Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets libres => Discussion démarrée par: Héraut Aranel le 12 décembre 2010, 19:39:06
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Chaque année, la fête du Solstice d'hiver attirait de nombreux vendeurs, artisans et artistes dans la grande capitale de Valdemar. Haven doublait alors pratiquement le nombre de ses habitants et la place du marché regorgeait d'échoppes improvisées, d'étals qui croulaient sous les objets divers et autres ménestrels ambulants. A croire que la foire suffisait à faire oublier à tous le rude hiver qui avait précocement commencé.
Les passants étaient nombreux enroulés dans leurs manteaux de fourrure ou leur pèlerine de grosse laine. En ces mois difficiles, les habitants de la ville se nourrissaient essentiellement de grain mis de côté durant les précédentes récoltes et de farine de châtaignes apportées des grandes plaines à l'ouest. Aussi, la vue de beaux fruits automnaux et de douceurs leur donnait l'eau à la bouche. Il fallait souvent jouer des coudes devant l'étal de l'artisan boulanger et plus encore lorsque le joallier à sa droite déballa une magnifique collection de broches en or.
C'était aussi pour les Hérauts une période de forte activité. Les chapardages et les petits larcins se multipliaient sans parler des ivrognes qui se laissaient aller dès la nuit tombée en perdant tout sens commun. Les Hérauts étaient donc assez nombreux à patrouiller en ville, montés sur leur Compagnon, ce cheval à la robe immaculée et aux profonds yeux azur, souvent arrêtés par les passants qui ne résistaient pas à l'envie de leur tenir un bout de conversation.
[A toi ! Je te laisse poster ton arrivée]
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Lorsqu'ils avaient passé la porte, Eoghan avait enfin levé les yeux de son livre. La route aurait pu le fasciner mais avec ce froid, tous les paysages - ou presque - se ressemblaient et le jeune homme avait fini par s'ennuyer. Il connaissait déjà la capitale de sa propre région mais celle-ci était encore plus grande et ses yeux ne savaient plus où donner du regard. Il referma le livre sur ses genoux et son père esquissa un sourire, heureux de susciter enfin l'intérêt de son fils. Des couleurs, des senteurs, tout ça à la fois et trop à analyser pour lui. Il descendit d'un sac d'avoine et vint se percher sur le siège à côté de son père qui tenait les rennes.
_ Alors c'est donc ça, Haven ?
Il faisait un peu tâche, l'Eoghan dans ses habits de paysan crasseux. Son père espérait bien que très vite, tout ça changerait. Eoghan se pencha pour regarder tous les bouibouis présenter leurs bijoux et autres babioles. En fait,ça lui rappelait la place du marché chez lui quand tous les villages alentours venaient acheter ou vendre.
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[justify:3rbxqx7m]La place du marché, décidément, il ne se ferait jamais à une telle concentration de populace ! Bien qu’ayant bel et bien dit adieu à la solitude, que ce soit par ses nouveaux amis ou encore son lien avec Aanor.
Manuchan laissait ses yeux dériver sur les étals, ne prêtant que peu d’attention au gens qui l’entouraient. C’était là un moyen comme un autre de ne pas se fixer sur la quantité de personnes qui s’amassait devant et autour de lui.
Une tache blanche attira ses yeux un instant. C’était un héraut bien évidemment et le mage avait un instant espéré qu’il s’agirait d’une personne de sa connaissance, mais il n’en était rien. Il n’eut que le temps de tourner rapidement les yeux pour reprendre sa marche tranquille avant qu’un cheval ne passe à deux doigts de lui, risquant de le renverser au passage. Bien sûr, la bête ne devait pas être aveugle à ce point, mais sur l’instant, le rethwellan avait eu une trouille bleue et retenait un juron à grand peine !
Le conducteur ne semblait pas s’être préoccupé de cela, mais peut-être n’était-ce là qu’une vue de l’esprit de Manuchan. En revanche, le jeune homme qui se tenait à ses côtés, bien séduisant au demeurant aux yeux du shay’a’chern attirait son regard. Enfin, ce n’était pas là grande affaire dans tous les cas et le mage allait reprendre son chemin, laissant ses yeux un instant savourer le visage du jeune homme.[/justify:3rbxqx7m]
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Si Aranel était Héraut du Roi, elle n'en demeurait pas un Héraut comme les autres. Patrouiller lui changeait les idées et elle n'hésitait pas à demander de participer aux tâches quotidiennes pour fuir le temps d'une après-midi l'ambiance surchauffée du Palais.
Elle était en charge de la surveillance de la circulation rendue difficile par les nombreux chariots qui encombraient les rues passablement étroites. Il fallait aider la guilde des marchands de Haven à attribuer les emplacements des vendeurs itinérants venus de la Province.
Lorsqu'un nouveau chariot arriva face à elle, elle laissa Gaetan se mettre en travers de la route et s'adressa au conducteur avec un grand sourire amical.
"Bienvenue à Haven, marchand. Le reste de la ville n'est pas accessible aux chariots. Puis-je vous indiquer un emplacement afin de décharger? Il reste de nombreux emplacements"
Elle n'avait pas vu Manuchan dans la foule dense qui circulait entre eux dans un flux constant.
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Eoghan mit du temps à noter le regard du mage tellement il y avait de choses à voir mais quand il s'en aperçut, il fronça les sourcils. Et bien quoi ? Il n'avait jamais vu un fils de marchand ? Il perdit le regard alors que Gaetan s'interposa pour s'adresser à eux. Vous avez déjà vu des femmes ? Et vous avez déjà vu des femmes pareilles ? Cette fois, ce fut Eoghan qui figea quelques instants en étudiant la femme qui ressemblait bien à un Héraut. Et elle était magnifique, en prime. Elle ressemblait un peu à sa mère, il y a quelques années. Cette dernière avait pris pas mal de poids et ne portait pas de tels vêtements, en tout cas. Mais il n'en avait jamais vu de femme Héraut ! Ce qui attirait toute sa curiosité. Mais un tas d'autres choses attirait sa curiosité. Habitué à ce genre de choses en période de gros marché - en moins prestigieux -, Eoghan se laissa glisser pour descendre du chariot et regarda autour de lui en faisant quelques pas. Il vérifia la caravane qui se vidait de ses conducteurs pour rejoindre Salvenos, le père d'Eoghan et s'arranger avec Aranel pour les emplacements.
Ses bottes de peau de cochon foulaient le sol, n'arrangeant en rien son long manteau marron foncé. Il resserra ce dernier autour de sa poitrine alors que la brume s'échappait de ses lèvres. Il aimait avoir froid, contrairement aux autres. Pour cette raison qu'il chopait plus facilement un rhume que les autres.
_ Eoghan !
Il se retourna pour regarder son père qui lui faisait signe de remonter sur la carriole avec les autres. Oh non... Aller décharger des sacs d'avoine, on avait fait mieux quand on se trouvait dans une capitale pareille avec tellement de choses à voir. Il leva le bras pour lui indiquer de continuer sans lui. Eoghan jeta un dernier coup d'oeil au Héraut et s'attarda sur sa silhouette, toujours impressionné. Mais il avait bien autre chose en tête.
_ Je vous rejoins là-bas. Je vais me promener, j'ai besoin de marcher, j'ai pas pour habitude de rester cloué sur ton siège de bois tiré par deux canassons têtus !
Salvenos rouspéta dans sa vieille barbe et le laissa partir.
_ Ne t'éloigne pas trop !
Eoghan se détourna dans un soupir agacé et laissa la capitale s'étendre sous son regard aussi curieux qu'admiratif. Il roula des yeux avant d'inspirer profondément. Alors c'était donc ça l'aventure ! La découverte ! Il n'en faisait part que dans ses histoires au coin du feu, il les inventait. Il lui faudrait une petite bagarre de monstres histoire de mériter le terme d'aventure et là, il serait ravi !
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[Manu', j'enchaîne sans toi pour le moment afin de ne pas bloquer trop longtemps le rp d'intro d'Eoghan. Poste quand tu veux dès que tu seras de nouveau dispo et nous reprendrons les tours de jeu d'origine :) ]
Aranel suivit le jeune homme du regard, intriguée sans outre mesure par son comportement indépendant. Les fils de paysans étaient en général soumis et travailleurs, pas le genre à aller se promener quand il y avait un étal à installer. Très vite, elle porta de nouveau son attention sur son père qui attendait après elle pour le fameux emplacement. Le Compagnon du Héraut, le gracieux étalon Gaetan, tourna naturellement sans qu'elle eut besoin de toucher à ses rennes -de toutes façons les Compagnons ne portaient pas de mors- pour prendre une rue adjacente à quelques mètres sur la gauche qui débouchait sur une vaste cour intérieure. Cette dernière était gardée par deux gardes de la cité en faction afin d'éviter que quelque pillard ne vienne s'en prendre aux biens des vendeurs.
"Suivez-moi je vous prie."
Là ils purent décharger leurs marchandises et les apporter jusqu'à un étal vide prêté par la guilde marchande de Haven à une extrémité de la place du marché. Aussitôt arrivés, un petit homme chauve alla à la rencontre de Salvenos pour régler avec lui le montant de la commission prélevée par la guilde pour le prêt de l'emplacement. Aranel s'éloigna alors des hommes avec un sourire et une formule polie pour reprendre son poste de surveillance des véhicules.
Eoghan, de ton côté la ville a l'air plus que fascinante. Les gens se frôlent, se croisent dans un ballet incessant. Tu n'as jamais vu tant de monde. Plusieurs artisans vantent les mérites de leur travail et ton regard est attiré par une échoppe particulière : celle du bouquiniste. Une jeune fille est plongée dans ses pensées, Elle a les cheveux longs et châtains et porte un costume gris. Elle tient entre ses mains un viel ouvrage relié qui a l'air de la fasciner.
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Eoghan passa sa surprise d'être fixé par un jeune homme et celle d'avoir vu son premier Héraut femme pour s'immerger dans la ville totalement hallucinante de vie, les gens tels des fourmis. Il continua de marcher, un sourire aux lèvres et regarda chaque détail autour de lui en marchant lentement. Mais ce qui lui attira l'oeil ne fut pas la bouquinerie mais la seule chose qui ne bougeait pas dans son champs de vision : la jeune fille absorbée par sa lecture. Il sourit un peu plus et s'approcha pour passer ses doigts sur les livres tout en marchant lentement, étudiant la matière des couvertures de cuir relié. De là où il venait, c'était pas rare de rencontrer des illettrés. Mais Eoghan n'en faisait pas partie, tout comme son grand frère.
Il finit par relever ses yeux bleus sur la jeune fille dans un sourire énigmatique.
_ Ca a l'air passionnant.
Pour le coup, il avait envie de lire ce qu'elle lisait. Si c'était à ce point passionnant alors il voulait lire.
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La jeune fille sursauta et leva les yeux vers lui - verts gris qui semblaient refléter le ciel- et lui sourit amicalement quoi que légèrement réservée. Elle lui tendit le livre en haussant une épaule, sa longue natte dansant à chacun de ses mouvements.
"Une vieille édition des contes des Temps Anciens. Les apprentis Bardes les chantent parfois mais je n'avais encore jamais eu la chance de les voir écrits"
Elle le détailla discrètement du regard, s'étonnant de son accent très différent de celui des habitants de la capitale.
"Vous êtes là pour la foire ?"
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Il sourit en prenant le livre sans la quitter des yeux. Finalement, il les baissa sur la couverture pour la caresser du bout des doigts.
_ Oui, mon père m'a traîné jusqu'ici pour que je l'aide à vendre l'avoine et les pommes. A croire u'il ne sait pas faire sans moi.
Il leva les yeux sur elle en ouvrant le livre et lui sourit.
_ Et toi ?
Eoghan restait paysan alors les bonnes manières... C'était à revoir ! Non pas qu'il ignorât comment se tenir mais le vouvoiement lui semblait de trop. Elle semblait pas plus vieille que lui, pas forcément plus riche alors pourquoi s'embarrasser de faux semblants pour si peu ?
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Effectivement, Kyra était plutôt jeune, 17 ans peut-être, à peine plus. Elle lui sourit et secoua la tête en tendant la main pour récupérer le livre.
"Oh non, moi j'étudie au Collegium"
Elle baissa les yeux sur sa tenue avant de les remonter vers les siens avec surprise.
"Vous... Tu ne connais pas le Collegium ?"
Elle qui avait toujours grandi par ici, c'était difficilement concevable. Mais elle avait des camarades qui venaient de très loin. Elle avait toujours aimé écouter leurs histoires.
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_ Je ne l'ai pas vu mais je le connais des livres, oui.
Il lui rendit le livre doucement avant de regarder les autres d'un regard aussi fasciné que le sien.
_ Mais ce n'est ça qui m'intrigue le plus. On s'ennuie vite à écouter quelqu'un vous apprendre comment te tenir ou quoi lire, quoi chanter. Je préfère écouter les histoires des Hérauts ou me promener jusqu'à trouver un coin tranquille où lire en paix.
Ce qu'il savait des Collegia venait des livres ou des histoires courtes quant au fonctionnement, il n'en connaissait rien, les étudiants non plus. Il se faisait donc sa propre idée. Il prit un livre et lui montra, l'air interrogateur.
_ Vous vendez les livres ici tout le temps ou bien c'est juste pour la foire ?
Il regarda autour de lui, l'oeil curieux et admiratif.
_ Je trouve cette endroit bien trop bruyant et agressif au regard mais pourtant, c'est magnifique et incroyable toute la vie qui règne.
Il la regarda à nouveau en fronçant les sourcils.
_ C'est comme ça toute l'année ? C'est la première fois que je viens ici, j'ai entendu et lu beaucoup de choses de la capitale mais les illustrations sont rares, j'aime me faire mes propres idées.
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Kyra haussa les épaules en se regardant autour.
"Disons que c'est jamais calme. Mais y a rarement autant de chariots et de nobles qui sortent à pieds ! Ils préfèrent prendre leur carrosse pour ne pas se salir les chausses"
Elle se retourna et désigna un toit pointu plus haut que les autres que l'on devinait au delà de la Vieille Ville.
"Je pourrai te présenter un ami si tu veux, il est Troubadour Itinérant. Il devrait partir vers l'est mais pour le moment il loge à la Rose des Vents. C'est une taverne un peu plus loin. Même si tu n'aimes pas écouter les gens te raconter des choses, je suis sure que tu t'entendrais bien avec lui"
Elle tendit le livre au vendeur avec un sourire puis fouilla dans sa poche pour en sortir une petite pièce qu'elle lui donna. Elle récupéra l'ouvrage et pivota, s'immobilisant en voyant passer Aranel un peu plus loin montée sur Gaetan.
"Oooh... Dame Aranel."
Et elle sourit plus largement, attendant que cette dernière regarde dans sa direction pour lui faire un petit signe de main amical.
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Le père d'Eoghan avait été très clair "On est pas là pour acheter mais pour vendre" alors il reposa le livre qu'il regardait avec les autres et sourit à nouveau à Kyra. C'était tellement rare de croiser une jolie fille érudite qu'il avait du mal à quitter son visage des yeux. Mais sachant que ses yeux pouvaient parfois gêner, il regarda ailleurs puis il redressa la tête en l'entendant. Curieux, il chercha dans la foule de qui elle parlait jusqu'à ce qu'il voit Aranel, le Héraut qui les avait accueillis à leur arrivée.
Il remarque le geste de Kyra et pouffa de rire en reportant son attention sur elle.
_ Tu salues un Héraut comme s'il était de ta famille ?
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Ce fut à son tour de pouffer de rire alors qu'elle se tournait de nouveau vers lui.
"Mais je la connais, Dame Aranel est le Héraut du Roi. Et moi je suis une apprentie Héraut. Je la croise souvent, elle est toujours gentille et disponible."
Aranel lui rendit son geste et s'immobilisa avant de sauter à terre.
"Attends, je vais la saluer. Tu peux venir avec moi si tu veux"
Et Kyra partit en trottinant vers Aranel, son livre sous le bras, à la fois excitée et détendue en présence de son aînée. Toutes deux se lancèrent dans une brève discussion concernant les études de la jeune fille et leurs Compagnons respectifs avant qu'Aranel ne se tourne vers Eoghan et ne le transperce d'un regard.
"Hé bien, tu t'es fait un ami ?"
Le Héraut du Roi avait cette désagréable habitude de vous donner l'impression qu'elle lit en vous comme dans un livre ouvert.
"Rebonjour -son sourire s'élargit- Votre père vous cherche je crois"
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Aux dires de la jeune fille et au regard d'Aranel, Eoghan sembla presque se figer en perdant toute contenance. Un peu comme s'il venait d'avoir le stress de sa vie et qu'un goutte menaçait de tomber à l'arrière de son crâne. Son visage trahissait sa fascination et son intimidation. Le Héraut du Roi ? Tous les Hérauts étaient des femmes, ici ? Et là, il n'était pas face à n'importe laquelle. Celle du Roi... C'était aussi sa femme ? S'il était roi, il adorerait qu'elle fut sa femme, d'ailleurs.
_ Non, je...
Il se racla la gorge et lui sourit sans trop insister.
_ Je préfère rester ici.
Il n'était ni macho ni misogyne mais ce genre de travail n'était-il pas réputé pour les hommes ? Vous avez déjà vu un homme coudre ? Mais quand Aranel revint avec Kyra, il blêmit. Comment se comporter face à un vrai Héraut ? Et contre toute attente... Il se mit à bégayer.
_ Je euh... Oui mais... Enfin je pense qu'il peut attendre, j'avais besoin de me dégourdir les jambes, on vient quasiment de Karse. Enfin, je crois.
Ce qu'il croyait, c'était sa façon de se tenir. Pour le coup, il hésitait. Devait-il se mettre à genoux ou faire une révérence ? Il allait devoir la vouvoyer, non ? Enfin, il croyait !
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Aranel ne sembla pas remarquer son trouble. Son sourire s'élargit et elle lança un petit regard en direction de Kyra qui elle avait plus de mal à dissimuler son amusement. Elle se cachait la bouche derrière la main en roulant des yeux.
"A ce que j'ai cru comprendre, il aurait besoin que tu ailles vous trouver une chambre où loger les nuits prochaines"
Kyra s'agita aussitôt.
"Moi je sais où vous pourriez dormir, mon oncle a une auberge au nord de la ville. Je peux peut-être lui demander s'il lui reste des chambres si tu veux"
Le Héraut du roi sourit avec appréciation puis tourna de nouveau les yeux vers Eoghan.
"Haven vous plait ?"
Gaetan s'avança et effleura l'épaule d'Aranel. Son regard (à elle) se fit alors lointain un instant et lorsqu'elle bougea de nouveau, elle avait l'air concentré.
"Veuillez m'excuser, le devoir m'appelle"
Elle échangea un regard avec son Compagnon et sauta souplement en selle.
"A très bientôt j'espère"
Et Gaetan repartit au petit galop pour disparaître un peu plus loin dans la foule.
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Aller chercher des chambres, c'était incroyable, il le prenait pour son larbin, ou quoi ? Face à Aranel, Eoghan ne dit rien de se plaindre de son père, cela dit... Il marmonna dans sa barbe.
_ Je parie qu'il vous envoie pour me dire ça.
Il en était presque boudeur. Mais quand Kyra intervint, il en fut presque soulagé ! Aranel le mettait mal à l'aise, elle était bien trop grande, bien trop belle et bien trop puissante ! Surtout quand elle remonta sur son cheval. C'était assez impressionnant comme elle avait l'air majestueux. Il n'avait même pas eu le temps de répondre à sa question. De toute façon, qu'aurait-il pu dire ? Il n'avait encore quasiment rien vu. Il acquiesça néanmoins.
_ A bientôt,oui.
Il la regarda partir sans la lâcher des yeux, comme hypnotisé jusqu'à ce qu'elle disparaisse. Puis il se retourna vers Kyra. Et il n'avait pas vraiment l'habitude de cacher lorsque quelque chose l'arrangeait.
_ Ton oncle tient une auberge, c'est ça ? Je peux te demander de m'y emmener ? Je ne connais rien à la ville et avec tout ce monde, j'aurais presque peur de me perdre.
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Manuchan avait pris le temps de jeter un œil sans trop savoir pourquoi sur les étals devant lui après avoir croisé du regard le bel homme qui venait d'arriver sur son chariot. Mais, bien que les contenus se révélaient plus ou moins intéressants, un visage ne cessait de s'imposer à son esprit, le visage d'une femme en plus ! Voilà qui avait de quoi surprendre ! Quelques secondes de réflexion légère suffirent au mage à mettre le nom correspondant au visage qui s'il n'était pas familier, n'en était pas moins important.
*Déesse ! Le héraut du roi, je suis quasiment sûr que c'était elle !*
Aanor lui avait donné pour "mission" d'aller parler à cette noble dame, de l'avertir du danger que représentait Cerath et l'orbe qu'il avait probablement dérobée. Bien que ce sujet ait déjà été abordé par ailleurs, il n'en demeurait pas moins que son devoir était de suivre les instructions de sa Déesse à la lettre. Du moins était-ce là ce qu'il se disait.
Ainsi rebroussa-t-il rapidement chemin pour tenter de retrouver la "dame de ses pensées" tout en se retenant de rire à cette remarque intérieure ridiculement romantique. Il l'avait vue précisément près du spécimen mâle qui avait attiré son regard précédemment mais l'un comme l'autre semblaient avoir disparus. La chance voulut toutefois qu'un regard passant à travers la vitre d'une boutique lui révèle la présence du dit spécimen et le mage espérait que le héraut ne serait pas loin.
Il ne lui restait plus qu'à s'approcher de l'entrée de l'échoppe qui se profilait en priant pour que Dame Aranel puisque tel était son nom, soit présente ou tout au moins non loin.
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Kyra profita de la disparition d'Aranel pour embarquer Eoghan avec elle, marchant d'un pas rapide et énergique.
"Pas de problème, mais avant il faut que je passe voir mon frère. J'ai quelque chose à lui donner"
Le regard rieur elle tourna la tête vers lui en la dodelinant légèrement d'amusement.
"Oui toute ma famille ou presque est ici, c'était plutôt pratique quand j'ai été Elue. ça n'a pas été comme pour certains qui ont dû tout quitter"
Elle haussa les épaules et poussa la porte d'une échoppe de tailleur idéalement située et invita Eoghan à entrer avec elle. Elle laissa la porte se refermer et sautilla jusqu'au comptoir pour activer la clochette.
"Y a quelqu'un dans ce taudis malfamé ?"
Une tête châtain mal coiffée et deux grands yeux gris-verts très ressemblants à ceux de la jeune fille apparurent par l’entrebâillement d'une porte. L'homme était vêtu simplement mais la coupe était parfaitement ajustée et de bon goût.
"Sale vipère, tu ne t'es pas encore fait piétiner par ton cheval magique ?"
Elle lui tira la langue.
"Gweden dit que tu es un sale gosse mal appris et qu'un jour elle te bottera les fesses"
Mais le ton était trop léger pour qu'il paraisse sérieux.
"Qu'est ce qui t'amène par ici, oiseau de mauvais augure ? C'est juste pour me torturer ou maman t'envoie pour me gaver ?"
"Je suis venue t'apporter la digitaline, idiot. Le guérisseur a dit tous les soirs une pincée à diluer dans de l'eau tiède."
Le jeune homme d'environ 25 ans jeta un coup d'oeil vers Eoghan et lui adressa un sourire amicale.
"Tu n'es pas seule et tu ne me présente même pas ?"
Kyra fronça les sourcils en tournant la tête vers le jeune homme.
"Tiens mais j'y pense... Je ne sais même pas comment tu t'appelles toi !"
Aranel avait filé aussi rapidement que possible sur la place du Marché. Heureusement, un autre Héraut se trouvait sur place et son Compagnon avait averti Gaetan immédiatement. Il s'agissait d'un simple accident banal, deux chariots s'étaient accrochés en voulant faire une manoeuvre. Le ton était monté et les deux conducteurs en étaient venus aux mains après avoir échangé quelques insultes. Le Héraut Bryan s'était alors interposé pour séparer les deux querelleurs mais un cheval avait pris peur et avait commencé à ruer. Il était à présent dépassé pour calmer le bazar que ce remue-ménage avait causé.
Le Héraut du Roi sauta de selle et laissa à Gaetan le soin de se poster près de Becca, le Compagnon de Bryan afin d'éviter aux animaux de tenter de bouger de nouveau.
"Que s'est-il passé ici ?"
Une femme gémissait. Aranel courut vers elle pour tenter de comprendre pourquoi un groupe de femmes gesticulaient dans tous les sens.
Manu', tu as vu Aranel filer à toute allure en direction de la place. Alors que tu tentais de voir si elle était dans l'échoppe en compagnie de la Grise et du jeune homme de la cariole, tu as vu son visage se refléter dans la vitre et à peine t'es-tu retourné qu'elle n'est plus qu'un point blanc dans la foule. Les cris parviennent jusqu'à toi : il y a du vilain dans la rue.
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Le pauvre Eoghan se retrouvait face à beaucoup trop de choses et surtout, beaucoup trop de monde à la fois. Et il se surprit à apprécier ça. Aimer, peut-être pas mais il appréciait, ça lui changeait. Pour une fois, il pourrait se faire ses propres idées et peut-être même en écrire quelques une sur un bout de papier froissé... Et en faire des histoires ? Kyra était adorable mais c'était une fille. Les filles, ça crie, ça tire les cheveux, ça sait pas lire ni raconter des histoires ! Il était de mauvaise pensée car sa mère racontait de belles histoires parfois. Mais pas du goût d'Eoghan. Il aimait les grandes batailles, les héros et les opprimés ! Celles qui font peur avec des dragons et des griffons en colère.
Kyra l'entraîna et il eut à peine le temps de dire quoi que ce soit qu'elle poussait déjà la porte. Un léger regard en hauteur pour voir l'enseigne puis il regarda sur le côté et revit l'homme qui l'avait regardé à son arrivée. A peine eut le temps de mémoriser ce qu'il portait que déjà, Kyra l'entraînait à l'intérieur. A nouveau, c'était devenu une habitude, il regarda autour de lui les quelques mannequins proposant la nouvelle "mode". Hey ! Il pourrait repartir avec un souvenir pour sa mère ou ses soeurs. Pas toutes à la fois, il faut pas abuser, non plus ! Ils n'étaient pas si riche. Quoique, si le solstice se passait bien, peut-être...
Alors quand Kyra intervint à nouveau, il n'avait écouté que d'une oreille. Il tourna la tête vers elle et leva le menton pour entendre sa question.
_ Eoghan.
Puis il sourit. Enfin un homme dans les parages ! Et d'environ son âge, en plus !
_ Mais en général, c'est moi qui la pose cette question.
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[justify:2xjovwif]*Quel manque de chance !*
Manuchan avait à peine eut le temps d’apercevoir Aranel par le truchement de son reflet dans une vitre, que celle-ci était partie à toute vitesse en direction de la place du marché. Une foule dense était toujours présente et la blancheur de la tenue du héraut se révélait désormais à peine visible.
Des cris se faisaient entendre depuis un endroit dans la rue, des cris humains, de colère semblait-il mais aussi des cris d’animaux. Probablement y avait-il là la raison pour laquelle La blanche dame avait foncé à une telle allure. Un problème à résoudre et un héraut à proximité, il ne fallait pas être un érudit pour en connaître le résultat.
Il ne restait plus au mage qu’une seule chose à faire : tenter sa chance en courant dans la même direction et en espérant pouvoir, une fois le problème résolu, parler ne serait-ce qu’un instant au héraut du roi.
Il avait aperçu en un instant le jeune homme de la carriole trainé par une jeune femme.
* Décidément, il est partout celui là. Et avec une femme évidemment….*
Non pas qu’il en conçut une réelle désillusion, les shaychs étaient une denrée rare, ce n’était pas une nouveauté, mais tout de même, il commençait à penser qu’il était le seul à avoir cette orientation dans tout Haven ! Excepté Glenn bien sûr…. Mais c’était tout de même très différent.
Arrivé sur la place à son tour, il y avait trop de mouvement pour qu’il puisse réellement distinguer quelque chose. Peut-être pourrait-il aider ? Tant qu’il ne s’agissait pas de soigner des blessés ou de faire usage de diplomatie…. Non pas qu’il en fut pas diplomate, mais il n’était pas un héraut et il était bien connu que ces dignes messagers étaient les plus à même de résoudre les conflits.
Sa grande taille était toutefois un avantage, au moins se détachait-il plus ou moins nettement ans la foule et les gens, soit intimidés par celle-ci, soit par sa tenue ne laissant aucun doute quant à son statut, s’écartaient plus ou moins volontairement tandis qu’il continuait sa progression jusqu’à se trouver très proche du lieu du « drame ».
« Si je peux aider, n’hésitez pas. »
Sa voix était claire et franche et s’adressait manifestement aux deux hérauts présents, prenant le risque de ne pas être entendu car il ne souhaitait pas non plus hurler comme un goret pour cela.[/justify:2xjovwif]
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Kyra ne sembla pas destabilisée par la remarque du jeune homme et pouffa de rire.
"Hé bah on dirait que je t'ai pris de vitesse. Donc ! Alastair voici Eoghan. Il est là avec son père pour la foire."
Mais elle n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce fut, la cohue dans la rue s'entendait même de l'intérieur de l'échoppe. Les curieux passaient rapidement devant la fenêtre de l'échoppe afin d'observer ce qui se passait. Les cris indistincts se mélangeaient en brouhaha de là où ils se tenaient. Kyra avait dressé l'oreille, à l'affût.
"Oh on dirait qu'il y a du grabuge dehors. Viens Eoghan !"
Et elle planta là son frère pour sortir en trombe de la boutique et se précipiter vers la foule. Elle jouait des coudes pour se faufiler, se hissant sur la pointe des pieds histoire d'essayer de voir quelque chose.
"Toi qui est plus grand tu vois ce qui se passe ?"
Curieuse ? Oui énormément.
Aranel se tourna en direction de Manuchan et lui sourit aimablement. Un coup d'oeil à sa tenue lui suffit pour reconnaître en lui un mage. Très utile en cas de coup dur. Elle-même ne possédait pas le don de Magie Véritable qui permettait souvent de délier plus rapidement de véritables sacs de noeuds.
Elle reporta son attention sur les femmes, l'une d'elle à quatre pattes tendant la main sous le chariot vociférait particulièrement fort.
"Mon fils ! Mon petit garçon !!"
Aranel blêmit. Y avait-il réellement un enfant là dessous ? Son sang ne fit qu'un tour et les deux Hérauts se précipitèrent vers le chariot pour tenter de le soulever. La femme ne s'arrêtait plus de parler.
"Il a un an, il...il était assis à l'arrière du chariot quand le cheval s'est agité il est tombé et nous avons reculé et..."
Les larmes coulaient abondamment sur ses joues.
"Oh je suis la plus mauvaise des mères ! J'aurais dû le surveiller, j'aurais dû... Faites quelque chose je vous en prie !"
Aucun son ne sortait de dessous le chariot dont une roue menaçait de lâcher. Des sacs pendaient tout du long, cachant la vue et bloquant l'accès. Aranel commença à délier les premiers sacs.
"Aidez-moi !"
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Cette fois, Eoghan soupira en repassant la porte.
_ Ca devient une habitude de me donner des ordres, on dirait !
D'abord, il la suivit sans grande conviction. Des personnes responsables étaient déjà sûrement sur le coup. En croisant les bras, il se pencha vers elle.
_ C'est mal d'écouter aux portes, tu sais ça ?
Il lui donna un léger sourire en coin puis soupira en se hisser sur ses pieds pour atteindre un point plus haut pour lui fournir une réponse adéquate ou du moins satisfaisante. Mais très vite, il fut captivé lui-même et fronça les sourcils en étudiant la situation. Ses yeux se portèrent sur chacun des éléments décrit par la femme puis il pencha à nouveau la tête vers Kyra mais sans rien dire, écoutant toujours la femme; A nouveau, il vit Aranel se faufiler et attrapa Kyra par le bras et la tira avec lui pour se faufiler entre les gens afin de donner de l'aide à Aranel sur les sacs. Il se tourna vers la foule pour appeler un médecin ou un guérisseur et des bras forts pour aider à soulever le chariot.
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[justify:22wp6re1]Le regard d’Aranel s’était posé sur lui l’espace d’un instant et c’était plus qu’il n’en fallait au mage pour être satisfait, au moins avait-il été remarqué. Bien que cela ne fut pas prévu, il allait devoir se montrer plus qu’il ne le pensait de prime abord.
Lorsque l’une des femmes expliqua, paniquée, que son enfant était bloqué sous le chariot renversé, le sang du Mage ne fit qu’un tour et bien que plusieurs personnes se soient précipitées pour tenter de lever le chariot, ils ne semblaient pas réellement y parvenir.
Manuchan pouvait, sinon le lever, au moins alléger le fardeau. Il ne souhaitait pas faire usage de magie de façon trop ostentatoire au milieu d’une telle foule, encore moins si cela devait déprécier les qualités des hérauts présents, c’est pourquoi il avait opté pour cette solution plutôt que de simplement faire léviter le chariot.
Il s’avança de toute sa stature afin qu’on le laisse passer sans trop d‘encombres et dans le même temps commença à marmonner une litanie dans des mots que seul un mage pouvait comprendre. Des fils d’énergie partirent de ces mains, visibles seulement par la vision magique et se plaçant sous le chariot. Un geste et ils se tendirent, grossissant de plus en plus jusqu’à alléger considérablement le poids du véhicule, il espérait que cela serait suffisamment progressif pour ne pas être remarqué.
Comme de bien entendu lorsque les situations se faisaient grave, il y avait toujours quelque chose qui clochait, ne disait-on pas qu’un malheur n’arrivait jamais seul ? Tout Adepte qu’il était, s’il se trouvait déconcentré au mauvais moment, alors toute l’énergie investie se dispersait irrévocablement et c’est exactement ce qu’il se produisit lorsqu’un homme plutôt bourru et manifestement aviné vint à le bousculer violemment pour se frayer un passage. Etait-il concerné par ces évènements ? Impossible de le savoir sur l’instant, mais une chose était en tout cas certaine : son intervention avait réduit les chances de survie de l’enfant et Manuchan sentit ses yeux s’arrondir de frayeur, priant en un battement de cil pour que quelque chose se produise ou que les gens déjà forts affairés ne cèdent pas lorsque le poids initial leur retomberait sur les bras !
« Attention ! »
Ce fut tout ce qu’il eut le temps d’hurler avant que l’énergie mise en place ne disparaisse promptement.[/justify:22wp6re1]
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Aranel poussait et tirait, si bien qu'elle sentit la différence de charge lorsque Manuchan apporta discrètement son aide. Si les badauds présents n'avaient pas compris et supposaient simplement qu'ils étaient plus forts qu'ils l'avaient imaginé, Aranel transperça le mage d'un regard aiguisé et lui sourit discrètement de remerciement. Les gens n'étaient pas très à l'aise avec la magie, même avec le Collegium à proximité. Elle nota la perspicacité du mage.
Eoghan, alors que tu regardes la scène, tu peux vois les fils d'énergie se déployer à partir de Manuchan. Tu ressens comme des picotements à la base de ta nuque. C'est un spectacle assez envoûtant. Aussi lorsque l'ivrogne bouscule le mage, lui faisant perdre ses moyens, tu ressens très nettement la menace sans pouvoir te l'expliquer. C'est une sensation viscérale et tu peux percevoir les énergie qui s'éparpillent sans pouvoir poser des mots sur le phénomène.
"Bryan ?"
Il suffit d'un regard entre les deux Hérauts. L'homme acquiesça de la tête.
"Il est là dessous, il a perdu connaissance. Mais je crois qu'il respire !"
Un avantage que d'avoir un Héraut doué de la Vision à Distance dans une telle situation. Aranel mesurait la chance qu'elle avait d'être si bien entourée. Le poids retomba alors brusquement sur leurs mains alors que personne ne s'y attendait. Le chariot qui leur semblait si facile à soulever pesait d'un coup comme un rocher instable. Plusieurs hommes crièrent de surprise en tentant de palier à ce coup dur.
Aranel tourna vivement la tête vers Manuchan avec une expression proche du désespoir.
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Quand le jeune homme sentit quelque chose sur sa nuque, par réflexe, il tourna la tête en passant une main dans son cou et vit le mage, immobile. Encore lui. Eoghan sentait quelque chose vis à vis de lui, d'ailleurs. C'était au delà de l'étrangeté. Quelque chose émanait de lui et qui qu'il soit, il était responsable de la légèreté du chariot, Eoghan en était certain pour la simple et bonne raison qu'il le lisait dans ses yeux. La concentration qu'il avait à fixer le chariot et surtout, ses lèvres qui murmuraient. De là où il était, il n'entendait strictement rien, surtout avec le raffut que provoquaient les femmes paniquées. Il connaissait l'existence de la magie mais pas ses limites ni ses détails. Et quelque part, au fond de lui, sans qu'il en soit conscient, il se dit qu'il aurait fait exactement la même chose que le mage s'il avait été à sa place. En ça, il se sentit proche sans vraiment s'en rendre compte. Et cette chose qui émanait de lui...
Alors quand il se fit bousculer, ce que Eoghan ressentit, il eut du mal à l'analyse et surtout à le prendre en compte mais le chemin se fit dans sa tête assez rapidement pour qu'il regarde le chariot et les hommes devenir rouges à l'idée de devoir supporter cette charge énorme sur leurs bras. Il tenta alors le tout pour le tout et s'accroupit pour passer un bras et la tête sous le chariot. Le coeur battant, dans l'urgence, il ne réfléchit qu'à moitié et tendit le bras pour attraper le pied de l'enfant et le tirer d'un coup vers lui. Curieusement, il espéra que la mère ne lui ferait pas payer le fait que les vêtements du bébé soient sales, voire déchirer. Oui, il avait le sens des priorités !
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[justify:32cwrefp]Le regard de désespoir que lui avait lancé Aranel avait attisé la colère au cœur du mage, non pas contre le héraut, mais contre sa propre incapacité. Il ne comptait toutefois pas en rester là, quand bien même aurait-il dû utiliser ses réelles capacités aux yeux de tous, tant pis pour la discrétion, c'est la vie d'un enfant qui était en jeu et tant que Manuchan serait en vie, il ne laisserait jamais un être aussi innocent mourir sous ses yeux.
Concentré, accumulant sa colère et la mêlant à son énergie propre, il fit monter celle-ci le plus rapidement possible. Les choses étant ce qu'elles étaient, il ne risquait rien à faire cela, pas d'ennemis dans les environs normalement et si un mage se trouvait à proximité, et bien.... Tout dépendrait le mage. S'il était de bonne nature, il comprendrait son action, si c'était l'inverse, il voudrait peut-être le provoquer en duel plus tard mais là n'était pas l'important.
Manuchan commençait à lever les mains pour les diriger vers le chariot lorsqu'il entendit l'un des hérauts affirmer que l'enfant était toujours en vie ce qui était un grand soulagement et avant même de pouvoir vraiment y réfléchir, il vit le jeune homme aperçu précédemment tenter le tout pour le tout en se glissant autant que faire se pouvait sous la masse de bois et de fer pour tenter d'extirper l'enfant du piège qui s'était refermé sur lui.
Devait-il malgré tout utiliser son don? Oui certainement, mais avec plus de discrétion....
Canalisant l'énergie qui gravitait et ondulait autour de lui, il la projeta vers le jeune homme. un partie vint éclairer le dessous du chariot et l'autre partie vint une fois de plus à la rescousse de ceux qui tentaient tant bien que mal de maintenir leur prise. une fois de plus, le poids devaient s'alléger et quoi qu'il advienne cette fois, nul ne pourrait le déconcentrer tant sa volonté de sauver cet enfant était grande ![/justify:32cwrefp]
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[Parfait :twisted: ]
Aranel sentit le poids s'alléger de nouveau et, le coeur battant, donna plus de coeur à l'ouvrage. Si la sueur perlait sur quelques fronts, causée plus par le stress que par l'effort, Aranel gardait son sang froid. Les bouches exhalaient de petits nuages de fumée à chaque respiration et d'un coup d'oeil à tous ceux qui soulevaient, elle sourit plus largement.
"On y est presque mes amis !"
C'est là qu'elle remarqua Eoghan faufilé sous le chariot, tentant de saisir le pied de l'enfant.
"Aidez-le !"
Mais Manuchan l'aidait déjà à sa façon. Elle commençait à avoir le souffle court et n'osait pas lâcher le chariot de peur de rajouter un poids supplémentaire aux porteurs.
"Son bras ! Il est coincé dans les rayons de la roue !"
C'était la voix d'une des femmes. Une autre complètement affolée en voyant que l'enfant ne se dégageait pas se précipita sous le chariot près d'Eoghan, le bousculant, griffant plus qu'autre chose le bras du jeune homme. Elle tentait d'attraper la jambe de l'enfant et de le tirer.
"Sortez-le ! Sortez-le !"
Elle était proche de l'hystérie.
Manuchan, ton sort se maintient bien mais tu ressens comme des sortes d'interférences dans l'énergie magique sans savoir réellement d'où ça peut venir.
Eoghan, la jeune femme te bouscule, te griffe, te stresse au plus haut point. Tu sens ton sang froid s’étioler alors que l'enfant ne vient pas. Tu entends vaguement les gens dire que le bras du petit garçon est coincé dans les rayons de bois de la roue ce qui explique la difficulté à le dégager. Tu ne peux plus sortir de sous le chariot car la femme te bloque complètement et te hurle dans les oreilles.
Ils étaient plusieurs sur le bras de l'enfant, visiblement cassé, à tenter de le sortir de son piège inattendu. Mais la panique était telle que les mouvements désordonnés des femmes rendaient les opérations de sauvetage pratiquement impossibles.
Eoghan, tu perds peu à peu pied dans la panique. Tu es à moitié étouffé sous un chariot, tout le monde a l'air trop affolé pour le remarquer, la femme te bloque et te blesse et l'enfant est toujours inerte. Ta panique gonflant, tu te sens tout drôle, tout ton corps te picote et par dessus ta vue classique ce sont comme des points lumineux qui envahissent ton champ de vision. Tu sens le mal de tête monter de plus en plus jusqu'à te brouiller la vue. La douleur atteint très vite son apogée.
A l'extérieur, tous les porteurs peuvent ressentir des vibrations de plus en plus grosses dans le chariot, rajoutant au sentiment d'impuissance et de panique.
Manuchan, tu peux à présent clairement identifier que les interférences proviennent du jeune homme sous la charrette. Tu peux voir des énergies sauvages et incontrôlées émaner de lui et faire vibrer le chariot, l'épuisant très rapidement. Il risque de s'évanouir là avant que qui que ce soit ait eu le temps de le remarquer.
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Alors qu'il voyait l'enfant, il sentit quelque chose le taper et le serrer vers l'espace de plus en plus serré sous le chariot en le coinçant. il manquait de manger la boue et la poussière neigeuse et la femme l'empêchait d'attraper correctement le pied. Mais il avait une grande patience et surtout une grande capacité à garder son sang froid. Cependant, ça ne l'empêchait de pincer les lèvres en soufflant par le nez.
Et plus la femme hurlait, plus elle lui faisait mal et il commença à grimacer avant de tourner la tête vers elle.
_ Ca vient mais lâche-moi sinon c'est ton gamin qui va y rester !
Petit à petit, c'était sa patience qui s'effritait et sa colère qui montait. Quand Manuchan l'aida à nouveau, il le ressentit d'autant plus qu'il s'énervait. Il avait beau hurler, la femme était plus qu'hystérique. Mais tout l'énergie qu'il pouvait dépenser pour sortir l'enfant afin qu'il retrouve tous ces gens hystériques, il l'occupa alors pour se protéger de la femme de son bras en cherchant à se cacher avec le chariot. Son autre bras était tendu vers l'enfant qu'il tendait de tirer pour libérer sa petite main. Mais bientôt, ses yeux ouverts lui brûlaient et le mal de tête lui prenait tout le front. Il crispa alors ses yeux sans vraiment se rendre compte à présent de ce qui se passait autour de lui.
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[justify:68xld4rh]*Qu'est-ce qu'il se passe?*
Manuchan ressentait nettement des interférences dans l'énergie qu'il envoyait vers le jeune homme, de plus en plus fortes à mesure qu'il voyait une femme complètement hystérique le rouer de coup et presque le bloquer dans ses mouvements. ce pouvait être la mère considérant cette réaction, elle n'en demeurait aps moins stupide, bien que compréhensible.
Le mage restait malgré tout concentré mais commençait vraiment à se demander d'où pouvait provenir cette "gêne" dans son sort. Cette question trouva vite une réponse cependant lorsque le chariot se mit clairement à vibrer. Une énergie sauvage émanait du jeune homme toujours sous le chariot. Il était manifeste que son "Don" venait de s'éveiller, mais l'énergie était par trop erratique. Il ne devait même pas savoir qu'il possédait cette capacité.
Il était temps d'utiliser la vision magique, ne serait-ce que pour avoir une confirmation de tout cela, et effectivement, l'énergie émanait bien de ce bel homme et s'échappait très rapidement de son corps, beaucoup trop, il risquait de tomber évanoui avant longtemps.
*Tant pis pour la discrétion*
Le temps n'était plus à la réflexion cette fois. Une node si petite fut-elle se trouvait non loin et c'est sans difficultés que Manuchan s'y connecta laissant son énergie l'emplir puis la canalisant de sorte que le chariot se soulève de lui-même du sol, de quelques centimètres seulement, mais cela était amplement suffisant. Il lui avait semblé entendre qu'un des bras de l'enfant était coincé dans une roue, mieux valait ne pas trop lever, il ne s'agissait pas d'augmenter les blessures du malheureux marmot.[/justify:68xld4rh]
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Si l'action de Manuchan était profitable à tous libérant les gens de leur poids, il était à présent nettement remarqué et les chuchotements s'élevaient autour de lui. Les voix répétaient inlassablement "un mage, un mage !" et si les regards n'étaient pas tous effrayés, c'étaient des dizaines de paires d'yeux qui étaient braquées sur lui.
Aranel profita de l'occasion pour filer vers la roue du chariot et dégager proprement le bras de l'enfant, n'hésitant pas à faire preuve de son autorité de Héraut pour écarter les femmes.
"Emmenez-les ! Je ne veux plus les voir ici"
Le Héraut Bryan se chargea personnellement de la mère du petit qui, toujours sous le chariot, s'accrochait au corps de l'enfant sans arrêter de sangloter. Elle n'avait aucune conscience de la présence d'Eoghan près d'elle, totalement imperméable au monde extérieur.
"Lewis ! Lewis ! Lewis, tu m'entends mon chéri ?"
Bryan saisit fermement la femme pour l'éloigner. Sans grande surprise elle se mit à hurler.
Eoghan, ta tête tourne de plus en plus. Tu es à présent plié en deux et gémissant alors que les cris de la femme semblent te vider de tes derniers forces.
"S'il vous plait !"
C'était la voix d'Aranel. Elle fixait Manuchan sans ciller, accroupie dans la boue mêlée de neige. Elle ne pouvait lui demander de faire plus. Alors à contrecoeur elle détourna ses yeux de lui et s'écarta pour laisser un homme bien bâti soulever l'enfant et l'emporter plus loin.
"Eloignez-vous !!!"
Tous s'éloignèrent, sauf Eoghan qui ne bougeait pas. Aranel s'approcha de lui vivement pour lui toucher le visage du bout des doigts. Si son don d'Empathie était rudimentaire, il était assez bien entrainé pour lui permettre de ressentir son vide total d'énergie.
Les sourcils hauts, elle lui souleva la poitrine et demanda de nouveau de l'aide pour l'écarter du chariot et l'allonger à terre de tout son long, enlevant rapidement sa veste doublée de fourrure blanche pour la placer sous sa tête.
De nouveau des curieux s'étaient rapproché. Aranel allait perdre patience.
"Je ne veux voir PERSONNE a moins de deux mètres de ce maudit chariot !!"
Et elle tourna la tête vers Manuchan pour lui demander d'un regard de relâcher le sort.
Manuchan, le danger semble écarté. Tu peux à présent relâcher ton emprise. Ta vision magique te permets de voir nettement l'énergie d'Eoghan s'éteindre doucement alors qu'il est allongé sur le sol à l'écart des autres.
Eoghan, les cris se calment, l'enfant est écarté. Tu te sens plus qu'épuisé et tu sombres dans l'inconscience.
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Eoghan sentit vaguement qu'on le tirait alors qu'il n'entendait quasiment plus rien. En fait, plus rien n'avait d'importance, tout ce qu'il entendait, c'était comme des sifflements dans ses oreilles qui lui faisaient perdre l'équilibre sans qu'il sache de quel équilibre il s'agissait. Il entendit hurler et il reconnu la voix d'Aranel parmi toutes sans se l'expliquer. Mais il ne pu réagir et alors qu'il tentait de rouvrir les yeux, il les referma en tentant de se lever. Du moins, c'est ce qu'il cru mais ses mains ne bougèrent pas et il sombra petit à petit alors que sa tête tournait puis plus rien.
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[justify:1fa19up7]Comme il s'y était attendu, les gens autour de lui n'avait pas pu ne pas le remarquer et semblait soit un peu sidérés, soit apeurés par son utilisation de la magie. Mais qu'importait après tout? il avait fait ce qu'il fallait et le savait pertinemment.
Une fois l'enfant dégagé et le corps du jeune homme mis en sûreté, un regard du héraut du roi suffit pour qu'il comprenne qu'il ne servait désormais plus à rien de maintenir le sort. Il ne s'agissait toutefois pas de relâcher la pression d'un seul coup, aussi prit-il quelques instants pour faire descendre le chariot à même le sol avec douceur avant de rejoindre ce "nouveau mage".
L'énergie de celui-ci baissait dangereusement et n'était pas loin de s'éteindre, si cela continuait, il risquait la mort, c'était une évidence pour quiconque connaissait ces procédés. Mais cela étant, cet homme avait la chance d'avoir un mage confirmé à proximité et à plus fortes raisons un homme qui gardait à l'esprit que le novice avait tenté au péril de sa vie de sauver un être en danger. il était plus que naturel qu'il reçoive de l'aide à son tour.
La vision magique toujours en activité, il retint autant que faire se pouvait l'énergie qui restait en Eoghan - bien qu'il ignorât toujours son prénom - et entreprit de lui donner de ses réserves, doucement, précautionneusement. ne resterait plus par la suite qu'à former un bouclier et à l'ancrer dans l'esprit du bel homme, au moins le temps que celui-ci apprenne à le faire lui-même. entretemps, il était hors de question qu'il reste seul sans un mage confirmé à proximité. une magie non contrôlée pouvait toujours s'avérer dangereuse, que ce soit pour le mage ou pour son entourage immédiat.
Se tournant vers Aranel, il entreprit de lui expliquer ce qu'elles avait probablement déjà.
"Le don de magie de ce jeune homme vient de s'éveiller malgré lui, il doit rester en surveillance constante par un mage ou un héraut-mage le temps de se remettre et surtout d'apprendre à forger ses propres boucliers. par ailleurs, ma Dame, je dois vous parler d'affaires importantes qui nous concernent tous quand vous en aurez le temps, mais je puis vous assurer qu'il s'agit là d'affaires urgentes."
Hors de question de laisser passer cette chance d'enfin pouvoir s'entretenir avec Aranel, même s'il eut préféré que cela se fasse dans d'autres circonstances, au moins savait-elle désormais qu'il avait un message important à lui délivrer.
Devrait-il rester avec le jeune homme? Cela semblait inévitable pour le moment et le resterait à moins qu'un autre mage ne prenne le relais. Du moins était-ce ainsi que Manuchan le voyait sur l'instant.[/justify:1fa19up7]
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Eoghan est KO, nous passerons donc ses tours de jeu. Eoghan, la suite de ton RP d'intro se déroulera à la Maison de la Guérison.
Aranel s'accroupit à son tour près du mage confirmé et du jeune homme, rejoint très rapidement par la jeune Kyra qui s'était frayé un chemin à coups de poings et de coudes afin de pouvoir l'atteindre.
Le Héraut du Roi acquiesça de la tête aux paroles de Manuchan, s'en remettant à son expertise.
"J'avais cru comprendre en voyant le chariot bouger. J'ai pu ressentir un grand désordre intérieur puis sa perte progressive d'énergie mais je n'ai pas votre sensibilité..."
Elle laissa planer la phrase et lui sourit doucement, ses yeux verts-dorés légèrement plissés et fixés sur lui. Elle attendait naturellement qu'il lui donne son nom.
"J'ai fait venir deux guérisseurs pour que nous le fassions transporter à la Maison de la Guérison. Je crains qu'il se réveille avec un sacré mal de tête"
Ce qui était courant lorsqu'on outrepassait ses forces. Il allait être à plat pendant un petit moment. Heureusement grâce à Manuchan, sa vie n'était plus en danger. Il était à présent simplement épuisé.
Manuchan, tu peux sentir que tu as réussi à le maintenir. Etrangement, son don semble s'être remis en sommeil. Tu le sens toujours, latent, prêt à s'éveiller à la moindre secousse émotionnelle mais ton propre contrôle le garde bien sagement. Tu sens également qu'il est tiré d'affaire. Sa respiration est de nouveau paisible et son visage ne se crispe plus.
Kyra prit la main du jeune homme et la serra doucement.
"Eoghan, tu m'entends ?"
Ainsi c'était le nom de leur nouvelle recrue. Aranel tourna un regard interrogatif en direction de Manuchan.
"Pouvez-vous vous éloigner de lui ?"
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un compliment de la part du héraut du roi, ma foi, shaych ou pas, c'était tout de même bien agréable à ses oreilles.
"Je n'ai pas de mérite quant à ma sensibilité cela dit, je ne la doit qu'a mon don. Pardonnez moi, bien que sachant qui vous êtes, j'ai omis de me présenter, je me nomme Manuchan, Adepte de l'Ordre des Vents Blancs, pour vous servir."
Effectivement, le mal de crâne risquait d'être vraiment sévère, bien qu'il ne lui soit pas encore arrivé d'utiliser son énergie jusqu'à une limite si extrême, il avait déjà eu envie plus d'une fois de se cogner la tête contre les murs, des fois que cela aurait apaisé la douleur....
Manuchan était content de savoir qu'Eoghan serait pris en charge par des guérisseurs. Le don de celui-ci semblant s'être en quelques sortes remis en sommeil, bien que toujours présent. Ce genre d'incident ne devrait plus arriver, sauf émotion forte bien sûr. Enfin, il préférait pour l'instant continuer à placer des barrières, le temps que l'on s'occupe de lui.
Une jeune femme vint voir l'inanimé et lui parlant, apprit aux personnes présentes le nom du novice à terre.
Eoghan. je ne suis pas prêt d'oublier ce nom!*
"Je pense pouvoir m'éloigner sans risques désormais, j'ai placé plusieurs barrières dans le cas ou son don s'éveillerait à nouveau, cela devrait suffire le temps qu'il soit pris en charge, à la condition qu'une émotion trop violente ne vienne pas tout détruire bien sûr."
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De nouveau le Héraut du roi acquiesça de la tête et se tourna vers la jeune grise qui fixait le jeune homme avec sollicitude.
"Kyra, tu peux rester auprès de lui jusqu'à l'arrivée des guérisseurs. J'ai fait mander le doyen Oesope en personne pour l'escorter, il ne devrait plus tarder"
Et de nouveau à Manuchan en se levant, elle lui sourit avec reconnaissance.
"J'ai supposé qu'un guérisseur avec un don aussi aiguisé serait plus à même de s'occuper d'un cas aussi délicat. Venez, nous allons nous éloigner de ce chahut"
Et elle ouvrit la marche en attendant qu'il la suive, les gardes de la cité ayant pris le relais pour déblayer et encadrer la population surexcitée. L'histoire n'avait pas fini de se propager et de s'enfler avec le bouche-à-oreille. Aranel ne doutait pas d'en entendre parler au repas du soir dans des proportions quasi-chaotiques.
"Expliquez-moi, Adepte Manuchan."
Et sans un regard, elle fut rejoint par Gaetan son Compagnon qui les suivit à une encolure derrière eux alors qu'ils se mettaient à l'écart sur la place du marché près d'un étal encore vide.
-
[justify:2mh1g5pm]Le Mage suivit Aranel en silence jusqu'à l'étal déserté après avoir acquiescé au fait qu'elle ait mandé un guérisseur de haut niveau tel que le Doyen.
"Et bien voilà ma Dame. J'ignore si Dame Riannon vous en a informée mais étant donné votre statut d'une part et ce que je me dois de faire d'autre part.... je dois vous mettre en garde contre un ennemi, un Mage maléfique dénommé Cerath qui aurait semble-t-il réussi à détourner une orbe très puissante à son avantage, celle-ci étant liée à ma Déesse, Aanor, une alliée de la Déesse shin'a'in et apparemment amante de Vkandis. Ce même mage est celui que j'ai combattu aux côtés du mage Glenn dans l'armée du Capitaine Beltran. Qu'il s'agisse de la maladie des Compagnons, ou d'autres manifestations divines, tout viendrait de là....."
Manuchan avait voulu résumer autant que faire se pouvait la situation telle qu'il la connaissait. Bien sûr, il ne pouvait pas laisser penser qu'Aanor serait vraiment responsable de ces désastres car telle n'était pas sa pensée.
"Je ne vous cache pas que c'est Aanor elle-même qui m'a demandé de vous en avertir."
La mage attendait patiemment les réactions ou questions de son interlocutrice mais il se sentait malgré tout.... comment dire..... soulagé. Oui, il était soulagé d'un poids, le poids qu'il s'infligeait lui-même, désormais servant à part entière de sa déesse.[/justify:2mh1g5pm]
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Aranel avait eu certaines de ces informations. Le nom de la déesse, son implication dans la maladie des Compagnons ne lui était pas inconnu. Les Hérauts dont le Compagnon était malade avaient eu de nombreux rêves insondables parlant de cette divinité.
"Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Pourquoi cette divinité, cette... Aanor, s'attaque à nos Compagnons ? Qu'est ce qu'elle espère tirer d'une telle attitude ? Si elle n'est pas mauvaise -car c'est bien ce que vous essayez de me faire comprendre n'est ce pas- pourquoi s'en prend-elle à nous et pas à ce Cerath qui a volé son bien ?"
Elle fronça les sourcils et croisa les bras en penchant la tête légèrement sur le côté pour le fixer avec intensité.
"Et en quoi est-ce votre déesse ? Expliquez-moi aussi cela"
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Comme il s'y attendait, le héraut du roi n'hésita pas à donner ses impressions et à questionner le mage, ce qui somme toute, était des plus naturel.
"Je ne pense pas, vous l'avez compris qu'Aanor soit responsable de ces calamités, je pense plutôt que l'orbe dérobée par Cerath en est la cause, de ce que ma déesse m'en a dit, cet artefact serait si puissant qu'il pourrait mettre en danger les Dieux eux-même. Et puis, je doute que la déesse des shin'a'in soit d'accord avec la maladie des compagnons ou autres évènements, or, de ce que j'en sais, Elles sont alliées."
La deuxième question était inévitable et le mage se raidit quelque peu, non par honte ou de malaise mais plutôt, en quelque sortes sur la défensive, mais souhaitait-il se protéger lui ou Aanor, il aurait été bien incapable de le dire sur l'instant.
"lors du combat contre les mercenaires ennemis, comme je vous l'ai dit, Aanor est venue me parler, me dire de vous mettre en garde, mais avant cela, elle m'a fait savoir que je serais l'un de ses élus si tel était mon souhait. et je dois bien admettre que ce fut le cas, je suis désormais dévoué à Elle et de par la parole que je lui ai donnée ainsi que par Sa propre bonté qui a sauvé le mage Glenn, je ne renierais jamais ce lien."
Voilà. Il ne restait plus qu'à attendre en silence qu'un couperet tombe. Aranel avait suffisamment de pouvoirs et d'influence pour le faire arrêter ou bannir ou Aanor savait quoi d'autre encore. Cela dit, Manuchan ne pensait pas qu'elle serait si.... rude. Mais enfin, qui était-il pour dire ce qu'elle pouvait être ou pas? Il ne la connaissait pas.
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Aranel était inquiète. Pire que cela, elle se sentait impuissante. Elle avait l'habitude de se voir rapporté toutes sortes d'histoires, de contes et de faits qui étaient parfois bien loin de ses propres impressions. Mais devant la maladie des Compagnons, la déchéance de tous les guides spirituels des peuples qu'elle respectait, elle était assez sensible.
"Et que dit votre déesse sur les songes, les visions et les cauchemars de ceux qui ont reçu le don de prémonition ? Tout cela viendrait également de l'Orbe dérobé ?"
Elle soupira et se frotta les yeux un instant, las et fatiguée.
"Pardonnez-moi, je doute que vous discutiez avec Elle comme vous prendriez un verre de nectar au buffet de la réception de Sovvan. Votre témoignage est capital et je tente de comprendre"
Elle se regarda autour et désigna un chemin plus loin.
"Marchons voulez vous"
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[justify:2eenrgno]Il aurait été difficile de répondre à la place de la Déesse et Manuchan n'avait pas encore eu l'occasion d'en parler avec Perle ou encore Glenn.
"Pardonnez moi, mais je l'ignore complètement, mon lien avec Elle est certes présent mais ne me permet tout de même pas de lui parler sans cesse comme vous l'avez compris."
Le Mage avait dit cela dans un sourire montrant clairement qu'il ne prenait pas ombrage de cette supposition. Manuchan suivit Aranel au pas, marchant lentement à ses côtés sans vouloir forcer l'allure. La femme avait l'air vraiment épuisée et il ne souhaitait pas user ses forces.
"Il y aurait beaucoup de choses à comprendre, mais malheureusement, trop de choses sont encore inexplicables, cela étant, les recherches effectuées avec Dame Riannon ont permis d'établir certaines choses et je pense de mon côté pouvoir peut-être obtenir plus d'éléments auprès d'autres élus."
Le Mage laissa une pause et reprit rapidement.
"N'allez tout de même pas imaginer que nous soyons nombreux toutefois, à ma connaissance, nous sommes cinq à avoir un lien avec Aanor, mais je préfère taire leur identité car ils ne souhaitent pas forcément se dévoiler."
Il resta pensif en attendant les réponses de la Dame en blanc, surtout, il pensait à Glenn qu'il mourait d'envie de revoir et de... questionner.[/justify:2eenrgno]
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Aranel fut cette fois-ci assez surprise d'apprendre que d'autres Elus vivaient à proximité sans qu'elle en ait eu vent plus tôt. Même si elle croyait très sincèrement le mage quant à la supposée innocence de la Déesse dans la maladie des Compagnons, elle n'en demeurait pas moins sceptique et méfiante. Elle serra discrètement les dents et se força à fixer la route droit devant elle afin de ne pas faire étalage de ses sentiments personnels.
"Messire, j'aurai besoin de votre témoignage devant le Conseil et le roi. Cette affaire est malheureusement trop sérieuse pour que je me permette de la révéler officieusement. Comme vous le savez certainement, nos Compagnons se meurent et la disparition du Lien qui nous unie met en péril la survie même de notre royaume. Sans Compagnons pas de Hérauts et sans Hérauts c'est la fin du système séculaire du royaume de Valdemar. Au delà de la douleur de voir mes... mes frères et soeurs sombrer dans la folie et d'assister à la longue déchéance d'être si merveilleux que les Compagnons, je n'ai pas envie de laisser la porte ouverte à l'arrivisme de certains. Comprenez-moi bien, Adepte Manuchan, il en sera fait pour le bien de tous"
Et elle le transperça d'un regard.
"Pour celui du peuple, celui des Hérauts et des Guides de tous les peuples. Si c'est effectivement l'Orme qui cause tant de dégâts je n'hésiterai pas à le faire détruire pour sauver les innocents qui sont victimes de sa mauvaise utilisation. Je ne crois pas en un objet détourné de sa fonction dont la puissance utilisée à mauvaise escient pourrait être terriblement dévastatrice"
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[justify:1vgncpsj]La méfiance dont faisait preuve Aranel était des plus naturelles et Manuchan ne dit rien par rapport à cela il la comprenait parfaitement et ne souhaitait en aucun cas attiser cette méfiance en tentant de s'en défier. Le fait de devoir comparaître devant le roi était tout de même impressionnant mais surtout important, il en allait de l'avenir de beaucoup de monde ainsi que d'Aanor bien sûr....
"Pour ma part, je suis tout à fait prêt à témoigner à qui de droit de mes connaissances et je demanderais aussi aux autres élus s'ils souhaitent se joindre à moi, leurs connaissance étant bien plus étendues que les miennes sur notre déesse."
il essayait d'être le plus honnête possible et le regard ainsi que le discours du héraut le conforta dans cette optique. Une telle passion et un tel altruisme provoquait le respect instantané chez l'Adepte.
*Ce n'est pas un héraut pour rien après tout*
"je ne peux qu'être en accord avec vous sur ce point. Un objet d'une telle puissance ne devrait jamais pouvoir tomber entre de mauvaises mains et mieux vaut la détruire si c'est possible, cela étant, les Dieux savent ce qui sera possible ou non."
Les divinités avaient leurs raisons de faire les choses d'une certaine façon, et peut-être cette orbe était-elle nécessaire malgré le mal qu'elle pouvait provoquer, qui pourrait le dire?
"Je me tiens en tout cas à votre disposition, je réside dans le collégium des Mages et il vous suffira de me faire demander ou de venir par vous-même et je vous recevrais ou viendrait à votre rencontre immédiatement."
Mieux valait faire preuve de bonne volonté pour bien essayer de lui faire comprendre qu'il était vraiment du "bon" côté.[/justify:1vgncpsj]
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Elle semblait encore songeuse et mit un instant avant d'acquiescer de la tête avec un sourire plus franc. Il fallait être confiant. Si Manuchan avait été une menace, Gaetan qui les suivaient tous deux à une encolure derrière aurait manifesté de la méfiance et aurait mis en garde son Elue. Il était pensif et ne ratait pas une miette de leur conversation, occupé sans doute à la rapporter à d'autres Compagnons au fur et à mesure.
"Merci. Merci beaucoup"
Elle soupira et jeta un coup d'oeil par dessus son épaule pour croiser le regard azur de Gaetan.
"Et vous même n'hésitez jamais à venir me voir, on vous conduira à moi où que je me trouve. Vous et vos amis représentez notre meilleur espoir -puis elle ajouta après un mouvement de tête empressé- puis-je vous emmener quelque part avec moi Messire ? Ce ne sera pas trop long"
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[justify:35esns9v]Enfin, il semblait que la méfiance d'Aranel avait un peu lâché prise et Manuchan pouvait recommencer à respirer si l'on pouvait dire. Peut-être son Compagnon y était-il pour quelque chose? Etant qu'elle 'lavait regardé un instant, le mage se dit que c'était probable, ces créatures magnifiques avait probablement des capacités que ne soupçonnait même pas le Mage.
Aranel remercia Manuchan et intérieurement celui-ci remercia Aanor d'avoir fait en sorte que tout se passe bien, y compris pour le jeune homme qui venait de voir son Don s'éveiller.
"Je vous en prie, c'est naturel."
Le Héraut pris le rethwellan au dépourvu toutefois. Elle souhaitait l'emmener quelque part mais sans préciser où. Un choix s'offrait donc au Mage, il devait faire confiance à Aranel ou bien décliner son offre. Un choix vite fait au demeurant car d'une part, un héraut était intrinsèquement digne de confiance et d'autre part, Manuchan était d'une curiosité toujours insatiable.
"Euh... Oui, si vous voulez..."
Il en demanda pas d'autres explication, se disant que si la dame avait voulu lui faire savoir leur destination, elle l'aurait fait ou le ferait plus tard.[/justify:35esns9v]
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Aranel acquiesça donc de la tête dans un léger sourire et sauta en selle souplement comme elle l'avait tant fait depuis qu'elle était adolescente.
"Je vous abandonne quelques instants, le temps de m'assurer que la relève est bien en place et je reviens vous chercher"
Et Gaetan fit demi-tour et disparut dans un panache de crins au bout de la ruelle. Aranel revint quelques minutes plus tard et tendit la main au Mage pour l'inviter à se hisser en selle derrière elle.
"Nous irons plus vite ainsi"
Et dès qu'il eut accepté son invitation, le Compagnon partit au petit trot vers le Collegium. Monter un Compagnon était une sensation très différente que d'enfourcher un simple destrier. Non seulement il s'adaptait parfaitement à son cavalier mais ses gestes étaient toujours fluides et confortables. Ainsi même en croupe il n'était pas destabilisant de chevaucher.
Aranel, Manuchan et Gaetan passèrent les grilles sans encombre et entrèrent dans la cour avant de prendre la direction du Champ des Compagnons. A une distance respectable d'une écurie close, ils s'arrêtèrent et Aranel sauta de selle avant de laisser descendre le mage.
"Ce que vous allez voir n'est pas des plus agréables"
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[justify:zyazvfjx]"Très bien."
Manuchan attendit patiemment le retour d'Aranel et de son Compagnon, les mains croisées derrière le dos et observant les alentours, simplement pour s'occuper. Une fois revenue et lui proposant de monter sur le destrier d'un blanc pur, il hésita à saisir cette main tendue. Il n'était déjà pas un cavalier émérite alors, de là à monter sur le dos d'un être pensant.... Enfin, il le fallait probablement aussi résolut-il de prendre sur lui et se retrouva vite installé derrière le héraut.
Cette petite course fut en fait assez agréable, le déplacement fluide du Compagnon facilitant le maintient du Mage qui se dit qu'il aurait aimé avoir ce type de monture pour chevaucher. Mais ce n'était pas un choix que l'on faisait.
Il semblait qu'ils approchaient d'une écurie fermée mais s'arrêtèrent à quelques distances de celle-ci. Le Mage ne voyait pas trop ce qu'il faisait ici pour tout dire.
Ah ! A peine arrivé que déjà on lui annonçait que ce ne serait pas agréable. Il 'naurait même aps dû être surpris, depuis son départ de sa vie de solitude, il ne lui arrivait que des ennuis. Les wyrsas, la bataille, sans parler des petits tracas de la vie quotidienne et de tout ce qui gravitait autour de lui. Il aurait plus qu'apprécié un moment de vraie détente.
"Merci de m'avoir prévenu. Je vous suis."[/justify:zyazvfjx]
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Après un mouvemen de tête vers Gaetan, le Compagnon s'éloigna de lui-même et laissa les deux humains face à la bâtisse. Aranel s'assura d'abord qu'il était assez loin puis ouvrit la lourde porte de bois qui fermait les écuries et y entra sans ménagement.
L'espace était sombre et l'odeur âcre malgré le foin et la litière sans cesse renouvelée. De vastes stalles s'étendaient de part et d'autre d'un long couloir au sol de pierre. La plupart était occupées, pleines de Compagnons.
"Bienvenue chez les Compagnons malades"
Un Gris dans un des box passa la tête d'un air mi-curieux mi-épuisé. Il s'agissait d'un garçonnet de 12 ou 13 ans aux cheveux en bataille, fluet comme une brindille. Aranel lui sourit doucement et passa sa main sur sa joue au passage d'un air maternel.
"Bonsoir Donny, comment se porte Farah ce soir ?"
Le gamin secoua la tête avec les larmes aux yeux et fit demi-tour pour revenir se blottir contre le flanc du Compagnon femelle assise sur un épais tapis de paille fraîche, les jambes repliées et la tête basse.
Aranel jeta à Manuchan un regard bref mais éloquent et continua d'avancer du même pas lent en vérifiant que chacun recevait les soins nécessaires.
Dans un box un Compagnon arborait de vilaines taches sombres sur son pelage immaculé, un autre se tenait encore debout l'air hagard, un autre encore recevait les soins d'une guérisseuse blonde à l'air concentré. Et partout des Hérauts et des Gris dans un état plus ou moins minable. Aranel serra les dents et s'arrêta devant la stalle la plus éloignée de l'entrée.
"Ce que je vais vous montrer à présent est un secret d'état. Je vous demanderai donc de respecter un voeux de silence absolu"
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[justify:3u2g6wyj]Le compagnon d‘Aranel s’était éloigné sans que le Mage ne sache pourquoi, peut-être avait-il d’autres choses à faire, après tout, en tant que créature pensante et intelligente, il avait probablement des occupations. Cela ne semblait pas important sur l’instant mais lorsque Manuchan eut suivit le héraut dans l’écurie et froncé le nez à l’odeur agressive qui le prit aux narines, il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre la raison de cet éloignement, a plus forte raison une fois le message de « bienvenue » de la dame annoncé.
Manuchan n’osa pas y répondre, simplement car il ne savait trop que dire. Déjà, bien qu’il sache que des évènements liés aux Compagnons se produisaient actuellement, il ignorait quelle était leur portée.
Un jeune apprenti héraut avait fait son apparition portant semblait-il toute la tristesse du monde. Si Manuchan avait été seul et non en « mission » - c’est ainsi qu’il le voyait pour le moment – il aurait sûrement fait tout son possible pour aider ce jeune garçon. La souffrance de l’enfance, il savait ce que c’était, mais plus encore, le Mage avait une tendance naturelle à venir en aide aux enfants. Son propre passé ne devait pas y être étranger.
Le jeune garçon - Donny apparemment – avait fait demi-tour et le rethwellan eut le temps de voir son Compagnon qui semblait très affaiblit. Le regard d’Aranel ne pouvait que vouloir marquer l’importance de cette maladie et la souffrance qui en découlait. C’est du moins ce que ressentit Manuchan à cet instant.
Partout, des Compagnons plus ou moins atteints semblait-il, partout de la souffrance sur les visages des hérauts et des gris et - chose à laquelle il s’attendait – une guérisseuse en plein travail. Ce qui surprit plus Manuchan était justement de n’en voir qu’une….
Le héraut du Roi s’était arrêté devant une stalle bien particulière puisqu’elle était la plus éloignée de l’entrée et lui tenait maintenant un discours des plus clairs. Quoi qu’il y ait derrière cette porte, Manuchan devrait le garder pour lui au péril de sa vie s’il le fallait. Et cela ne lui posait pas réellement de problème. Comme il l'avait déjà expliqué au Capitaine Beltran lors de la campagne, il n’était pas suicidaire mais disons fataliste, s’il devait mourir, ce n’était pas un souci. Et justement, en acceptant d’apporter son aide à Valdemar, il avait aussi accepté d’y prêter allégeance, du moins tant que les actes de cette contrée n’iraient pas à l’encontre de ses propres principes de moralité. La réponse fut donc aisée.
« Je vous en fait le serment, sur mon honneur et sur ma Déesse. Vous pouvez pratiquer un enchantement de vérité si vous le souhaitez. »
Il n’avait pas dit cela pour montrer son désaccord, mais bien au contraire pour confirmer qu’il comprenait le sérieux de cette affaire, bien qu’il ignorât de quoi il s’agissait encore, mais un héraut était digne de confiance et Aranel n’était de plus pas n’importe quel héraut.[/justify:3u2g6wyj]
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Aranel acquiesça de la tête d'un air grave et posa la main sur le loquet de la porte. Elle n'était pas verrouillée, simplement maintenue fermée afin d'éviter les regards indiscrets.
"J'accepte votre serment."
Mais elle ne sembla pas vouloir faire usage de l'Enchantement de Vérité. Elle avait suffisamment l'habitude de lire dans le regard et d'utiliser son petit don d'Empathie pour cela.
Lorsqu'elle ouvrit la porte et entra dans la stalle, le spectacle qui s'offrit aux yeux de Manuchan aurait pu paraître assez semblable à celui se déroulant dans les autres stalles de l'écurie. Un Compagnon, visiblement mâle se reposait sur une litière. Un Compagnon parmi tant d'autres sans doute si ce n'était le nom gravé sur sa selle reposant non loin et en évidence : Ryis. Le Compagnon de l'Héritier, futur Roi de Valdemar.
Le Compagnon transperça Manu d'un regard doux et terriblement intelligent.
"Je pense que vous comprenez à présent l'importance du silence dans cette affaire. Nos opposants seraient trop heureux d'utiliser cette information pour nous discréditer et tenter de renverser le pouvoir en place par principe de précaution"
Aranel s'approcha de Ryis et l'effleura du bout des doigts comme on salue un vieil ami. Ils se connaissaient si bien depuis toutes ces années.
"J'aimerais que vous racontiez de nouveau votre histoire à Ryis s'il vous plait Manuchan"
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[justify:22pjw023]Manuchan fut heureux de constater que sa parole n'avait pas été mise en doute, bien qu'il pensa par devers lui qu'Aranel faisait peut-être confiance un peu trop vite, mais peut-être disposait-elle de Dons héraldiques qui lui permettait de savoir quoi penser de lui.
il pénétra donc à la suite du héraut dans la stalle mystère (et vous avez gagné une 806 !! trop tentant, dsl ^^;;). Là, se tenait un compagnon qui le regarda de ses yeux saphirs, montrant toute l'intelligence qui était la sienne d'un seul regard. Le Mage était presque sûr que le nom de ce Compagnon était celui du Compagnon de l'Héritier. Voilà ce que l'on pouvait appeler un secret bien gardé. Jamais il ne serait douté de cette affaire et il pensait ne pas être seul dans ce cas.
"Oui, je comprends tout à fait."
En effet, la nouvelle de la maladie de Ryis aurait pu mettre en émoi tout Haven et les anti-hérauts en auraient fait des gorges chaudes !
Manuchan restait à quelques distances du cheval esprit, plus par respect que par crainte alors qu'Aranel n'avait bien sûr aucune hésitation à s'approcher. Elle lui demanda alors d'expliquer à nouveau ce qu'il avait raconté à la dame en blanc. ne voyant rien à y redire, il raconta à nouveau son histoire dans les détails, depuis les Marches jusqu'à maintenant, l'orbe, Cerath, Aanor, rien ne fut caché et il espérait sincèrement n'avoir rien oublié. Il se doutait bien que si Aranel lui demandait cela, ce n'était pas pour rien. Mieux valait être consciencieux.
Il avait parlé au Compagnon comme s'il avait parlé à un confrère, posément, calmement et en ne quittant pas ses yeux ce qui pour Manuchan était preuve de franchise.
"Voilà tout ce que je peux dire pour le moment. Comme Dame Aranel me l'a demandé, je n'hésiterais pas si besoin est à venir témoigner en présence du Roi s'il le faut et peut-être arriverais-je à convaincre les autres élus d'en faire autant. j'essaierai en tout cas."
L'identité des ces autres élus, voilà la seule chose qu'il n'avait pas révélée.[/justify:22pjw023]