9ème jour de la 4ème décade d'été
Caroline,
Un garçon et une fille !
Je sors de cette épreuve épuisée mais fière de moi.
Merci de ne pas avoir été totalement honnête, merci de m’avoir menti, merci de ne pas m’avoir dit à quel point on souffrait pendant la délivrance, sinon je crois que jamais je n’aurai pu aller jusqu’au bout.
Quand je pense que tu as fait ça quatre fois !
Personnellement, je n’oublierai plus jamais ma poudre.
Ils sont en parfaite santé. Ils pleurent beaucoup mais mangent bien, en tout cas c’est ce que m’ont dit les nourrices. Elles sont deux, et Owen a été difficile pour les choisir.
Owen ! Tu le verrai, il en est fou. Il passe son temps libre dans la nursery. Il s’y entend mieux que moi.
Je dois reconnaître qu’il a été incroyable. On m’a toujours dit, toi la première, que ce n’était pas une affaire d’homme, pourtant, il a été là du début à la fin. Il ne s’est évanoui que deux fois. Il m’a soutenu quand je pensais mourir.
Quelle chance j’ai, ma chère sœur, de l’avoir trouvé. Il a ses défauts, mais comme tous les hommes, non ?
Les gens qui ont vu les bébés s’accordent à dire qu’ils me ressemblent, car ils sont blonds. Moi je ne trouve pas qu’un bébé ressemble forcément à quelqu’un, tu ne crois pas ? Je trouve ça un peu rapide de vouloir leur trouver des ressemblances.
J’espère que toute ta tribu se porte bien, et que vous pourrez faire le voyage jusqu’ici. Ca doit être compliqué avec autant d’enfant, peut-être, mais tu sais que nous avons la place pour vous accueillir, et des domestiques pour s’en occuper.
Pour ma part, je me repose, mais juste le temps de retrouver toute mon énergie.
Je sais bien que toi, ton coin de campagne te convient à merveille, mais pour ma part, j’ai eu mon compte à Trevale. Et ici, Owen a été ma seule ouverture sur le monde ces dernières décades. Tu me connais, tu te doutes que je boue d’impatience !
Bien à toi,
Fleur
Oh, je crois que j’ai oublié de te dire que nous les avons appelé Ambroise et Camélia.