Auteur Sujet: [Matisa] Quand il s'agit de soigner  (Lu 14628 fois)

Oesope

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[Matisa] Quand il s'agit de soigner
« le: 20 avril 2010, 22:18:08 »
A l'entrée Est de Haven, tout comme à l'entrée Nord, de grandes tentes de fortune avaient été dressées. Elles étaient faites pour accueillir tous les malheureux touchés par les fièvres depuis l'automne. Avec le redoux du printemps puis l'arrivée de nouvelles gelées, les malades affluaient de nouveau bien que le gros de l'épidémie ait été héradiquée à la fin de l'hivers. On voyait pourtant encore passer de pauvres êtres affaiblis, le visage rougeaud et les mains gelés, trop mal nourris pour résister longtemps.
Le travail des guérisseurs de Haven consistait à s'occuper de ces bougres du mieux qu'ils pouvaient en bénéficiant de l'aide de tous les volontaires possibles : villageois des environs payés pour les basses besognes, Hérauts dévoués, familles et amis des malades... Les guérisseurs du Collegium coordonnaient les bras de toute cette ruche qui s'activait jour et nuit. On ne comptait plus le nombre de tombes et de fosses à quelques lieues de faubourgs les plus éloignés du centre de la cité. Tout ceci était éprouvant. Trop éprouvant.

Oesope était un homme d'un naturel jovial. Il était connu de ses pairs comme un homme compétent et réfléchi et ses élèves le respectaient tout en s'amusant comme des petits fous en sa présence. Enfin... autant qu'un guérisseur moyen sait s'amuser ! Pourtant ces morts, cette odeur putride en suspension, ces visages fatigués ne lui donnaient pas du tout envie de rire. Il souriait pour la forme alors qu'il venait faire son tour quotidien et aider un peu. Il avait tant de boulot au Collegium qu'il ne pouvait rester là toute la journée en compagnie des autres.

A l'extérieur de la tente, un certain nombre de volontaires distribuaient de la soupe bien chaude et des miches de pain. La santé passe par une bonne alimentation et les pauvres gens des faubourgs étaient les plus pauvres de la capitale. Il fallait les nourrir avant même de les soigner. Toute personne s'approchant du point de distribution pouvait donc recevoir de la nourriture gratuitement.
Les enfants allaient pieds nus, sautant dans des flaques de boue. Des bébés pleuraient et des animaux trainaient au milieu des gens. La pauvreté était si intense qu'elle faisait froncer le nez et détourner les yeux.

[ A toi Matisa. Tu peux inventer ce que tu veux pour ton introduction dans ce cadre.  ;) ]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Matisa

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Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
« Réponse #1 le: 21 avril 2010, 09:15:24 »
Matisa pénétra dans la vile, par l'entrée est. Elle fut immédiatement prise à la gorge par l'odeur qui flottait et mit sa manche devant sa bouche et son nez pour atténuer l'odeur. Elle avançait, tant bien que mal, ballotée par la foule de miséreux, regardant autour d'elle tous les pauvres gens amassés là. Certains restaient calmes, assis par terre, d'autres quémandaient des pièces ou de l'aide pour des raisons quelconques. Un mouvement de foule la poussa vers le point de distribution. Cela tombait bien, elle avait faim et avait finit ses provisions depuis plusieurs jours déjà. Elle accepta le bol de soupe et le morceau de pain qu'elle alla manger un peu plus loin.
Alors qu'elle finissait sa soupe, un petit enfant tomba un peu plus loin et se mit à pleurer. Matisa attendit que sa mère vienne le relever avant qu'il ne se fasse piétiner par la foule. Mais personne ne venait. Matisa se précipita sur le petit garçon alors qu'un homme allait trébucher sur lui. Elle le prit dans ses bras et l'emmena dans un coin un peu plus calme. Elle le regarda.

Tu va bien? Tu ne t'es pas fait mal?

Il s'était blessé au genou et saignait, alors Matisa sortit une petite boite de sa besace et l'ouvrit, elle contenait une pommade à la douce odeur de fleurs. Elle essuya le sang avec un linge puis étala un peu de pommade dessus avant de recouvrit le tout par un petit bandage pour protéger la zone.
Le petit garçon la regarda faire sans rien dire, trop habitué aux cris qu'on lui adressait lorsqu'on le voyait, il ne comprenait pas qu'on soit si gentil avec lui et s'enfuit en courant lorsque Matisa eut finit.
La jeune femme le regarda partir avec beaucoup d'étonnement. Chez elle, jamais quelqu'un ne se serrait comporté ainsi.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Oesope

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Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
« Réponse #2 le: 21 avril 2010, 23:51:31 »
Oesope venait de sortir de la tente lorsqu'il aperçut la scène. Une jeune fille avait pris soin d'un enfant avec une efficacité toute professionnelle et le bambin s'était enfui de ses bras. Il fut étonné de voir de l'incompréhension dans les yeux de celle qui lui avait porté secours. Ne connaissait-elle pas les conditions de vie de tous ces pauvres gens? Oesope alla interpeller un des volontaires qui distribuait la nourriture et l'interrogea sur la jeune fille, espérant obtenir un nom ou une remarque. Mais elle semblait totalement inconnue. Sa besace, ses vêtements pleins de poussière étaient témoin de son statut : elle avait voyagé et n'était pas de Haven.

Oesope alla donc tranquillement jusqu'à Matisa par derrière et posa la main sur son épaule pour attirer son attention. Il avait un sourire bienveillant.

"Bonjour..."
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
« Réponse #3 le: 22 avril 2010, 08:47:56 »
Matisa se retourna pour voir qui lui parlait, intriguée que l'on s'adresse à elle, elle interrogea l'homme.

Bonjour monsieur. Il y a un problème? Je ne suis pas d'ici et je ne connait pas vos coutumes, si j'ai enfreins une règle je vous pris de me pardonner...

Elle se rendit vite compte qu'il n'était pas là pour lui faire des reproches, son visage n'exprimait aucune hostilité, lui aussi semblait curieux, sans doute se demandait-il qui elle était. Alors elle porta le poing à son cœur et s'inclina.

Je m'appelle Matisa Judis et je viens des contrées de l'est.
« Modifié: 25 avril 2010, 09:23:44 par Matisa »

Oesope

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Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
« Réponse #4 le: 22 avril 2010, 22:31:44 »
[hj : de l'Est  ;) ]

Oesope secoua la tête et la main par la même occasion pour bien signifier à la jeune fille qu'il n'était en rien mécontent de son intervention. Mais c'est vrai qu'il était surpris, très surpris. Peu de gens se baladaient avec une besace pleine de médecines. Il n'avait jamais aperçu la jeune fille auparavent et son accent assez marqué, son air exotique et ses vêtements inconnus n'étaient clairement pas Valdemariens.
Oesope se regarda autour. Les guérisseurs ne s'en sortaient pas trop mal, il pouvait rester discuter sans crainte.

"Moi c'est Oesope. Je suis guérisseur. Je suis ravi de faire ta connaissance, Matisa Judis."

 Le doyen désigna le petit sac de Matisa du nez, tentant de ne pas se montrer trop indiscret. Il n'arrêtait pas de sourire pour ne pas l'effrayer.

"Tu sembles t'y être très bien pris pour aider cet enfant. Ce n'est pas la première fois que tu fais ça, n'est ce pas ?"
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
« Réponse #5 le: 22 avril 2010, 23:01:06 »
[non non de l'ouest, si en partant de chez elle elle est parti vers l'est c'est qu'elle vient de l'ouest par rapport à Valdemar ;) ]

Ravi également Oesope. Tu es guérisseur?

Elle lui sourit, se sentant mieux tout à coup.

Je le suis moi même, enfin disons plutôt apprentie. J'étudie la médecine des plantes depuis mon enfance.

Voyant qu'il regardait sa besace, Matisa la saisie et l'ouvrit devant lui. Elle contenait bon nombres de pots de diverses tailles, certains en verre contenaient des feuilles, des racines et autres poudres, d'autre en bois étaient emplis de pommades. Elle referma le sac.

Mais, je ne comprends pas, pourquoi cet enfant s'est-il enfui? Je ne lui voulait pourtant aucun mal.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Oesope

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Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
« Réponse #6 le: 24 avril 2010, 00:03:25 »
[Non c'est le contraire  ! Elle vient des contrées de l'est, c'est à dire à l'est de Haven donc elle est allée vers l'ouest. Parce qu'à l'extrême ouest de Valdemar y a les Pelagirs, une grande forêt où vivent les tayledras, un peuple qui vit dans les arbres et qui se lient à des oiseaux. Par contre à l'est on sait pas ce qui se passe, enfin à part ce que tu as inventé  :) ]

Oesope acquiesça de la tête et croisa les mains simplement. La jeune fille semblait d'un naturel curieux et sans complexe, une attitude très saine en somme. Le guérisseur portait sa robe verte, témoignant de son titre et il l'agita légèrement lorsqu'il lui répondit.

"Effectivement. A Valdemar, les guérisseurs sont toujours habillés de cette manière ou presque. Nous portons le vert pour qu'on puisse nous reconnaître. Nos apprentis portent un vert plus pâle afin qu'on ne leur demande pas d'effectuer des gestes qu'ils ne sont pas encore capables d'accomplir."

Le doyen désigna un jeune homme d'une quinzaine d'années, occupé à panser le pied d'une très vieille femme non loin d'eux. Il ne s'arrêtait jamais de sourire et semblait vouloir bien faire. Il y avait de la fierté dans les yeux d'Oesope quand il le regardait. En temps que Doyen des Guérisseurs, il avait en charge tous les apprentis qui suivaient la formation au Collegium et les connaissaient mieux qu'aucun autre professeur. Certains iraient loin, d'autres seraient de modestes guérisseurs mais feraient le bien autour d'eux dans les campagnes reculées. Et Oesope n'oubliait jamais que chacun avait sa particularité, sa force et ses faiblesses.
La question suivante se porta sur la réaction de l'enfant qui s'était enfui et Oesope ne put que formuler une hypothèse.

"Les gens d'ici n'ont pas l'habitude qu'on s'occupe d'eux. Cet enfant passe son temps dans la rue sans qu'on le remarque. Qu'une étrangère lui porte de l'attention et s'occupe de lui comme un guérisseur sans en porter la robe a dû beaucoup le surprendre. Il est possible qu'il vous ait pris pour une sorcière..."

Oesope ne put s'empêcher de sourire largement.

"Ca ferait sourire plus d'un de nos mages mais les gens de ce quartier ont peur d'eux."

La besace semblait contenir des plantes qu'il n'avait jamais recontré et il en fut plus qu'intéressé. Il espérait avoir l'occasion de se pencher plus précisément sur le contenu du sac ultérieurement.

"Qu'es-tu venue faire à Haven, Matisa. Les faubourgs c'est pas le quartier le plus agréable de Haven..."

[Note du MJ : S'il te plait, essaie de bien respecter les règles d'écriture en séparant les dialogues du récit par des guillemets. Autre chose, n'hésite pas à décrire les gestes ou les expressions de ton personnage avec précision que je puisse rebondir dessus. Oesope est également légèrement empathe. Si ton personnage ressent des sentiments précis ou forts, tu peux me les mettre en gras si tu désires que mon personnage les ressente et qu'on s'en serve dans le rp]
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Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
« Réponse #7 le: 25 avril 2010, 10:35:53 »
[j'ai modifié sa provenance et je vais faire de mon mieux pour les émotions, promis]

Matisa hocha la tête. Elle commençait à avoir l'habitude de faire des erreurs chaque fois qu'elle arrivait dans une nouvelle contrée où les coutumes sont différentes.

"Je comprends. Je n'aurai pas du exercer alors que je ne suis pas de votre école. Pardonnez moi."

Elle suivit le regard de l'homme et regarda l'apprenti guérisseur, l'envie de le rejoindre l'envahi, mais elle n'en fit rien.
Lorsque le guérisseur reprit la parole, elle détourna les yeux et reporta son attention sur son interlocuteur.
Elle éclata de rire.

"Moi? une sorcière?"

Elle calma son rire avant de reprendre.

"Chez nous non plus nous ne connaissons pas la magie, enfin, pas officiellement. Mais ce n'est pas pour ça que nous nous enfuirions devant un magicien."

Matisa commençait à avoir soif, sa bouche était pâteuse, mais elle n'avait plus d'eau dans sa gourde, elle avait but les dernières gouttes le matin même.

"Je suis une voyageuse et mes pas m'ont conduit jusqu'ici, dans ces contrées qui me sont inconnues. Je suis rentrée dans la ville par les portes qui se présentaient à moi, je n'avais pas d'idée précise quant à ce que je ferrai une fois entrée."

Elle rosit. Sa méthode de voyage n'était pas tellement conventionnelle, en général les voyageurs avaient une méthode pour être sur de savoir où dormir, où manger et quoi faire dans un nouveau lieu, mais elle non. Elle parvenait toujours à se débrouiller.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Oesope

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Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
« Réponse #8 le: 25 avril 2010, 23:30:43 »
Oesope sourit d'un air encourageant à la jeune fille. Il ne voulait pas qu'elle culpabilise. Son geste avait été plutôt admirable et s'arrêter à une question de robe aurait été stupide. Ainsi, la jeune Matisa n'avait nulle part où aller... Le front du guérisseur se plissa d'inquiétude. Il n'était pas du genre à laisser une jeune fille sans famille et sans toit dans la rue.

"Tu n'as rien à te reprocher. C'était vraiment gentil à toi de vouloir aider cet enfant."

Oesope fit signe à l'apprenti guérisseur d'approcher. Ce dernier en avait fini avec sa patiente et ouvrait de grands yeux surpris lorsqu'il avança jusqu'au Doyen. Il ne savait à qui s'adresser.

"Je... je peux faire quelque chose pour vous ?"

Oesope désigna Matisa du menton comme pour inciter le jeune homme à s'adresser à elle et continua sur sa lancée tranquillement, s'adressant à la jeune voyageuse sur le ton de la conversation.

"Que vas-tu faire à présent ?"

Oesope ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire en coin. Le jeune homme semblait très mal à l'aise et jetait des regards partout autour de lui. Le doyen posa la main sur son épaule et lui lança un clin d'oeil.

"Où en sommes-nous, Allan ?"

Le jeune apprenti soupira et regarda ses pieds. Il avait l'air fatigué et déçu de lui-même.

"Les autres sont partis se reposer un peu. On est moins d'une dizaine encore sur le site. Franchement ? On manque cruellement de bras et de bonnes volontés."

Oesope le savait parfaitement. Il acquiesça donc sans perdre son sourire.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
« Réponse #9 le: 26 avril 2010, 16:40:51 »
"C'est normal d'aider ceux qui en ont besoin..."

Elle regarda avec curiosité le jeune homme s'avancer vers eux. Elle se demandait ce que voulait Oesope, se demandait comment les guérisseurs procédaient dans ce pays.
Matisa s'apprêtait à répondre à la question du doyen mais s'interrompit. Lorsqu'il parla au jeune Allan (puisque c'était là son nom) elle comprit immédiatement où il voulait en venir, pensées vite confirmées par la réponse du jeune homme.

"Je pourrais peut-être aider. Enfin, si cela ne pose pas de problèmes. Nous n'avons probablement pas les même méthodes et je ne voudrais pas entacher ta réputation, où celle de votre école."

Matisa n'attendait que l'approbation de Oesope pour commencer. Elle était à peine fatiguée, parfaitement en état de prêter main forte.
« Modifié: 27 avril 2010, 10:01:04 par Matisa »

Oesope

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Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
« Réponse #10 le: 26 avril 2010, 23:04:36 »
Oesope sourit plus largement. Il s'attendait à cette réponse mais voulait l'entendre de sa bouche. La voir travailler serait un bon moyen de la tester et de l'évaluer. Le Collegium manquaient toujours de recrues car les études de guérisseurs étaient longues et fastidieuses. Il fallait du talent, du don et de la volonté pour les mener à bien. Le doyen rit un instant et l'invita à le suivre d'une main posée dans son dos.

"Allan, trouve-nous un tablier d'apprenti s'il te plait."

Il la conduisit jusqu'à la tente et la laissa entrer avant de la suivre. A l'intérieur, une vingtaine de personnes au moins étaient alitées dans un état plus ou moins inquiétant. Il y avait des gens en blanc et en gris, des bonnes femmes et des bougres venant veiller leurs proches, des guérisseurs et des apprentis en vert et même... de jeunes bardes en rouge dans les coins laissant glisser leurs doigts sur des instruments variés.
Oesope parla tout doucement à l'oreille de Matisa pour l'aider à comprendre le rôle de chacun et ce qui se passait exactement.

"Les gens en blanc sont des Hérauts. Leur rôle premier est de faire régner la justice. Leur tenue est aussi immaculée que les Compagnons qui les élisent. Là en rouge, ce sont des bardes. Ils ont un don vraiment formidable : ils sont capables d'apaiser les souffrances physiques par la musique. Leur présence est vraiment apaisante, vous sentez ?"

[Effectivement Matisa si tu te laisses aller un instant tu peux ressentir une paix reposante qui t'envahit à l'écoute de leur musique.]

Oesope poursuivit tranquillement.

"En gris, ce sont de futurs hérauts volontaires pour prendre soin des malades. Après avoir été Elus, ils passent cinq ans au Collegium avant de recevoir leurs vêtements blancs. Nous autres vous nous connaissez déjà."

Le doyen lui lança un clin d'oeil complice. Déjà Allan revenait avec le tablier qu'il tendit à Matisa dans un sourire.

"C'est à Linette, je pense qu'elle ne vous en voudra pas ! Elle dort en ce moment."

L'apprenti désigna une jeune fille d'un âge proche de son camarade, affalée dans un coin de la tente. Oesope secoua la tête, l'air réprobateur.

"Va la réveiller et envoie-là dormir au Collegium. Je ne veux plus la voir là tant qu'elle n'est pas reposée ! Elle va épuiser ses forces et se faire du mal."

L'homme soupira en secouant la tête alors qu'Allan repartait en trottinant réveiller sa camarade d'étude. Cette dernière sursauta et ouvrit de grands yeux surpris. Le jeune homme la souleva à moitié et tous deux disparurent par l'autre coin de la tente. Il était clair que ces gens étaient unis et s'entendaient à merveille. Dans chaque coin de la pièce il y avait des sourires complices, des regards d'encouragement. On avait plus l'impression d'une grande famille que de gens aux métiers variés faisant simplement leur devoir.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
« Réponse #11 le: 27 avril 2010, 18:24:23 »
Matisa sourit à son tour et entra dans la tente. Elle fut quelque peu étonnée par le nombre de personnes étendues sur les couchettes.
La jeune femme écouta attentivement le guérisseur et retint les informations.

Héraut, blanc, justice

Barde, rouge...

La musique qui lui parvenait aux oreille était envoutante. Elle regarda la barde la plus proche et s'émerveilla de la dextérité de ses doigts. Matisa ferma les yeux et laissa son esprit vagabonder. Elle voyait son pays, son clan. Ivith, son amie laissée derrière elle et qui commençait à lui manquer, Kedith, le chef du clan, auquel Oesope lui faisait tant penser, et puis Sath, la guérisseuse, son maitre...
Elle s'aperçut que Oesope s'était éloigné, elle le rattrapa juste à temps pour entendre ses paroles "...gris, ce sont les futur hérauts"
Elle hocha la tête.

Aspirants Hérauts, volontaires pour les soin, gris

Et les robes vertes qu'elle connaissait déjà. Bien

Son air sérieux s'évanouit un instant et elle sourit à Allan en prenant le tablier. Elle porta de nouveau le poing à son cœur et s'inclina.

"Merci Allan. Je me nomme Matisa Judis"

Elle regarda avec chaleur le jeune homme emporter sa camarade hors de la tente. Puis elle se tourna à nouveau vers Oesope. Son sérieux revint.

"Bien. Peut-être puis-je commencer. Avez vous des conseils à me donner?"

Elle avait posé sa besace sur le sol et enfilait déjà le tablier.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
« Réponse #12 le: 30 avril 2010, 17:02:13 »
Oesope acquiesça de la tête et se dirigeait déjà vers un malade. Il n'y avait pas de temps à perdre. Il était non seulement pressé de tester cette potentielle recrue mais content d'avoir de nouveaux bras pour les soins des patients.

"La plupart des tâches à accomplir ne sont pas palpitantes... Beaucoup ont besoin qu'on fasse leur toilette et certains qu'on les aide à boire leurs remèdes."

Oesope désigna un enfant de 5 ou 6 ans, le teint pale. Il avait le sommeil agité et semblait minuscule sur son lit de fortune. Les poumons encombrés, il avait beaucoup de fièvre et suait à grosses gouttes. Le guérisseur soupira et se frotta les yeux. Ce pauvre môme risquait de ne pas passer la nuit.

"Tu voudrais bien t'occuper de lui s'il te plait ?"

Oesope baissa les yeux d'un air triste et le ton par la même occasion afin de n'être entendu que de la jeune fille.

"Je pense qu'il vit ses dernières heures. Il a besoin de soutien avant toute chose et... Parle lui. Eponge-lui le front. J'ai laissé un verre de potion près de son lit. S'il se met à gémir ça le soulagera."

Oesope s'éloigna ensuite vers un autre patient.

[Matisa près de son lit, tu peux apercevoir un sceau d'eau tiède contenant un linge propre. La décoction est juste à côté. Si tu te retournes tu pourras trouver également une chaise vide pour t'installer si tu le désires. A toi de jouer  ;) ]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Matisa

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Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
« Réponse #13 le: 30 avril 2010, 18:25:49 »
Matisa n'avait jamais vu un tel rassemblement de malades. Ça toussait ici et là, certains déliraient et criaient, d'autre pleuraient, dans tout ce raffut, il en était qui parvenaient à dormir, elle se demandait bien par quel miracle, sans doute les bardes y étaient-ils pour quelque chose.
Elle s'assit à côté de l'enfant et se pencha sur lui. Son souffle était irrégulier, et ses poumons crépitaient. Elle regarda Oesope qui s'éloignait et ne lui prêtait plus attention. Bien, elle allait pouvoir faire quelque chose, pas question de lui éponger le front sans rien faire.
Elle prit le verre et renifla son contenu. Pas moyen d'identifier quoi que ce soit, elle soupira, toujours autant incapable avec les potions...
Elle se pencha pour fouiller dans son sac, en sortir son bol et son pilon et ouvrit plusieurs bocaux. Elle saisit une feuille qu'elle mit dans sa bouche et la mâcha avec application, ouvrit une boîte prit pincée de feuilles et referma immédiatement. Elle les mit dans son bol, ajouta quelques gouttes d'eau et broya. L'odeur lui parvint aux narines, lui faisant monter les larmes aux yeux. Lorsque les feuilles dans son bol ne formèrent plus qu'une pâte elle cracha ce qu'elle avait dans la bouche et mélangea, ajouta un peu d'eau puis posa le bol par terre.
Le petit garçon gémit et se tourna. Elle saisit le linge dans le seau et le passa doucement sur son visage en chuchotant.

"Doucement... tu ne crains rien..."

Elle continua à l'éponger un moment, puis elle se tourna à nouveau vers sa besace, y prit un gobelet piocha une feuille dans deux bocaux et entreprit de les broyer de la même manière. Lorsqu'elle eut finit, elle prit la pâte sur le bout de ses doigts et la badigeonna sur et sous la langue du petit garçon, lui tenant la mâchoire avec l'autre main pour ne pas se faire mordre. Lorsque toute la pâte fut dans la bouche du garçon, elle s'essuya les mains sur le tablier, dénuda le torse  de l'enfant et attrapa son bol. Elle mélangea avec le bout des doigts avant d'en saisir une partie et de l'étaler sur son torse, en massant doucement la peau pour que le remède pénètre bien. Elle ajouta ensuite, d'un doigt, une touche devant chaque narine. Enfin, elle posa le bol sur la table et rangea le reste dans sa besace.
Elle souffla en regardant d'un air protecteur l'enfant fiévreux. Il fallait attendre maintenant.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Oesope

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Re: [Matisa] Quand il s'agit de soigner
« Réponse #14 le: 03 mai 2010, 13:16:43 »
Le temps passa aussi lentement que possible. L'air lourd et la musique douce des bardes alliés à l'odeur entêtante des onguents et autres décoctions rendaient somnolents la plupart des guérisseurs. Matisa, tu ne manques pas à la règle ! Tu sens que tes paupières sont de plus en plus lourdes et ton corps ralenti par la fatigue qui te gagne.

Oesope passa derrière Matisa et posa la main sur son épaule. Il sourait d'un air las mais content d'elle. Il avait remarqué la pâte sur le torse et les narines de l'enfant et bien qu'il répugne à utiliser des techniques inconnues, elle semblait efficace. Déjà l'enfant semblait mieux respirer et dormait plus tranquillement qu'auparavant.

"Tu veux un verre d'eau ?"

Il distribuait le liquide aux travailleurs car l'air chaud asséchait les gorges et la plupart des guérisseurs, trop occupés à prendre soin de leurs patients, ne se souciaient guère de leurs propres besoins.
Le guérisseur transportait donc un sceau d'eau claire et fraîche et plusieurs gourdes pendues à sa ceinture.
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