle ne savait absolument pas quoi dire, ni quoi faire tant les choses se bousculaient dans son crâne. Alors, en désespoir de cause, elle appela mentalement, paniquée, son Compagnon.

"'Zareeeeel?"

Ele n'eut comme réponse qu'un silence obstiné teinté d'un "j'ai essayé de te prévenir" muet, en tout cas, c'est ainsi qu'elle l’interpréta.

"Traîtresse!"

La bouche toujours ouverte, elle la referma, puis la rouvrit, la re-referma, l'ouvrit encore une fois, comme un poisson hors de l'eau.
D'abord, elle balbutia:

"Beltran tu... je..."

Puis finalement, ses yeux s'assombrirent en se plissant, presque brûlant, et elle eut une moue écœurée en gémissant:

"Tu as tout gâché..."

Elle voulait fuir d'ici. Elle était mortellement vexée de se trouver dans une situation pareille. Quelques minutes avant, elle se félicitait de pouvoir lui faire confiance en dépit de la prudence, et là, elle se rendait compte à quel point elle était idiote! Il n'avait jamais voulu être son ami, il l'avait juste vu comme une femme qu'il pouvait avoir dans son lit!
Les mots sortaient avec violence sans qu'elle puisse se taire.

"Tu es un menteur, tu n'as jamais pensé qu'à toi..."

Uniquement à son plaisir personnel, alors qu'elle, elle s'était confié à lui, avait même commencé à le voir autrement qu'en ami, quelques secondes. Alors qu'est-ce qui clochait chez elle?

"Laisse moi passer, je veux partir."


Elle était obligée de le lui demander parce que même s'il s'était éloigné, elle devrait le frôler pour sortir du devant de la fenêtre et elle refusait de faire ça vu son "état".
Elle tendit la main pour la poser sur son torse afin de le pousser, même si elle avait peur de le toucher.

En même temps, quelque part au fond d'elle, très au fond, il y avait comme de la satisfaction d'être responsable de ça. Les scènes floues mais suggestives qui s'étaient imposées dans son esprit plus tôt pendant le cours lui revinrent d'un coup, et il y eut comme une flamme qui s'alluma au fond de son plexus solaire, mais très différente de son don, ça la réchauffait de l'intérieur et ses mains devinrent moites bien que glacées d'angoisses et de peur.
Irmingarde eut  aussi l'impression qu'elle faisait de fausses accusations, parce que Beltran semblait vraiment très, très mal à l'aise de ne pouvoir retenir ce genre de manifestation gênante et que son caractère supporterai mal d'être traité de menteur.

Mais elle était décidément trop en colère pour écouter la voix de la raison.
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Beltran

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Re: Alors on danse... [Beltran & Irmingarde]
« Réponse #25 le: 19 mars 2012, 20:56:47 »
" Oui ça suffit."

Il n'allait quand même pas supplier, si? Beltran se demandait si Irmingarde était complètement bouchée ou vraiment innocente. Elle ne comprenait pas qu'elle le torturait? Il voulait qu'elle s'en aille, il voulait qu'elle l'embrasse, il voulait que ça cesse, d'une manière ou d'une autre. Il ne s'attendait pas à ce qui allait suivre malheureusement.
Quand elle le rejoignit, le Capitaine la maudit intérieurement. Se coller à lui n'allait l'aider, elle le torturait exprès, ce n'était pas possible autrement! Le blond s'écarta mais elle ne sembla pas plus comprendre. Le ton de la Grise indiquait qu'elle se moquait de lui. Elle avait compris, se dit subitement le Capitaine, et elle en joue! Les femmes...

"Oui, j'ai du travail, il faut absolument que j'y aille." répondit-il en regardant toujours à l'extérieur.

Irmingarde répétait une fois de plus ce qu'il venait de dire sauf qu'elle venait enfin de saisir que quelque chose clochait vraiment.

"S'il te plait, laisse moi..." réussit-il à dire en s'en voulant de plus en plus.

Il baissa son regard vers elle et se rendit compte qu'après avoir tenté de lui avouer son secret, la jeune femme allait le découvrir seule. Il ne put rien faire quand il vit le regard de sa compagne baisser inexorablement.

"Non."

Il leva les yeux au Ciel en priant tous les Dieux qui voudraient bien l'entendre mais ils devaient être occupés à chercher le Sombre parce qu'aucun ne répondit à ses suppliques... et le pire arriva. Mina en perdit ses mots et Beltran recula encore d'un pas, rouge comme une pivoine, les yeux brillant - oui Beltran, le Capitaine des armées de Valdemar avait envie de pleurer. Le rejet d'Irmingarde le traversa comme une épée en feu. Il aurait bien laissé les larmes couler mais pas devant elle.

Puis Irmingarde l'accusa. Et les larmes séchèrent d'elles-même à l'intérieur de lui. La mâchoire du Capitaine se crispa de nouveau, et l'expression de l'homme changea. De torturée, elle passa à une froideur extrême. Une colère froide venait d'emporter tout sur son passage. Dans un sens c'était bien car cela apaisa ses sens. De l'autre côté, il allait dire des choses qu'il allait regretter mais il fallait que ça sorte.

Beltran dut attendre encore un moment avant de se lâcher parce qu'elle lui ordonnait de s'écarter. Il ne bougea pas mais d'une légère tape écarta la main d'Irmingarde qui cherchait à le pousser.

"Non, je ne me pousserai pas. Tu es venue te mettre là toute seule. Je ne pense qu'à moi selon toi sauf que tu ne t'es pas gênée pour faire tous tes sous-entendus depuis le début du cours, tu es venue me chercher. Je ne pense qu'à moi mais je n'ai pas cherché à te toucher, j'ai tenté de ne pas te montrer ça, je ne voulais pas que tu saches, je voulais que tu partes et que tu me laisses tranquille. Tu passes ton temps à essayer de me séduire et parce que je sais que tu as un lourd passé, je n'ai pas tenté d'en profiter, j'essaie de te voir comme une amie, une simple amie quand tu t'acharnes à me prouver que tu es une femme désirable. Tu joues avec moi depuis tout à l'heure et je ne pense qu'à moi? Tu es sûre?"

La voix était froide, et l'émotion ne passait que par les mots, pas par le ton. Beltran recula d'un pas.

"Je préfère qu'on ne se revoie pas. Va jouer avec la honte et le désir d'un autre. J'en ai assez."

Il tourna les talons et c'est lui qui gagna la porte le premier. Il avait l'impression d'avoir de l'acide dans la bouche et l'estomac. Le valeureux guerrier perdait son sang-froid devant une femme.
Pour elle, cela faisait des mois qu'il n'avait pas connu une femme. Pour elle, il avait fait attention à ce qu'il disait, à ses gestes. Pour l'épargner il avait tenté de s'éloigner. A cause d'elle il se ridiculisait. Et bien sûr l'égoïste c'était lui?! Une nuit avec une servante réglerait ses problèmes de corps mais depuis Riannon aucune femme n'avait fait bouillir ses sangs comme ça: rage et désir lui montaient à la tête.
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Héraut Irmingarde

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Re: Alors on danse... [Beltran & Irmingarde]
« Réponse #26 le: 19 mars 2012, 21:36:08 »
Juste avant qu'elle ne se rende compte de ce qui clochait, Irmingarde eut mal au cœur de voir l'état dans lequel était Beltran sans en connaître la cause. Il semblait vraiment souffrir, et ça la rendait malade.

Puis après vint la colère. Et la jeune femme s'attendait à tout, sauf à une rage supérieure à la sienne qui lui déferla dessus sans qu'elle puisse rien y faire.
L'agression psychologique était violente, ses insinuations et ses accusations scandaleuses.
Elle en resta bouché bée, le temps pour elle d'analyser le flot d'injure venant du Capitaine. Il avait eut le temps d'essayer de s'enfuir avant que ses pieds acceptent de se décoller du sol.
Alors elle courut pour se placer entre la porte et lui. Fragile petite Héraut prise entre un simple morceau de bois et un soldat deux fois plus lourd qu'elle. De son index droit, elle lui martela la poitrine comme pour faire intégrer avec plus de force les phrases qu'elle lui cracha à la figure:

"Excuse-moi? Mais pour qui tu te prends pour faire des allusions pareilles! J'ai eu tort de te faire confiance, tu me connais bien mal! Tu crois réellement que j'ai cherché à te séduire? Moi?!"

Elle ponctua ce mot avec une incrédulité non-feinte.

"Si tu as cru à ce genre de numéro de ma part, c'est que tu le voulais bien mon pauvre Beltran, parce que ce n'est pas mon genre, et tu devrais parfaitement le savoir! Tu joue à celui qui me comprend, qui sait par quoi je suis passé et tu tires ce genre de conclusion? Mais tu n'as pas une once de psychologie Capitaine, même le moins gradé de tes soldats aurait comprit!"


Ca, c'était un coup bas, mais en même temps, il ne la ménageait pas.

"Je suis une femme désirable?! Fabuleux, absolument fa-bu-leux comme découverte! Moi ce que je sais, c'est que j'étais naturelle avec toi, si tu vois ça comme une invitation à là débauche, c'est toi qui a un gros problème! Je ne jouais pas avec toi de la façon dont tu l'entends Beltran, pour qui me prends-tu bon sang?!"

Elle laissa retomber sa main pour pouvoir exprimer sa colère avec ses deux bras qui volaient en tout sens, près de son visage à lui sans pour autant le menacer, elle était folle de rage, mais pas folle tout court.

"Tu me prends pour une fille facile, de petite vertu? Pour une catin de la porte de l'Exil?"

Son ton était monté dans les aigu vers la fin, et, sachant parfaitement ce qu'elle faisait, sachant parfaitement qu'il détestait ça, elle avisa la vielle cheminée où dormait un vieux morceau de bois dans l'angle de la pièce et y provoqua un feu ronflant qui s'éteignit aussitôt, faute de combustible pour le maintenir, mais assez pour faire étinceler la pièce.  

Il ne comprenait rien! Et comme de toute manière, Mina ne maîtrisait pas ses paroles, elle fut honnête:

"Je ne sais pas ce que j'ai fait pour te mettre dans un tel état, si tu as cru des choses, c'était innocent de ma part, ou alors, je ne m'en suis pas rendu compte. Tu crois que je sais comment on séduit les hommes?! Tu crois que j'ai eu des aventures à tous les coins de rues pour le savoir?! Jusqu'à quelques jours, je ne savais même pas comment se manifestait ne serait-ce que le désir dans le corps d'une femme, comment je saurais comment le provoquer chez les autres hein? Je ne sais rien de tout ça, absolument RIEN! Je t'ai taquiné, par amitié, et si j'ai parut gêné, ce n'était pas de la coquetterie, je ne suis pas le genre de femme à jouer à ça, je ne connais même pas les règles de ce jeu!"

Mina espérait franchement que personne ne se promenait dans le coin, parce que si elle n'hurlait pas, ce n'était pas loin.

"Par contre, je sais que j'ai perdu. J'ai perdu quelqu'un que je pensais être mon ami. Mais j'ai de la chance au fond... A la différence d'Elryk, tu n'a tué personne en montrant ton vrai visage! Juste l'espoir que je commençais à avoir dans les hommes comme toi, juste quand je pensais que peut-être je pourrais, que..."

Sa voix s'éteignit et ses yeux perdirent de leur éclat colérique. A la place, il se remplirent de larmes. Elle le toisa avec hauteur, comme pour faire oublier qu'elle était en train de pleurer, et l'accusa:

"Mais bravo, félicitation. J'ai grandit dans une famille qui ne m'aimait pas, dans une région remplie de vieux libidineux et de jeunes tordus, entouré de frères, dont un ne s'est pas contenté de regarder, mais jamais, jamais Beltran, je ne suis sentie aussi sale de toute ma vie...'


La voix d'Irmingarde se brisa, pendant quelques secondes elle ne le quitta pas des yeux, puis finalement elle se tourna vers la porte et posa sa main sur la poignée, pour fuir d'ici et aller pleurer ailleurs sa douleur et sa déception.
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Beltran

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Re: Alors on danse... [Beltran & Irmingarde]
« Réponse #27 le: 19 mars 2012, 21:52:49 »
Si Eoghan avait été là, il aurait ressenti l'orage qui grondait entre Beltran et Mina avec son Don comme s'il s'était pris un coup de jus. Mais le mage n'était pas là - heureusement pour lui- et il n'y avait personne pour se mettre entre la Grise folle de rage et le Capitaine désespéré et froid.

Personne n'était là pour calmer les esprits et empêcher les injures de fuser. Beltran visait Irmingarde pour lui faire aussi mal qu'elle le lui en faisait à lui en l'accusant. Il savait que cela la toucherait. La seule chose qu'il ignorait, c'était ce qu'elle pouvait lui répondre. Elle pouvait autant réfléchir que lui cracher de nouveau dessus.
Les éclairs fusèrent alors qu'elle rétorquait du tac au tac, l'empêchant avec le pouvoir de ses mots d'apaiser la poignée de la porte pour fuir le fouet de ses paroles. Surtout que la Grise lui courut après pour se placer entre lui et la porte de sortie, pour être sûre qu'il subissait bien la hargne et l'acide de ses réponses. Elle martela sa réponse d'un (petit) doigt rageur - ce qui aurait pu faire rire le capitaine s'il n'avait pas été si furieux.

"Oui toi!" répondit-il froidement avant d'être interrompu par la tirade de la demoiselle.

Après son coup bas et ses accusations anti-psychologie, Beltran serra fortement les machoîres et rétorqua:

"Et comment veux-tu que je te comprennes, tu changes toutes les trente secondes et tu ne laisses personne t'approcher sans le menacer de le réduire en cendres!"

Irmingarde assénait encore ses flèches et il devait avouer qu'effectivement elle n'avait pas tout à fait tord. Il avait vu le "mal" partout, parce qu'il en avait envie, parce qu'il en avait l'habitude, mais elle n'avait pas semblé si distante de l'idée de séduction malgré tout! Il n'était pas le seul coupable.
Irmingarde gesticulait devant lui et le Capitaine brûler de lui attraper les mains pour la faire arrêter. Elle lui donnait le vertige. Puis il hurla:

"Non je te prenais pour une amie! Une amie à qui je faisais attention mais tu n'es qu'une petite égoïste! Ton passé n'excuse pas tout, surtout quand tu es maintenant dans un endroit où on t'aime, où on veut te protéger. Tu as Ezarell, tu m'avais moi, et Saskia et Elbereth et Isabeau. Mais tu préfères m'accuser."

Cependant la crise continuait, allant d'aveu en aveu. Est-ce que les deux s'écoutaient vraiment, rien n'était moins sûr, mais les digues cédaient enfin. Beltran allait encore répondre violemment, emporté par la fureur et l'angoisse, mais les larmes d'Irmingarde firent refluer la colère.

"Ici on t'aime Mina." cria-t-il d'une voix brisée. "Moi je t'aime."

Il lui saisit le bras pour l'empêcher de partir et décida de changer de tactique, sans vraiment y réfléchir:

"Je me suis caché pour ne pas te faire te sentir sale justement. Cela fait des mois que tu me plais. J'aime ton esprit, ton humour, j'aime ton intelligence, ton courage, ton envie de t'en sortir, ta fureur de vivre - même si tu as été Elue par un canasson blanc qui te rendra aussi suicidaire que moi quand Valdemar en aura besoin et que tu me terrorises avec tes Dons parce que je déteste la magie. Tu es la seule femme qui m'a vue faible et désarmé, la seule à qui j'ai fait confiance depuis la naissance de ma fille. Tu es la seule que j'ai envie de protéger, et OUI c'est à cause de toi que je suis dans cet état parce que je pense trop à toi pour aller dans les bras d'une autre et que tu me tournes aussi à me rendre fou, et tu ne te rends pas compte de la torture que c'est parce que je ne suis même pas assez bien pour être ton ami."

Le Capitaine la lâcha en plein milieu du discours et quand il eut fini, son visage redevint subitement un masque froid et il désigna la porte.

"Maintenant tu peux mettre toute la responsabilité sur moi si tu veux, et d'accord, je ne t'approcherai plus."

A son tour il dépassa la jeune femme, ouvrit la porte et sortit dans le couloir.
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Re: Alors on danse... [Beltran & Irmingarde]
« Réponse #28 le: 19 mars 2012, 22:20:41 »
Ce qu'essaya de placer Beltran entre ses tirades incendiaires, et le mot ne fut jamais si bien choisit, Irmingarde ne l'entendit pas, elle était tellement en colère que ses oreilles bourdonnaient.
Elle voyait juste sur son visage qu'elle le touchait à chaque coup, qu'elle faisait mal, et c'était délectable de blesser autant qu'on était blessé.
Elle finit par l'entendre, entre deux hurlement, mais pour mieux lui répondre:

"Je ne vois pas ce qu'Isabeau ou Saskia ont à voir avec cette situation, encore moins mon Compagnon. Ce n'est pas parce que je suis entouré que j'oublie. Mais ça, c'est la seconde fois que tu me traite d'égoïste, je vais finir par te croire!"

Ses mots étaient venimeux. Jamais Mina ne serait cru capable de tant de verve et de méchanceté, surtout à l'encontre de Beltran.
Mais quand elle voulut partir, la déclaration de Beltran la cloua presque au sol. Elle se retourna très lentement pour le dévisager avec stupéfaction.
Il l'aimait? Etait-il sérieux?
Elle n'eut même pas le temps de réfléchir, ou même d'essayer de dégager son bras tenu dans sa main qu'il continua sur sa lancée, l'achevant totalement.

Les yeux écarquillés, Mina du se tenir au chambranle de la porte pour ne pas tomber par terre, sonné, la bouche entrouverte. Elle devait avoir l'air totalement ridicule.
Elle n'arrivait même pas à songer à la portée des mots du Capitaine qu'il s'enfuit, et elle n'eut même pas la présence d'esprit de l'arrêter. Elle se poussa simplement de son chemin pour le laisser passer, le suivant du regard, l'air toujours aussi idiot.
Elle ne sut pas si elle l'entendit prononcer le seul mot qui lui vint à l'esprit, aussi étrange fut-il:

"Pardon..."

Elle pencha sa tête en arrière contre le mur en le suivant des yeux, reste dans cette position bien deux minutes entière, incapable de penser, le crâne vide, puis le secoua, comme pour se réveiller, envahi d'un désir impétueux.
Ezarell, son Compagnon, elle avait besoin d'elle.
Et la créature le savait, elle l'attendait déjà devant l'entrée du Collegium des Héraut, où se rendit Mina en quatrième vitesse, quand elle fut certaine de ne pas tomber par inadvertance sur Betran. Arrivée sur le seuil, elle prit appui sur un banc pour sauter sur le dos de son Compagnon qui l'entraîna de toute de force et sa vitesse sans les champs.

Galoper pour oublier. Oublier qu'elle était venu ici pour apprendre à danser et que c'était tout une autre leçon qu'elle avait reçu.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Beltran

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Re: Alors on danse... [Beltran & Irmingarde]
« Réponse #29 le: 19 mars 2012, 22:35:34 »
Beltran enrageait. Irmingarde ne semblait même pas l'écouter, elle fulminait autant que lui et les mots fusaient entre eux, déchirant les coeurs, déchirant les esprits sans que personne n'arrive à s'arrêter. C'était horrible de penser que quelques phrases assassines, quelques réactions physiques mal à propos avaient détruit tout le charme entre eux.

Beltran n'entendit pas le mot prononcé tout bas de celle qui lui avait fait perdre ses moyens, tout simplement parce que le soldat fuyait finalement la bataille, croyant laisser la victoire à la Grise alors qu'en réalité ils avaient tous les deux perdus.
Irmingarde ne s'était pas opposée à son départ, et pour le Capitaine c'était très clair: il la dégoûtait, il lui faisait peur, elle le détestait et elle ne voulait plus le voir.
L'acidité dans son estomac se transforma en grand trou noir, profond, et c'est presque en courant qu'il traversa le couloir et tourna tout au bout pour échapper à la jeune femme définitivement. Il s'arrêta subitement. En une fraction de seconde, il camoufla douleur et fureur, et c'est un Capitaine en apparence tout à fait normal bien qu'un peu décoiffé qui quitta le Collegium. Seuls ses plus fidèles amis auraient pu voir qu'il bouillait intérieurement mais il ne croisa personne d'assez proche pour deviner tout cela. Il pria pour qu'Irmingarde ne fasse pas de scandale parce que c'était déjà assez compliqué comme ça...

Une fois à la Caserne, le Capitaine dut se décider. Il ne pouvait pas reprendre le travail comme si de rien n'était avec les nerfs autant à vif. Il se rendit donc dans ses appartements pour prendre un bain. Une servante vint le préparer pour lui. Elle lui fit quelques oeillades, comme à son habitude. Cette fois, frustré et malheureux, le soldat ne résista pas. Il embrassa férocement la jeune femme. Elle était consentante, elle. Elle était simple, elle, elle ne demandait pas la lune, elle était claire dans ses désirs. Il la prit presque violemment, passionnément, silencieusement, veillant à lui donner autant de plaisir qu'il en avait, mais ce n'est pas son nom qu'il prononça dans sa tête pendant toute la durée de leur étreinte. Quand elle le quitta, avec un large sourire, l'homme se sentit souillé et honteux et tenta de se débarrasser du goût de sa défaite dans le bain devenu froid.

Beltran s'enferma deux jours dans ses appartements, réglant ses papiers à l'abri de sa chambre, ne quittant pas la Caserne avant de pouvoir mieux cacher son rateau monumental. Il reprit ensuite un service normal, et ne parla à personne de tout ça. Personne ne fut au courant de sa bouche, et personne ne put se douter de l'épisode malencontreux avec la jeune Grise.
Il ne chercha pas à revoir Irmingarde mais il espérait tout de même qu'elle réfléchisse... Le mariage allait les forcer à se voir, viendrait-elle avant? Il ne se doutait pas qu'il avait fait des dégats de son côté... Pour tout le monde, le Capitaine était toujours le soldat fier, droit et sans sentiments qui menait son armée d'une main ferme. Beltran s'enferma de nouveau dans sa carapace pour ne plus penser et la vie reprit son cours presque normalement...
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »