Auteur Sujet: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?  (Lu 8489 fois)

Héraut Irmingarde

  • Hérauts
  • Flamme humaine
  • Messages: 1568
    • Voir le profil
  • Fiche: Chaud devant!
  • Compagnon ou Familier: Ezarel
  • Âge: 24 ans
  • Langues: Valdemaran - Karsite - Rethwellan
Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
« Réponse #15 le: 06 janvier 2012, 18:17:54 »
Irmingarde sourit mystérieusement, laissant planer la menace culinaire. Quoiqu'Isabeau ne serait franchement pas ravie si elle en venait à lui demander de cuisiner pour punir quelqu'un!

Les paroles de Beltran étaient dures à entendre. Parce qu'il lui disait clairement qu'elle tuerai des gens. Qu'elle leur ôterai la vie. Et cette perspective l'horrifiait. Les mots ne furent d'ailleurs pas nécessaires. Son expression terrorisée fut parfaitement limpide pour comprendre son état d'esprit. Elle balbutia tout de même:

"Je suppose que c'est une réalité avec laquelle je dois composer"

Pas très réjouissant tout cela!
Et encore moins fut la diatribe qui suivit. Mina se fit tout simplement envoyer sur les roses, avec violence, dureté. Ca faisait mal, mais ça lui ouvrait les yeux.

"Tu l'as bien mérité!"

Et que son Compagnon lui fasse aussi la remarque fut la goutte d'eau.
Elle était égoïste. Et ne pensait pas aux états d'âme des autres, se plaignait du sien, râlait, et criait contre celui qui venait la réconforter et prendre soin d'elle. Elle était bien mal élevée.
Elle failli pleurer mais se retint, les lèvres serrés, le visage rougit. Il n'est pas sûr cependant qu'elle ait réussi à empêcher ses yeux de devenir rouges et humides.
Elle ne voulait pas qu'il parte, qu'il se sépare sur un malentendu alors qu'il de ne demandait qu'à lui rendre service.
Elle l'appela doucement, d'une voix enrouée:

"Beltran..."

C'était presque le supplier, mais bon, elle l'avait mérité, comme le disait Ezarell.

"Ne pars pas comme ça, je suis désolée, je... Je suis une égoïste. Tu viens me proposer ton aide et je t'envoie paître. Je suis une bien mauvaise amie. Mais j'ai vécu tellement longtemps en n'ayant qu'à penser à moi parce que je n'avais personne avec qui partager des choses que je n'ai pas l'habitude. Je suis..."

La jeune femme chercha des mots assez fort pour traduire son sentiment.

"Je suis une handicapée des sentiments. Je te promets que je vais faire un effort, la leçon était nécessaire, je l'ai compris. Mais ne pars pas fâché."

Elle tenta de se lever de son lit.

"S'il te plait."
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Beltran

  • Gardes et Mercenaires
  • Même à poil sans reproche
  • Messages: 546
    • Voir le profil
  • Fiche: Rapport de troupe
  • Âge: 40 ans
Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
« Réponse #16 le: 07 janvier 2012, 18:11:04 »
C'était amusant quand en moins d'une heure, on arrivait à enchaîner des moments de pure déprime, des instants de plaisanteries légères, et des accès de colère impressionnants de part et d'autre. L'humour était clairement fait pour annoncer de graves nouvelles, de sérieux problèmes et en minimiser l'impact... ce qui ne fonctionnait pas toujours malheureusement. Les choses plus dures à annoncer ne pouvaient pas être rabaissées, et il n'y avait - en tout cas aux yeux de Beltran - pas de bonne manière de les faire entrer dans la tête de quelqu'un qui refusait de le voir. C'était ce qui se passait avec la maîtrise des armes d'abord, et la maîtrise de son Don ensuite, avec Irmingarde.

La rage de Mina n'avait d'égale que la colère brûlante de Beltran - qui elle, était largement nourrie par son inquiétude pour la jeune femme. Être quasiment mis à la porte avait aiguisé le ressentiment du Capitaine, qui ne comprenait pas lui-même pourquoi il était aussi touché alors qu'il avait l'habitude du mauvais caractère des gens, surtout dans l'armée. Ellia elle-même (paix à son âme) n'avait pas été une enfant de choeur et ils avaient failli en venir aux mains plusieurs fois sans que cela ne lui fasse le même effet que là.

Le blond capitaine était déjà en train de tourner la poignée de la porte quand la voix d'Irmingarde l'interrompit. Elle était si faible et malheureuse qu'il ne put s'empêcher de se retourner. Devant l'état catastrophique de la jeune femme, il sentit sa colère et sa vexation fondre comme neige au soleil. Elle avait les yeux presque pleins de larmes, l'air coupable - et elle s'excusait déjà. Beltran se maudit de ne pas savoir être plus diplomate - mais c'était un guerrier à la base, pas un homme à faire des ronds de jambe à la Cour (où il ne se montrait que le moins possible).

Il revint vers le lit, le visage le plus froid possible mais déjà en train de pardonner. Il la regarda sans bouger une seconde, touché par l'aveu qu'il savait difficile pour la jeune femme. Puis il s'assit sur le bord du lit et la regarda de nouveau avant de répondre:

"Tu es une des personnes les moins égoïstes que je connaisse. Tu as pris sur toi pour utiliser ton Don pour nous permettre de rentrer alors que tu en as peur, ça demande beaucoup de courage et pas du tout d'égoïsme. Tout le monde a le droit de craquer un peu de temps en temps, et je suis là pour partager si tu ne dis pas trop de bêtises."

Il l'empêcha de se relever:

"Je suis aussi handicapé des sentiments ne t'inquiète pas. Je ne pars pas fâché, mais tu as raison que tu dois te reposer. Alors je vais quand même y aller, je vais voir Isabeau si Raimon n'est pas déjà à son chevet et toi tu vas dormir. Je reviendrai demain matin. Dors bien ma chérie. "

La dernière phrase d'un ton très fraternel évidemment. Il lui caressa la joue, l'embrassa sur le front et ajouta:

"Dis à Ezarell de ma part de te surveiller, d'accord. Et obéis aux Guérisseurs sinon je te rappelle qu'Isabeau n'est sans doute pas loin... "

En son for intérieur, il souffrait encore de son rejet même si elle venait de se dire son amie, et il se promit de laisser "trainer" un homme à lui ou au moins un guérisseur dans le coin histoire d'être sûr qu'elle n'allait pas faire une bêtise dans les jours qui viennent.
Il lui embrassa de nouveau la joue ( deux bisous en moins de six mois, un miracle ) avant de s'éclipser ( de fuir? )- immédiatement remplacé par un Guérisseur qui vint vérifier l'état général de la patiente.

[ Il revient te voir le lendemain comme promis. On pourra jouer un cours ou une autre discussion un peu plus tard si tu le veux ^^ ]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Irmingarde

  • Hérauts
  • Flamme humaine
  • Messages: 1568
    • Voir le profil
  • Fiche: Chaud devant!
  • Compagnon ou Familier: Ezarel
  • Âge: 24 ans
  • Langues: Valdemaran - Karsite - Rethwellan
Re: "Il faut qu'on parle" n'est-ce pas?
« Réponse #17 le: 07 janvier 2012, 21:09:14 »
Irmingarde fut soulagée que le Capitaine revienne vers elle. Avouer ce genre de chose, demander pardon, cela lui avait couté, mais c'était payant.
Il lui pardonnait son accès de colère, avec ce trop plein de gentillesse qu'elle ne comprenait toujours pas, alors, elle savait qu'elle dormirait mieux.
Il admettait qu'elle avait fait beaucoup d'effort pour leur permettre de rentrer sain et sauf, et cette reconnaissance lui faisait chaud au coeur.

L'énorme éclat de rire moqueur d'Ezarell qui résonna dans la tête de Mina faillit lui donner mal au crâne. Son Compagnon ironisait avec entrain:

"Ma chérie?! Ma chérie???"
"C'est un mot gentil, voilà tout..."
"Ha ça pour être gentil!"


Mais il était vrai cependant que l'emploi d'un tel mot l'avait surprise au plus haut point. Personne ne l'avait appelé comme ça. Elle n'avait jamais eu de Mère pour lui dire que "sa fille chérie était la plus jolie du monde". Aussi amical que ce soit, ça lui fit du bien de se sentir importante aux yeux de quelqu'un. Enfin quelqu'un d'humain.

En revanche, le geste affectif qu'il eut pour elle, la main sur sa joue et le baiser sur son front la fit rougir - encore! - et sursauter aussi.
Pourquoi diable Beltran faisait-il ce genre de chose? Elle avait d'autres amis, Saskia, Isabeau, Elryk fut un temps, mais ils n'avaient jamais échangé de genre de chose! Il était bizarre... Le geste en lui même était bizarre. Là où il avait posé ses doigts, sa peau gardait une drôle de chaleur, comme un sillon brûlant.

"Heu, d'a... d'accord, Ezarell va me surveiller n'aie crainte, je suis entre de bonne main. Et encore désolé."

Encore un baiser! Mais qu'est-ce qu'il avait à la fin! Il partit à tout vitesse sans lui laisser le temps de lui poser des questions sur son curieux comportement, il fuyait presque comme un voleur.
Ezarell continua à ricaner dans sa tête.

"Mais quoi à la fin?"
"Si tu n'es pas capable de comprendre pourquoi je ris, je ne le te dirai certainement pas."
"Mauvaise..."
"Pfff..."


Le Guérisseur qui rentra tout de suite après trouva la jeune femme, rouge, la main sur la joue, l'expression lointaine.

[Un cours de maniement des armes ça me va, quand tu veux, on vois ça en mp]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »