Enora avait très peu de souvenirs de ce qui c'était passé après que la Reine ait été menée en sécurité. Elle se souvenait qu'elle était restée debout, s'aidant du mur derrière elle, l'épée à la main. Si un autre assassin était arrivé, elle aurait fait face, l'adrénaline l'aidant, mais elle remerciait la déesse que ce ne fut pas le cas. Certes sa blessure était beaucoup moins important que lors de la Victoire, mais elle avait perdu du sang et le fait qu'on ne pouvait pas retirer le carreau ajoutait de la douleur à chaque mouvement.
Elle aurait pu continuer avec la reine, faire comme si de rien n'était et tout ça, mais la jeune femme était plus sage désormais. Elle savait que ça aurait été idiot, qu'elle n'aurait pas été d'une grande aide par rapport aux gardes et aux hérauts qui avaient accours et que ça aurait retardé grandement sa convalescence. Elle n'était pas non plus naïve au point de baisser sa garde tant qu'on n'avait pas donné le signal de le faire. Elle s'était ménagé, avait économisé ses mouvements et son énergie de son mieux en attendant que les guérisseurs se rendent à elle. Ce n'était pas une priorité de la guérir et elle était tout à fait consciente qu'on ne risquait pas la vie d'une ressource précieuse, d'un non-combattant qui plus est, dans une situation de crise. Surtout, s'il y avait de grandes possibilités pour que la reine ou d'autre soldat est besoin aussi de guérisseur ensuite. Il y avait suffisamment de gens aussi pour qu'on ne lui fasse pas une guérison rapide dans le but de la retourner se battre. Elle avait donc attendu patiemment, l'esprit en alerte, mais en s'efforçant de garder son rythme cardiaque et sa respiration le plus calme possible pour éviter d'aggraver sa blessure inutilement.
Elle se souvenait de tout ça comme dans une sorte de rêve. Et finalement, un guérisseur était arrivé. Elle n'avait absolument aucune idée du temps écoulée, mais ça n'avait pas d'importance. Les guérisseurs avaient ensuite voulu la mettre sur un brancard, mais elle avait refusé. Non pas qu'elle voulait conserver sa fierté, mais elle savait ce que voir un Héraut sur un brancard pourrait faire à la foule qui attendait des nouvelles de la reine avec impatience. Elle avait donc insisté pour qu'on casse la hampe du carreau et qu'on lui fasse un bandage de fortune. Elle avait marché jusque chez les guérisseurs. Pas question d'instillé encore plus de peur et de commérage dans la populace. C'était ce que la plupart des gens à l'origine d'attentat contre la royauté cherchaient. Enora ne participerait pas à leur victoire. La reine était sauve, tout allait bien, elle marcha donc la tête haute, s'efforçant de ne pas montré sa faiblesse, jusqu'à ce qu'elle soit hors de vue chez les guérisseurs.
Le reste était brouillé et impossible à se rappeler. Elle s'était réveillé dans un lit au collégium des guérisseurs, se sentant faible, mais sommes toutes, en bon état. La douleur était très diffuse, mais elle ne semblait pas avoir été Guérit. Ce qui voulait dire qu'on craignait encore que l'attentat de soit pas terminé. Ce n'était pas plus mal non plus, elle pouvait très bien accomplir son devoir avec un bras en écharpe, ce n'était pas un problème. Ce serait contraignant pour l'entraînement et les chevauché, mais pas impossible non plus.
- Bon retour dans le monde des vivants belle aux bois dormant
Le ton était un peu taquin, mais Enora sentait aussi le soulagement derrière.
- Il faut plus qu'un carreau pour te débarrasser de moi Jorel.
Une infirmière entra alors qu'elle tenait à écouter pour voir l'état d'esprit de la maison de guérison. Le sourire de la jeune femme et ses trait presque calme lui apprit que rien d'autre, au très peu, c'était passé avant son réveil. C'était un soulagement. Avant même qu'elle n'ouvre la bouche, l'infirmière se mit à lui rappeler les consignes post guérison, lui donna un bol de soupe consistante et un grand bock d'eau. Elle devait tout manger et tout boire, et tout allait bien au palais. C'étaient les seules nouvelles pour le moment. Enora soupira, mais sourit à la jeune femme devant elle. Elle prit ensuite le bol et mangea lentement, car elle se sentait un peu nauséeuse, ce qui était tout à fait normal quand on reprend conscience.
Une fois qu'elle est terminée de manger, l'infirmière voulut lui faire reprendre une potion pour calmer sa douleur, mais cette fois Enora refusa. Elle voulait avoir l'esprit clair s'il se passait quelque chose. Certes, elle ne serait pas très utile avec un bras en moins et il y avait suffisamment de gens entrainé qui protégerait Saskia et Arthon, mais la Reine était aussi son amie. Elle était incapable de ne pas s'inquiéter. De ne pas vouloir savoir ce qu'il se passait. Et son don pouvait être extrêmement utile dans les circonstances actuelles.
Certes, la douleur commençait à poindre, mais Enora avait maintenant de la pratique pour l'ignorer et utilisé son don au mieux. Et elle avait Jorel pour l'aider. Alors pendant plusieurs heures, elle éplucha le palais, ses environs, et partout où elle pouvait penser trouvé quelqu'un de caché. Tout semblait calme et en ordre. C'est un mal de tête intense et la faiblesse de son corps qui finalement lui firent cesser ses recherches.
-Assez Enora, je ne crois pas que tu fasse mieux dans ton état. D'autre s'en chargeront.
Elle se força à boire à nouveau de l'eau et ferma ses yeux un instant pour reposer son esprit quand elle entendit la porte s'ouvrit. Elle fut alors très surprise de voir l'Attitré, non, elle se corrigea, Alemdar entré. Il n'avait pas sa posture habituelle, ni le même ton de voix quand il lui demanda comment elle allait. Il semblait presque penaud, ce qui surprenait grandement l'Albinos. Pourquoi, par la Déesse, serait-il honteux en venant la voir ?
"Je vais bien, c'est juste une égratignure."
Venait-il la voir pour lui demander de scruter les environs ? Il lui semblait qu'il y avait d'autres gens doué de la vision à distance parmi les hérauts présentement en ville. Il était trop intelligent et trop stratège pour demander à une convalescente de prendre part à la défense de la Reine, pas dans son état actuelle. Avait-il des mauvaises nouvelles à apporter ? Elle en doutait. Il semblait certes légèrement honteux, mais pas comme lorsqu'on a faillis à sa mission. Enfin, elle ne pensait pas. Il était vrai qu'elle connaissait peu le Rethwellanais. Et Jorel restait silencieux, mais sa voix plus tôt quand il lui avait conseillé de s'arrêter, était calme. Donc il ne pouvait pas être arrivé rien de grave. Elle offrit néanmoins le fruit de ses recherches.
"J'ai aussi tenté de faire mes propres recherches via mon don, mais je n'ai trouvé personne de caché nulle part, ni sur les toits, ni dans les environs immédiats du palais. Mais je ne crois pas que vous soyez ici pour ça. Si vous me permettez, vous avez l'air épuisé. " Elle le dit avec empathie et sans animosité. Si elle pouvait être utile à un frère du cercle, ou à la couronne, elle le ferait. Elle chassa aussi l'image d'un petit chien tout frisé et honteux qui s'imposait présentement à son esprit en regardant l'Attitré. Il n'aurait pas été séant d'éclaté de rire alors que l'homme était visiblement épuisé et chagriné.