Auteur Sujet: On n'a que trop repoussé cette conversation [Saskia]  (Lu 5674 fois)

Héraut Arthon

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La nuit avait déjà pris ses droits sur les Collegia, emplissant d'ombre les moindres recoins du Palais. Une chandelle éclairait cependant une fenêtre, celle du bureau du Prince Héritier. Arthon faisait les cents pas. Il y avait des jours qu'il aurait du faire une certaine démarche, mais entre le Conseil, les agressions, la Foire et les problèmes habituels, qui s'étaient conjugué à une certaine remise en place de celle à qui il devait parler... Il n'avait pas eu le temps, ni le courage d'y aller.
Cependant la lumière finit par s'éteindre, et le Héraut s'enfonça dans les couloirs, qui semblaient si sombre malgré les quelques chandeliers permettant de trouver son chemin.

Le parcours du Prince ne menait pas à sa chambre. Silencieusement, il quitta le Collegium des Hérauts. Il arriva enfin dans la partie des Non-Affiliés.
Une chambre l'intéressait. Il avait déjà fait des repérages mais souhaita de tout son coeur ne pas se tromper de porte. L'Heritier en pleine nuit pénétrant dans une chambre ça pouvait porter à confusion, même s c'était un Héraut.
Il ne frappa pas, mais entrouvrit la porte silencieusement. Il entra dans la chambre, luxueuse, de la DeFeriel.

"Saskia?"
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Héraut Saskia

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Re: On n'a que trop repoussé cette conversation [Saskia]
« Réponse #1 le: 30 mai 2010, 13:10:00 »
Tomaz DeFeriel avait regagné ses Terres à la frontière de Rethwellan avec sa famille peu de temps après le Conseil... Saskia ne pouvait pas quitter Haven comme ça, en plein milieu de ses études... Alors elle avait gagné les appartements réservés aux Bleus... On était loin du grand luxe de sa chambre au Manoir, mais au moins, elle y avait la paix. Sa domestique passait faire le ménage et déposer du linge propre quand elle n'était pas là. De la tranquillité ! Quelque chose que Saskia n'avait jamais espéré avoir un jour ! Ce n'était peut-être que pour quelques jours, mais c'était déjà ça de pris...

Saskia revoyait souvent en rêve sa rencontre avec Antéa ; pas la première qui lui fut fatale, mais celle où elle avait prononcé ces mots si doux, si plein d'espoir d'avoir enfin une nouvelle vie... "Mon Elue". Mais aussi grande fut sa joie, elle n'en avait parlé à personne, et gardé ce secret pour elle seule. Peut-être aurait-elle du profiter de ce qui s'était passé au Conseil pour demander une audience à Aranel ? Lui parler de ses rêves, tout lui dire à propos d'Antéa et des royaumes du Nord... Mais le Héraut du Roi avait fort à faire, Saskia ne pouvait décemment pas la déranger n'importe quand - ça ressemblait trop à un caprice de Miss DeFeriel. Pourtant, il faudrait bien qu'elle se décide un jour ! Pour se donner  enfin une bonne raison, Saskia commença à faire quelques croquis : que donnerait son uniforme de Bleue avec la coupe de celui des Hérauts ? Les heures passaient sans qu'elle ne s'en rende compte, affalée dans son lit. Seuls comptaient ses dessins. Elle essaya même de faire un portrait de la femme qui avait si longtemps hanté ses rêves, après la mort du Compagnon - mais pourtant, quand elle essayait de se concentrer dessus, le visage se brouillait dans son esprit. Au bout d'un moment, Saskia se frotta les yeux et pensa :

"Demain. Sans faute. Je dois aller voir Aranel."

La jeune fille se leva et saisit robe de chambre et chemise de nuit pour se changer... Quand sa porte s'ouvrit. Saskia sursauta, prête à foudroyer du regard la servante qui arrivait à une heure aussi incongrue - parce que ça ne pouvait être que sa domestique, n'est-ce pas ? Pourtant, ce n'est pas le visage de Kael qui apparut, et le coeur de Saskia fit un bond de plus que prévu, et elle resta un instant tétanisée. Voilà une visite à laquelle elle ne s'attendait pas, surtout à une heure pareille.

- Arthon ? Mais qu'est-ce...

"... que tu fais là ?" La Demoiselle DeFeriel rougit et vint fermer la porte derrière lui : il ne fallait pas que qui que ce soit puisse les voir ensemble... Elle se racla la gorge, embarrassée ; et bien le voilà, le deuxième "problème" qu'elle devait régler de toute urgence... Saskia osa lever les yeux vers lui et eut un léger sourire. C'est tout ce qu'elle pouvait faire en fait ; sa gorge était soudain nouée, incapable même de lui proposer de s'asseoir.
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Re: On n'a que trop repoussé cette conversation [Saskia]
« Réponse #2 le: 30 mai 2010, 13:19:28 »
La lumière qui filtrait sous la porte avait rassuré Arthon, mais il ne put s'empêcher de se demander ce qu'elle faisait debout à cette heure-là. Quand il ouvrit, il fut immensément soulagé de se rendre compte qu'il ne s'était pas trompé de chambre et n'était pas tombé sur une autre Bleue. La seule qu'il voulait voir c'était Saskia.
Il nota la robe de chambre, et les croquis sur la table, bien qu'il ne vit pas ce qu'elle avait dessiné. Son entrée provoqua une réaction mitigée chez la DeFeriel. A la fois surprise, peut-être un peu choquée... Lui en voulait-elle de son intervention officielle au Conseil? Peut-être... Mais elle ne le mit pas à la porte, allant plutôt fermer celle-ci pour qu'on ne sache pas qu'il était là. Ou par réflexe. Il ne le savait pas.
Il nota aussi avec un pincement de joie au coeur qu'elle l'avait appelé par son prénom. Avec un peu de chance, elle était assez disposée envers lui pour écouter ce qu'il avait à dire? Le dernier problème était cependant qu'il n'arrivait pas à trouver les mots qu'il fallait, malgré une formation poussée en rhétorique.

"Saskia, je m'excuse de te déranger si tard..."

Il hésita. Comment formuler ses hésitations, ses questions, ses espoirs? Comment être sûr qu'elle n'allait pas le rembarrer, lui en vouloir ... en profiter? Ryis soupira mentalement à cette dernière hésitation mentale. Arthon s'en sentit étonnament revigoré. Si Ryis avait confiance en Saskia, le prince ne pouvait que suivre leur instinct et faire de même.

"Tu ne dormais pas?"

Question horrible de non-sens. Bien sûr qu'elle ne dormait pas! Arthon se giffla mentalement devant l'inutilité de sa question. Il restait debout devant elle, comme un adolescent tétanisé, n'osant ni s'asseoir ni aller vers la jeune femme.
Soudain, la phrase fatale sortit de sa bouche:

"Je crois qu'il faut qu'on parle."
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Re: On n'a que trop repoussé cette conversation [Saskia]
« Réponse #3 le: 30 mai 2010, 13:51:54 »
Saskia ne savait si elle avait espéré que ce moment arrive ; il fallait avouer que c'était déjà assez difficile de se savoir réellement amoureuse de l'Héritier, ça l'était davantage de savoir que c'était peut-être réciproque... En discuter, ce serait enfin éclaircir toute cette histoire, mettre les points sur les "i"... Avoir enfin le fin mot de l'histoire. Alors, quand il prononça la phrase fatidique, c'est comme si une partie de sa tension la quittait. Saskia déglutit péniblement, et hocha doucement la tête. C'était dit, et aucun d'eux ne pouvait faire demi tour.

- Oui. Je crois aussi. (Elle inspira profondément) Viens t'asseoir.

Elle même dut forcer son cerveau de donner l'ordre à ses jambes de marcher jusqu'au petit coin salon, près de la cheminée. Elle était éteinte en cette période, alors que les beaux jours arrivaient. Il y avait trois fauteuils autour d'une table basse. C'était étrange de constater que Saskia arrivait à tutoyer aussi facilement Arthon - elle n'aurait pas du, bien sûr, mais ça lui semblait terriblement... normal. A côté de ça, elle n'osait même pas être trop proche de lui, ou le regarder trop longtemps dans les yeux. Étonnant de la part de celle qui lui a murmuré un "je t'aime" des plus sincère au milieu de la foule du Conseil ! Elle attendit qu'il s'installe pour s'asseoir à son tour sur un canapé proche de lui. Saskia n'arrivait pas à parler... Qu'aurait-elle dit, de toute façon ? Pourtant, sa bouche s'ouvrit et les mots en coulèrent tous seuls :

- J'ai mal agi, l'autre jour. Je n'aurai pas du partir comme ça.

Saskia gardait la tête résolument baissée, ses yeux clairs fixant un nœud dans le bois du plancher. Et elle ajouta en murmurant :

- Et je ne regrette pas ce baiser - tous ces baisers.
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Re: On n'a que trop repoussé cette conversation [Saskia]
« Réponse #4 le: 30 mai 2010, 14:44:22 »
Arthon regardait Saskia comme s'il la voyait pour la première fois. Dire franchement qu'il fallait parler avait enlevé quelque chose au comportement de la jeune fille, comme si elle était soulagée qu'il ait fait le premier pas. En même temps, pour quelle autre raison aurait-il pu se trouver dans sa chambre à minuit passé?
Elle acquiesça avec une douceur inhabituelle et lui proposa de s'asseoir. Se sentant gauche et quelque peu coupable de quelque chose qu'il ne maitrisait pas, le Prince obéit. Il s'installa dans un des fauteuils et la regarda s'installer.
Il allait parler, continuer l'effort durement entrepris en lançant lui-même la discussion lorsqu'elle le coupa dans son élan. Il ouvrit la bouche. Il ferma la bouche.

Elle avait mal agi, disait-elle? Elle avait juste paniqué. Comme lui. Et c'était lui, en tant qu'Héritier, en tant qu'homme plus âgé qu'elle, qui avait mal agi. Jamais il n'aurait dû provoquer cette situation. Tout comme il n'aurait pas dû provoquer celle qu'ils vivaient à ce moment précis.
L'envie de fuir le prit, mais la dernière phrase de Saskia le cloua définitivement à son siège. Elle ne regrettait pas. Il n'aurait pas cru qu'elle dise ça. Qu'elle dise que ce n'était pas grave, d'accord. Qu'elle veuille bien oublier, d'accord. Mais qu'elle semble ne pas lui en vouloir ET ne rien regretter.

"Je me sens coupable." avoua-t-il. "Tu es si jeune, tu ne devrais pas vivre ça avec moi. Tu devrais être avec un garçon de ton âge. Tomber amoureuse de quelqu'un comme ça. Et pourtant je ne regrette rien, même si je culpabilise."

Il se râcla la gorge, gêné. Il n'avait jamais fait ce genre d'aveux auparavant - il n'en avait jamais eu besoin. Soudain, il baissa les yeux et laissa sa bouche parler sans lui.

"Je sais que ce n'est pas bien. Tu es trop jeune, et derrière le masque de la Peste, trop fragile. Et pourtant je pense à toi tout le temps. Je revis tes baisers chaque fois que mon esprit s'écarte des choses officielles ou politiques. Et j'ai mal quand tu es loin. Ou quand tu fais la tête."

Le dernier mot était prononcé avec un brin d'humour malgré le sérieux de la situation.
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Re: On n'a que trop repoussé cette conversation [Saskia]
« Réponse #5 le: 30 mai 2010, 15:42:16 »
Saskia fut surprise de la première réponse de l'Héritier. Coupable ? C'était ridicule. Elle l'avait entraîné à l'écart, et c'était aussi elle qui l'avait embrassé, de plein gré, profitant d'un instant de faiblesse, et parfaitement consciente des dégâts que ça pourrait occasionner. Si quelqu'un était à blâmer, c'était bien elle. Mais au moins, Saskia fut rassurée de savoir qu'il ne regrettait rien, lui non plus, malgré tout. Et elle en sourit, même.

Il avait bien entendu fallu qu'il mette sur le tapis leur différence d'âge. Elle avait tout juste dix huit ans, et lui presque le double... C'était énorme, bien sûr. Mais pourtant, la gamine immature qu'elle était ne voulait pas suivre son conseil : les garçons de son âge ne l'intéressaient pas, et surtout, elle ne voulait pas s'y intéresser. En fait, à mesure qu'elle côtoyait Ryis et Arthon, il n'y avait plus eu que le Héraut dans son esprit. C'était troublant, d'autant plus quand Ryis lui avait fait dire ces mots qu'elle n'avait jamais prononcé auparavant ; et quand elle avait embrassé Arthon, ses sentiments avaient été clairs, presque évidents. Alors qu'elle n'avait jamais aimé, Saskia était persuadée d'être terriblement amoureuse. De la mauvaise personne, peut-être, compte tenu de leurs rangs respectifs...

Ce qu'il dit ensuite acheva la jeune fille, et son sourire s'agrandit. Elle eut même un léger reniflement amusé. Saskia avoua dans un murmure, sans s'offusquer ses derniers mots :

- Je devrai te dire la même chose ? Que tu es trop âgé, que ton rang est trop important... Que tu hantes mon cœur et mon esprit à longueur de journée. Que l'idée de ce mariage politique me donne la nausée. Que je n'ai jamais aimé mais que je suis persuadée que ce que j'éprouve pour toi, c'est de l'amour, que j'en ai énormément pour toi, et rien que pour toi.

Saskia aurait voulu se donner des baffes, ou disparaître. Voire même les deux. Bravo la subtilité. Elle rougit. Hausse les épaules. Et lève la tête. Son regard fuit, mais elle essaye pourtant de le poser sur Arthon.

- Je t'aime, même si un "nous" est tout bonnement impossible. J'ai envie de me faire une raison à tout ça. De garder les pieds sur terre, la tête sur les épaules. (Ca sonnait comme une phrase souvent répétée par son Père.) J'aurai presque préféré que tu m'envoies promener.
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Re: On n'a que trop repoussé cette conversation [Saskia]
« Réponse #6 le: 30 mai 2010, 20:27:26 »
Un sourire fleurti sur le visage de Saskia alors qu'il n'y avait pas lieu de se réjouir. Ses paroles la faisaient-elles rire? Mais pourquoi? C'était peut-être l'ironie de la situation, se dit-il ensuite, quand elle renifla d'un air amusé avant d'avouer, à voix basse, qu'elle se posait les mêmes questions. Qu'elle était jalouse - et ça il le nota. Qu'elle n'avait aucune expérience de ces choses-là, ce qui n'allait pas le rassurer franchement.
Mais à peine eut-elle prononcé ces mots qu'elle sembla les regretter, rougissant comme l'adolescente qu'elle restait. Leurs deux regards semblèrent se croiser. Celui de Saskia ne se posait pas dans celui d'Arthon, papillonnant, alors que l'Héritier dévorait des yeux les ombres que la flamme vascillante de la bougie faisait danser sur le visage de la DeFeriel. Toutes ces paroles qu'ils s'avouaient ne lui semblaient que des mots, flottant comme des plumes sans aucune réalité. Il était peut être en train de rêvé, affalé, épuisé sur son bureau? Mais qu'elle dise qu'un "nous" était impossible réveilla l'âme de combattant qu'il ne pensait plus avoir.
Ou alors c'était la douleur dans sa poitrine à la mention de cette impossibilité qui l'avait fait se relever. Personne ne le saurait, en fait, parce que lui même l'ignorait.

"Je n'aurais pas pu t'envoyer promener. C'est idiot à dire mais je t'aime. Je ne veux pas croire que c'est impossible, même si c'est idiot et irresponsable de la part de l'Héritier."

L'accent amer avait été mis sur le dernier mot, alors que le "je t'aime" avait été prononcé très vite, comme si le dire donnerait encore plus de réalité aux choses.
Le Prince se leva:

"Tu as sans doute raison. Il faudrait garder les pieds sur terre."

Il n'était pas un as dans le choix des mots, surtout quand des choses comme des sentiments étaient évoqués. Il allait se tourner vers la porte et partir. Il valait peut-être mieux pour eux deux, maintenant que tout était dit, tout était clair - enfin tout ce qu'ils osaient se dire-. Ne pas s'embourber permettrait peut-être de tourner la page?
L'estomac d'Arthon se rebella contre cette idée en prenant un coup. Il se sentit presque suicidaire à y penser. Il fit un premier pas. Birfurqua et s'agenouilla devant Saskia, assise dans son fauteuil:

"On pourrait faire semblant que c'est possible?"

C'était lui, le prince, le Héraut, qui demandait l'impossible, l'irrationnel, à une jeune fille. Il aurait dû avoir honte de lui. Sauf que là il avait d'autres préoccupations.
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Re: On n'a que trop repoussé cette conversation [Saskia]
« Réponse #7 le: 30 mai 2010, 22:25:16 »
Cela aurait du faire plaisir à Saskia. Ces mots, elle n'avait même pas osé en rêver. Ils mettaient une certaine retenue, et une distance de sécurité. Arthon avait bien fait de le rappeler ; il était l'Héritier de Valdemar, et il allait se marier avec la princesse Rethwellane qui paraissait si parfaite, même si sa santé semblait bancale. Saskia, elle, se verrait sans doute offrir sur un plateau d'argent à quelque nobliau de province. C'était leur vie, et il était stupide de croire que ça pouvait être autrement. Vraiment, la Peste DeFeriel et un Héraut-Héritier, le cocktail le plus délirant et improbable.

Et gardons les pieds sur terre. Saskia hocha tristement la tête. Il allait partir, et ils ne se verraient plus, ils ne seraient plus jamais aussi proches. La jeune fille voulait hurler à cette simple idée si douloureuse. Elle voulait le retenir, et lui dire que non, ils trouveraient une solution, que ce serait dommage de gâcher ainsi les sentiments qu'ils avaient l'un pour l'autre. Et Saskia savait qu'elle avait l'approbation de Ryis, elle voulait se raccrocher à ce que le Compagnon lui avait dit : que sa présence apaisait le Héraut, qu'il se sentait mieux. Elle essayait de se convaincre qu'il pouvait avoir besoin d'elle comme elle avait besoin de lui.

Un pas semble résonner dans toute la pièce. Son cœur se déchira, et au diable la peur qu'elle éprouvait face à l'amplitude de ses sentiments ! Elle releva la tête quand il s'agenouilla près de son fauteuil. Son regard capta aussitôt le sien, comme si ses yeux avaient su où se poser. Faire semblant que c'était possible... C'était mieux que rien, terriblement tentant, si dangereux...

Saskia sauta au cou d'Arthon, les renversant tous les deux au sol. Elle ignore comment, mais elle l'a fait. Elle se raccroche à lui comme à une bouée de sauvetage, le visage enfoui dans son cou. Il ne peut pas voir le grand sourire plaqué sur ses lèvres. Et elle a la gorge tellement nouée qu'elle n'arrive pas à dire le moindre mot.
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« Réponse #8 le: 03 juin 2010, 20:36:37 »
Arthon, en se mettant à genoux devant Saskia, ne savait pas trop quelle attitude il était en train d'adopter. Devait-il la supplier? L'embrasser? Il avait choisi de parler, de lui faire comprendre que lui, le sage Héraut, avait décidé de prendre la voie inverse de celle que conseillait la sagesse justement.
Et les quelques secondes entre sa demande et la réaction de Saskia lui semblèrent plus longues qu'un Conseil entier. Et il ne s'attendait pas à tant d' exubérance de la part de la Noble Peste.

Il se retrouva sans trop comprendre comment le cul par terre ( il avait sûrement un bleu d'ailleurs ), presque allongé, appuyé uniquement sur un coude, alors que son visage plongeait dans la chevelure de la jeune fille. Elle semblait se cacher, enfouissant son propre visage dans le cou de l'homme.
Il se redressa le temps de prendre le corps de la Bleue avec son bras libre, et se déplaça doucement pour qu'ils se retrouvent sur le flanc tous les deux. Il continua à la serrer contre lui, et en quelques secondes, il l'allongea sur le tapis, restant collé à elle, presque allongé sur elle de tout le haut de son corps.

"Saskia..."

Il allait refaire la bêtise qu'il avait commencé dans le Champs des Compagnons. Sa raison lui hurlait dans les oreilles de partir. Il la gifla mentalement, et commença à s'écarter de Saskia, pour la regarder dans les yeux.

"Tu es sûre? Réellement sûre que tu veux prendre le risque? Je ne peux rien te promettre, tu le sais?"

A part que ses sentiments étaient désespérement sincères. A part qu'il avait désespérement besoin d'elle. Mais il n'était pas encore capable de le dire ouvertement. Arthon ne pouvait pas se livrer ainsi. Même à Aranel il n'avait rien dit. Et Ryis gardait le secret comme une mère poule protègeait ses petits - très fier de ce qu'il appelait "son oeuvre".
Il se tenait tranquille d'ailleurs, calmement installé dans sa stalle. Mais hors de question de dormir : il devait empêcher Arthon de faire une bêtise. Du genre renoncer.

Mais l'Héritier n'avait pas l'intention de partir avant la réponse de sa blonde partenaire. Il mourrait d'envie de l'embrasser, mais il fallait dire que s'il le faisait il risquait de ne pas entendre grand chose de sa réponse.
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Re: On n'a que trop repoussé cette conversation [Saskia]
« Réponse #9 le: 04 juin 2010, 21:25:10 »
Saskia profitait de l'étreinte d'Arthon, la tête enfouie dans son cou, s'enivrant de son odeur. Elle se sentit glisser sur le côté, les bras autour d'elle se resserrant un peu plus. Nouvelle pause de quelques secondes, l'instant est tout bonnement magique pour la jeune Noble, et elle compte bien en profiter au maximum. Finalement, Arthon la fait basculer sur le dos, et leurs regards se plongent l'un en l'autre à nouveau. Elle sourit. Le sentiment qui lui étreint le coeur est le même qu'il y a quelques jours, quand elle a revu Antéa. Si le Compagnon lui a donné l'impression d'être enfin complète, Arthon lui, remplit le vide de son coeur. L'envie de l'embrasser est forte, mais Saskia résiste.

- Oui, je le sais... Ce serait idiot de ma part de te demander quelque chose d'officiel.

Son sourire s'agrandit pourtant. Une main vint se poser contre la joue du Prince. Il n'était pas question de briser cet instant en énumérant les raisons qui viendraient leur pourir la vie à tous les deux, elles étaient bien évidentes pour lui comme pour elle - et le Baron était en tête de la liste de Saskia.

- Je me contenterai parfaitement de te voir quand nos emplois du temps nous le permettront - si jamais tu veux me revoir après ce soir...

C'est un peu idiot de dire ça, parce que Saskia sait que ce ne sera pas la dernière fois - il lui a dit qu'il l'aimait, non ?

- Je sais bien que je ne peux pas exiger davantage... Je préfère me contenter du minimum, si ça me permet d'être avec toi - et rien que ta présence ici, maintenant, c'est bien plus que ce dont j'avais pu rêver... Je ne voudrai pas non plus t'attirer d'ennuis.

Saskia attire son visage près du sien et l'embrasse du bout des lèvres, d'abord hésitante, puis avec un peu plus d'assurance à mesure qu'il répond à ses baisers. Pourtant, elle sépare leurs lèvres au bout d'un moment - elle a l'impression de l'avoir déjà embrassé toute la nuit ! - pour lui murmurer :

- Et par pitié, si on doit aller plus loin, ce soir ou un autre soir... Ne me parle pas de déshonneur.

Et avant de lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit, ou de lui laisser le loisir de voir à quel point elle a rougi, elle l'embrasse à nouveau.
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Re: On n'a que trop repoussé cette conversation [Saskia]
« Réponse #10 le: 06 juin 2010, 17:06:03 »
L'un comme l'autre gardait encore une relative distance. Faire le premier pas, puis le deuxième, et enfin le troisième semblait avoir été facile face à ce qui les attendait maintenant. Et contrairement à ce qui s'était passé dans le Champs, Saskia ne semblait pas décidée à prendre les devants pour un contact plus intime. Hors Arthon n'osait pas. Ce grand Héraut, fier et indépendant, se retrouvait sans défense devant cette toute jeune fille si fragile.
Les discussions étaient plus simples dans un sens même si ce qu'il en sortait était aussi dur à entendre. Saskia était réaliste, ce qui rassura son ami. Mais ce sourire... Elle savait que rien d'officiel n'était possible et elle souriait. Arthon ne la comprenait parfois pas du tout...
Mais il lui sourit avec affection aussi.

"Nous nous verrons dès que nous le pourrons. Le plus souvent possible. Je voudrai toujours te revoir."

Ses aveux l'émouvaient au plus profond. La Peste avait réellement changé pour oser dire de tels mots alors qu'on (c'est à dire lui ) pouvait l'entendre. Mais Arthon fut bientôt occupé à penser à autre chose. Sa jolie amie avait décidé qu'il n'était enfin plus temps de parler, et avait pris, comme à son habitude?, la direction des choses en l'embrassant. Il était tout à fait pour.

Soudain, elle s'arrêta pour lui interdire de parler de déshonneur. Il voulut répondre, repris par ses doutes, mais elle prit heureusement la décision qui l'empêcherait de parler: elle l'embrassa de nouveau.
Il avait compris sa demande comme ayant un double sens, et ses mains commencèrent doucement à explorer son corps, avant de lui enlever sa veste d'uniforme. Il n'osait pas aller trop vite, malgré le caractère décidé de sa compagne. Elle était vierge s'il avait bien compris - même si elle se rebellait contre l'idée de déshonneur. Il se devait de réfréner son désir pour lui faire découvrir le sien.
Et pourtant c'était lui qui rougissait et se sentait fièvreux en commençant à parcourir les courbes de la jeune DeFeriel.
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Re: On n'a que trop repoussé cette conversation [Saskia]
« Réponse #11 le: 06 juin 2010, 23:32:30 »
Les paroles de l'Héritier avait un impact important sur Saskia, tant et si bien que son coeur ne cessait de s'accélérer chaque fois un peu plus... Pourtant, si elle sentait le sang pulser dans ses tempes, et si la tête lui tournait un peu, le jeune fille était heureuse, bien plus que de raison. Et puis, elle savait qu'Arthon était sincère dans ses propos - il devait l'être, c'était un Héraut, après tout... Mais il y avait un petit quelque chose en plus, qui faisait qu'elle ne pouvait pas douter de son honnêteté. Et puis, il avait ce sourire, si irrésistible - c'est peut-être ce qui la poussa à craquer, et à l'embrasser.

Saskia ne voulait réfléchir à rien, juste profiter de cet instant tant qu'il durerait. Si elle avait peur de ses sentiments, elle ne voulait pas partager son angoisse avec lui - pas encore, du moins ; et puis, le moment aurait été bien mal choisi. Après tout, peut-être que ça prenait tout le monde au ventre, l'amour ; peut-être que tous les amoureux avaient cette sourde impression qu'ils mourraient s'ils se voyaient séparés. Pour eux deux, ça allait être encore plus dur... S'aimer si librement quand ils étaient ensemble, et agir comme des étrangers en publics... Mais bizarrement, Saskia savait qu'elle pourrait le faire, et qu'elle le ferait pour lui. Ce serait sans doute difficile...

La jeune Noble ouvrit un instant les yeux, juste pour observer Arthon, lui au-dessus d'elle, l'embrassant avec passion, et... Saskia se rendit compte qu'entre des paroles - qu'elle pensait, il est vrai - et les actes, il y avait un sacré gouffre. Elle eut un léger sursaut quand elle sentit une main commencer à se balader sur son corps. Elle referme à nouveau les yeux alors que, paradoxalement à sa peur, son souffle s'accélère. Pourtant, alors qu'une partie de son cerveau tente de s'imposer avec un "Tu n'es pas prête, c'est trop tôt", Saskia préfère entendre l'écho des paroles de Ryis - dans cette conversation où elle avait répondu à la question "Et si Arthon te faisait des avances, le prendrais-tu mal?", elle avait répondu :

"Avec lui, ce n'est pas pareil. Parce que je l'aime."

Et elle ajouta à présent :

"Et sqe j'ai désespérément confiance en lui."

Et si elle s'était tendue, Saskia réussit à se détendre quand sa veste glissa le long de ses bras, découvrant son chemisier blanc sans manches. Entre deux baisers, elle exhala un léger soupir tremblant, et elle sentait, sur ses bras à présent nus, que sa peau était attentive et sensible à la moindre caresse. Et elle même décida qu'il était temps d'agir, et commença à défaire pareillement l'uniforme du Héraut. Ca lui venait presque instinctivement, comme si les récits de Mana, lors de leurs beuveries, étaient la leçon d'une danse qu'elle tentait, plus ou moins maladroitement, de reproduire à présent.

Mais si elle faisait quelques faux pas, ils ne semblaient pas déranger Arthon... En tout cas, elle ne s'était jamais sentie aussi bien. Elle frissonne à chaque baiser, chaque caresse ; tout était divin, et tout bonnement magique... La jeune DeFeriel ignore comment, mais quand ils font une pause, le temps de se regarder, ils sont dans son lit, entièrement nus, légèrement essoufflés, et... Saskia rougit. Elle ne doute pas de la suite des événements, mais Arthon semble attendre son accord - comme si elle pouvait lui demander de tout arrêter maintenant ! Pourtant, elle sourit, face à la tendresse et à la prévenance dont il fait preuve à son égard. Elle reprend possession de son visage, s'apprête à l'embrasser et murmure :

- Je t'aime.

Jamais elle n'aurait pu imaginer ce qui suivit. Saskia ne savait pas si c'était parce que c'était la première fois, mais tout lui parait parfait ; elle ne ressent même pas cette terrible douleur dont on n'a cessé de lui rabattre les oreilles. Ses soupirs se muent lentement en gémissements, qu'elle tente de contenir en embrassant son amant dans le cou.

[center:2fiw9oc8]***[/center:2fiw9oc8]

Saskia lutte contre le sommeil. Allongée sur le côté, lovée contre Arthon, elle a l'oreille tout contre son coeur qui bat régulièrement. Et elle sourit. Elle ne sait pas quoi dire, quoi faire. Elle veut juste profiter de sa présence, avant qu'il ne doive regagner ses quartiers - ce serait dommage que ce début de nuit ne soit gâchée par des gardes qui sonnent l'alerte parce que l'Héritier répond absent dans ses quartiers... Et une chose est sûre, encore plus qu'il y a heure : elle l'aime. Éperdument.

"Et si je dois retrouver Antéa un jour, alors que je ferais tout ce qu'il faut pour être un Héraut digne de lui."
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Arthon

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Re: On n'a que trop repoussé cette conversation [Saskia]
« Réponse #12 le: 09 juin 2010, 11:51:51 »
Arthon avait esssayé de se retenir, de ne pas brusquer Saskia.  Mais puisqu'elle répondait aussi ardemment à ses baisers, la voix de la raison s'était définitivement évanouie. Il n'allait tout de même pas la laisser sur le tapis, aussi il l'avait rapidement soulevée pour l'installer plus confortablement sur son lit. Un peu étroit, d'ailleurs, pour deux personnes qui bougent beaucoup, mais largement plus agréable que le tapis et le sol.
Malgré sa passion, l'Héritier s'était contenu et n'avait jamais oublié que c'était la première fois pour Saskia. Son "je t'aime" si confiant avait renforcé son intention de lui rendre cette nuit inoubliable.
[center:6xckkvks]***[/center:6xckkvks]

Arthon somnolait, mais ne dormait pas. Il enlaçait Saskia, qui ne parlait pas et respirait régulièrement. Il ne savait pas si elle dormait, mais n'osait prendre le risque de la réveiller. Son corps se reposait, enfin "complet", mais son esprit bouillonnait.
Il avait fait l'amour à une Bleue. Une DeFeriel. A une toute jeune fille.  Il était coupable... Mais l'autre moitié de son cerveau lui assenait que ce n'était pas une DeFeriel, mais Saskia, et que de toute façon, il savait pertinemment qu'il ne pouvait plus vivre sans elle.
Il parlerait à Aranel et Uriens. Il n'épouserait pas Melarianne. Il épouserait Saskia. Après tout, resserrer les liens avec les nobles récalcitrants du Royaume était aussi important que de resserrer ceux avec  l'extérieur.
Arthon sentit Ryis qui semblait plus que content. D'ailleurs, il semblait aller mieux, plus en forme. Le lien entre eux semblait avoir repris un peu de consistance, comme si la joie les avait de nouveau rapprochés.

Un sourire d'Arthon dans le noir s'élargit. Mais l'aube n'était pas si loin. Il fallait qu'il s'en aille. Il n'avait guère envie de quitter la chambre, mais si il n'était pas rentré dans ses propres appartements à l'heure du lever... Ca jaserait.
Il espérait d'ailleurs que les chambres d'à côté avaient pu dormir. Et que personne n'avait reconnu sa voix, ou ne l'avait vu.
Il bougea, et désencastra doucement sa compagne de lui. Il l'embrassa doucement:

"Je dois te laisser, ma belle... Je t'aime."

Il se leva doucement, et récupéra ses habits. Il s'habilla rapidement et regarda un moment la jeune femme avec un sourire attendri.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Saskia

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Re: On n'a que trop repoussé cette conversation [Saskia]
« Réponse #13 le: 11 juin 2010, 00:16:21 »
[justify:1akkqwdz]Saskia se redresse sur un coude quand Arthon se lève. Elle est épuisée de cette nuit blanche - même s'il lui reste quelques heures de sommeil possibles... - mais c'est la meilleure nuit qu'elle ait jamais passée.

"J'espère presque que Père soit retardé en son Domaine et qu'il reste là-bas plus longtemps."

Ce serait plus facile si elle prenait définitivement ses quartiers ici, au Collegium. Mais il fallait avouer qu'elle adorait le confort de sa chambre au Manoir. Pourtant, est-ce qu'elle ne serait pas plus heureuse d'être proche de l'homme qu'elle aimait ? Elle lui sourit à son tour, et tendit la main pour qu'il la saisisse, et le faire approcher. Elle colla leurs fronts, et ferma les yeux.

- Je t'aime. Tu seras toujours le bienvenu ici, et je t'y attendrai chaque jour.

Saskia l'embrassa doucement, et rit doucement, la fatigue gagnant dangereusement la bataille.

- Tu devrais aller te reposer. C'est ce que je vais faire, moi aussi. (Elle inspire doucement avant de murmurer : ) Dors bien, mon amour.

Et elle rougit de ses propres paroles, qui sonnent si bien à son oreille. Saskia attendra qu'il sorte pour s'allonger. Elle s'endormira, le sourire au lèvre, dès que sa tête aura touché son oreiller.[/justify:1akkqwdz]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »