[justify:3ds69xf9]Le compagnon avait regardé Ann’dra et avait hoché la tête dans une forme de « de rien ». Le kal’enedral avait vu en approchant ce qui restait des hommes qui étaient passés sous ses sabots. Il en conçut un grand respect pour cet être si fort.
Un lien semblait s’être formé entre le Compagnon et Enora. Elle était élue et allait pouvoir réaliser son rêve : devenir un héraut. Le shin’a’in se sentit très content pour elle, bien que le cheval esprit ne semble pas l’apprécier particulièrement. Il ignorait pourquoi et supposait que c’était simplement dû à un instinct protecteur très puissant comme lui-même pouvait en ressentir envers son clan.
Il réfléchissait à la nature de ce lien et ne pouvait s’empêcher de le comparer en quelque sorte à celui qu’il avait avec la Guerrière. A peine eut-il pensé à Elle, qu’une voix résonna dans sa tête. Il n’était pas vraiment habitué à ça et son premier réflexe fut de tourner la tête pour voir qui lui parlait. Mais bien entendu, il n’y avait personne qui lui adressait la parole.
"Il faut avancer, prend exemple sur leur rencontre. Sur votre rencontre."
Cette voix ressemblait un peu à celle de ses Leshya’e mais semblait beaucoup plus…. Maternelle bien que froide comme l’argent ou l’éclat de la lune qui pourtant lui apportait tant de chaleur.
Nul doute qu’il s’agissait de sa Déesse ou au minimum d’un de ses avatars. Il n’était pas si aisé de pénétrer l’esprit d’un kal’enedral, précisément à cause du lien qu’il avait avec Elle.
*
Mais que veut-elle donc dire ? Leur rencontre ? Le compagnon est venu à son secours, tout simplement, comme je l’aurais probablement fait…. Et notre rencontre…. Mais la rencontre de moi et qui ? Avec le Compagnon ou avec Enora ? Celle avec le Compagnon est dans les mêmes circonstances, celle avec Enora est aussi de venir en aide. Au détail près que c’est moi, par Son intervention qui est allé au secours de Darea. En y réfléchissant la situation est similaire. Mais en quoi cela peut me faire avancer ? Souhaite-t-elle que je vienne en aide à cette contrée ? Après tout, ça n’aurait rien de surprenant étant donné que les préceptes enseignés par Valdemar ressemblent en fait beaucoup à ceux des shin’a’in. Les hérauts sont en quelque sorte nos « frères blancs ». Il faudra emprunter les sentiers de lune pour demander confirmation. Si je peux en avoir une. Dans tous les cas, je leur viendrais en aide autant que je le pourrais, ce qui se passe actuellement est trop important. *Sortant de ses pensées, il entendit la Magicienne lui demander de rejoindre son amie, venue ici pour la chasse. Son ton s’était radouci. Beaucoup trop en fait pour que le kal’enedral ne sois pas soupçonneux quand à ses intentions.
Toutefois, le Compagnon veillait sur Enora et il n'avait pas de raison de douter de ses conpétences. Mais il était évident qu'elle ne pourrait jamais acquérir l’entière confiance du kal’enedral, même s’il ferait plus tard en sorte d’en apprendre plus sur elle.
Aucun indice n’était à négliger dans sa chasse au Mage ennemi. Il répondit donc de sa voix la plus calme et la plus neutre.
« Fort bien, je vous laisse vous en charger. Mais j’espère bien vous retrouver plus tard, Magicienne. »
Ann’dra s’approcha doucement d’Enora et avec des gestes lents pour ne pas risquer d’attiser la colère du Compagnon essaya de l’aider à monter.
Montant lui-même sur sa jument de bataille qui n’attendait que ça, il la fit trotter jusqu’à l’homme ensanglanté à terre qui n’eut pour dernière vision qu’un sabot s’abattant sur son visage. S’éloignant, il se tourna vers la mage et la fixa.
« A très bientôt, ma dame »
Il n’aurait pu être plus clair. Elle n’avait pas intérêt à se défiler ou à agir d’une façon qui lui déplairait. Se retournant dans la direction indiquée, il fit partir Sang de feu au galop pour rejoindre Dame Lilla récupérant son épée à double tranchant toujours plantée dans la terre d’un simple torsion sur les flancs de sa jument. Si combat il devait y avoir, il était chaud et prêt à se battre ![/justify:3ds69xf9]