Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets libres => Discussion démarrée par: Fleur de Trevale le 03 avril 2012, 20:59:08
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Plus elle s'approchait de sa chambre, plus Fleur courait vite. A l'approche de son domaine, elle accéléra encore en appercevant la porte.
Sauf que ce qu'elle ne vit pas, c'était Isabeau tourner à l'angle du couloir.
Et BAM, elle se la prit de plein fouet, et la dévisagea, le regard plein de détresse, avant de rentrer dans sa chambre et claquer la porte pour éclater en sanglots bruyants.
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Fleur est une jeune fille frele et délicate.
Sauf quand on se la prend de plein fouet dans la tronche. En l’occurrence, la grise avait été propulsée tête en avant contre un bon vieux mur.
Aie
Elle mit un moment a reprendre ses esprit et à identifier le flot de tissus qui l'avait frappé. Le flot en question avait donc largement eu le temps de claquer sa porte.
Fleur. C'était Fleur. Et ça allait PAS DU TOUT, apparemment. Isa l'avait complétement perdue de vue depuis les missions, mais elle savait que Fleur était systématiquement un tourbillon de bonne humeur. C'était pas normal, ça. Sans se soucier de la courtoisie, elle entra dans la chambre de Fleur, ferma vite la porte et serra son amie dans ses bras en murmurant une litanie de son sans signification. Elle la berçait comme on berce une enfant.
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Comme tout un chacun le sait, les tenues d'Isabeau étaient de fabuleux mouchoirs pour les chagrins. Surtout les chagrins d'amour.
Fleur s'accrocha à Isabeau comme une noyée à une bouée de sauvetage et hoqueta:
"Isaaaaaaaaaabe...beau! Mon Pè... Père m'a fiancée...héééé...hééé..."
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Instantanément, Isabeau pâlit. Des fiançailles. Et a voir la tete de Fleur, elle n'avait pas eu la même chance qu'elle. Elle resserra son étreinte dans un futile espoir de protéger son amie.
"Ô Déesse... Qui?"
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Qui?
Franchement, rien que d'y penser, Fleur avait juste envie de vomir. Sauf que se moucher sur la manche de son amie, c'était une chose, rendre son déjeuner, c'en était une autre!
"Ohhh.... J'ose même pas te le dire tellement... tellement c'est horriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiible!"
Ses pleurs étaient entrecoupés de hoquets furieux qui la secouaient.
A bien y penser, cela devait sembler bizarre au yeux d'Isabeau. Parce que Fleur était le stéréotype de la jeune femme qui rêvait de se marier.
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"Ma chérie, tu me fait peur, là, vraiment. C'est pas ton rôle, ça, tu te souviens? C'est le mien. C'est moi qui devais venir pleurer dans tes bras quand je serais fiancée!"
Ceci était une tentative d'humour. Isa ne s'était jamais sentie si peu drôle.
"Dis moi. Il reste peut être quelque chose a faire..."
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Le chagrin rendait égoïste, enfermé dans son propre malheur. Et maladroit aussi. Ce que prouva la phrase qui échappa avec candeur de la bouche de Fleur.
"Oui ça aurait du être... être toiiii! Pas moiii... C'est pas... c'est pas... c'est pas juuuuuuste!"
Elle releva son visage de son épaule et avec de grands gestes saccadés elle appuya son discours horrifié.
"Ima... imagine le pire homme de cette cours! Le... le pire! Qui c'est selon toi?"
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Isabeau ne releva pas la "méchanceté" contenue dans la réponse de Fleur. En fait, concentrée sur l'identité du fiancé, elle ne fit pas vraiment gaffe.
Et voila qu'elle lui faisait faire des devinette...
"Euh... Le Baron Docar? Il a quoi... 87 ans? A l'odeur ce type est déjà mort et son cadavre pourrit sur pieds. Mais reste optimiste! tu sera bientôt veuve!"
C'était un peu un coup au pif. Y en avait beaucoup, des types qu'Isabeau ne voulait surtout pas épouser.
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Franchement, Fleur était maladroite mais Isabeau l'était tout autant!
Heureusement qu'on ne la faisait pas épouser le Baron Docar, sinon en plus d'être malheureuse, elle serait mortifiée!
Mais cela ne l'empêcha de pleurer de plus belle.
"Naa...aaann... C'est... c'est Arsène Krohp..."
Elle avait dit son nom comme on vomit un mauvais plat et se mit à gémir d'horreur.
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Isabeau observa d'un air vide sa camarade. Krohp. Le type qui, sitot arrivé au palais, avait deja a son actif une liste "d'exploits" longue comme le bras? Le type qui, selon la rumeur, aurait mis la main aux fesses de Fleur pendant les annonce? Le type dont on disait qu'il mangeait des bébés au petit déjeu... Oui, non, en fait c'était sans doute pas vrai, ca. La nourriture du palais devait etre meilleure.
"KROHP?"
Oups... Elle avait pas crié, là, si?
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Fleur aurait pu prendre le cri d'horreur d'Isabeau comme un soutien moral. Ce qu'il était sûrement, au fond, caché derrière la surprise.
Mais cela fit redoubler ses larmes et elle attrapa son oreiller auquel elle fit faire un vol plané dans sa chambre qui finit dans un bruit assourdissant - on était pas à ça près - contre la fenêtre.
"Ouiiii... Arsène Krohp, l'horrible personnage qui ne voit les femmes que comme des proies! Je... je l'ai rencontré pour un entretien avec sa Mère et mon Père, et il est... il est... oh... abominaaaaable..."
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Isabeau resta muette d'horreur un moment. Fleur avait raison. y avait pas pire.
"Euh... Tu veux t'enfuir? J'avais quelques... idées."
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Fleur avait pensé à des tas de choses. L'idée la plus séduisante étant de rendre la vie impossible à son futur époux.
Mais s'enfuir? Elle ne pouvait pas, Isabeau ne se rendait pas compte. C'est là qu'on voyait la différence entre une fille de grand bourgeois et une fille de noble.
"M'enfuir? Je ne peux pas voyons... Ce serait la honte sur ma famille, tu n'y penses pas."
Elle secoua la tête rapidement.
"Non, j'ai un rang à tenir, et il m'enferme... avec Arsène Krohp! Par les dieux! Je déteste mon Père, il m'a vendu!"
Les larmes refluaient peu à peu, pour faire place à la colère.
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Oui, sans doutes qu'elles n'avaient pas les memes perspectives... la fuite d'une fille de bourgeois implique la famille et les quelques employés. celle d'une fille de comte implique un comté...Isa repensa a ses "plans". De toutes facons, elle ne voyait pas Fleur clerc, alors qu'Isa aurait put se satisfaire de cette vie.
"Ouais. Vendue. Ils nous vendent toutes. Parfois on y trouve son compte. Parfois... non."
Isa soupira.
"A part la priere, on a quoi comme solution? Election... Lien pour la vie... Un lien pour la vie?"
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Fleur eut un rire désabusé qui ne lui allait pas.
"Une élection?! Je ne suis pas idiote, je suis trop vielle, pas assez noble - d'esprit j’entends - pour ça, et ça ne me fait pas envie. Quoique par rapport à ce mariage... Mais je ne serais jamais élue. Quant à un lien pour la vie, ça ne compte pas aux yeux des nobles, non, rien ne compte sauf l'argent, les alliances..."
Sur ce discours, elle se remit à pleurer.
"Je. N'ai. Pas. Le. Choix. Je le dois à ma famille, j'ai été élevé comme ça... Mais je croyais tellement pouvoir tomber sur mieux. Quelqu'un pour qui j'ai du respect au moins..."
Elle attrapa les deux avant bras d'Isabeau et la secoua un peu dans sa propre panique.
"Comment je vais supporter ça Isabeau? Je vais être malheureuse toute ma vie! Je vais ressembler à ces vielles épouses toutes ridées dont tout le monde parle avec peine mais que personne n'aide..."
Elle eut un cri de désespoir perçant.
"Il va me briser Isabeau, il va me détruire! Et je ne pourrais rien dire, parce que j'aurai un nom à faire respecter!"
La réalité, c'est moche.
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"Hein...? Mis tu rigoles! Un lien pour la vie, c'est sacré! C'est la volonté des Dieux! Ils ne peuvent quand meme pas..."
Romantique Isabeau? Pas vraiment. Plutot cul bénie en fait...
Elle se laissa docilement secouer par Fleur, assomée par le malheur d'une fille qui n'était plus qu'une connaissance un quart d'heure plus tot, et qui était désormais une amie.
"Non! MOI je t'aiderais, tu m'entends?!"
D'une geste, elle attrapa une de ses épingles a chignons, la tordit jusqu’à la casser et se piqua le doigt avec l'une des extrémités brisées. Elle laissa quelques gouttes de sang tomber dans son autre main et la présenta à Fleur:
"Je te JURE sur mon sang et dans le divin Creuset que je ferait tout ce qui est en mon pouvoir!"
C'était un vieux rituel de sa religion. Quelques gouttes de sang dans une main alliée. Des mots. Certains disaient que ce n'était là que paganisme, les autres rappelaient que le sang et les mots étaient de puissantes sources de magie...
Dans son autre main, elle présenta la moitié vierge de l'épingle à Fleur. Une invitation a finir le rituel.
"Je salirais son nom. Tout le monde comprendra qu'il n'est pas digne de laver tes latrines."
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C'était tellement bon de sentir du soutien pour elle après le mauvais moment qu'elle avait passé avec les Krohp et son Père!
Fleur pencha la tête avec étonnement en voyant le petit numéro étrange d'Isabeau. La jeune femme était plutôt trouillarde et avait peur du sang, mais là elle ne discuta pas, elle attrapa l'épingle, perça le bout de son doigt et le colla à celui de son amie tout en précisant:
"Non, il ne faut pas salir son nom, quoiqu'on fasse, il est fort possible que ça devienne le mien, je me rendrais encore plus malheureuse si j'en rajoutais à mon propre malheur en ridiculisant mon nom. Et les fiançailles vont se savoir, si Arsène devient un sujet de moquerie, cela rejaillira sur mon Père, je ne peux pas... Les Arkadia ont trop besoin d'argent... "
Elle secoua la tête, affligée d'avouer tout cela. Tous les sentiments plus que moches qui composaient sa vie de jeune femme noble. Malheureuse, d'accord, mais pas ridicule.
Puis la releva, les yeux brillants.
"Par contre, tu peux m'aider à lui rendre la vie impossible, mais discrètement, il faut être discrète Isabeau, essayer de le dégouter mais par pitié, pas d'atteinte à la réputation de mon nom! On a presque un an pour ça. Mon Père veut qu'on apprenne à se connaître - comme si j'en avais besoin - et organiser tout en tas de trucs pour en mettre plein la vue mais qui m'offre encore un peu de liberté! Encore du temps!"
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"Tres bien. Je ne salirais pas volontairement son nom, ni le tien, bien sur. Je ferais tout ce que je pourrait pour t'aider à lui rendre la vie si impossible qu'il ne pourra plus envisager de t'épouser."
Isa sourit, attendrie a cette noble jeune femme qui ne savait pas jurer par le sang et dans le Creuset. C'était la main, le creuset. Elle attrapa le doigt de son amie et le pressa au dessus de la paume de sa main de grise toute percluse d'ampoules. quelques gouttes du sang de Fleur se tombèrent dans celui d'Isabeau. de son doigt blessé, elle mélangea le tout et toucha le front de fleur puis le sien, y laissant de petites marques rouges.
"Alors par le sang , le creuset et la promesse, nous sommes liées. Malheur à celle qui trahira ses engagements."
Le ton solennel qu'elle avait prit se mua en un rire nerveux:
"Mais ne t'en fait pas, tu ne risque pas grand chose, tu ne m'as rien promis, toi!"
Elle n'aurait pas laissé Fleur s'engager dans un rituel qu'elle ne connaissait pas. Parce qu'elle, Isabeau, y croyait profondément.